Gontran Boson

Gontran Boson est un gouverneur d'Auvergne pour Childebert II, roi d'Austrasie, impliqué dans la révolte de Gondovald en 584.

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Biographie

En 575, le roi d'Austrasie Sigebert est en guerre contre Chilpéric Ier. Les ducs Gontran Boson et Godegisèle battent les troupes neustriennes de Thibert, fils de Chilpéric, en Angoumois et le tuent[1]. Au printemps 576, Chilpéric veut récupérer les territoires qu'il a perdus lors de la guerre civile et il envoie le comte Roccolène conquérir Tours. Gontran Boson se réfugie avec sa famille dans la basilique Saint-Martin de Tours. Le fils de Chilpéric, Mérovée, en rupture avec son père après son mariage avec Brunehilde, le rejoint dans ce lieu d'asile après s'être évadé de son monastère de Soissons. Poursuivis par Chilpéric, les deux hommes rejoignent Brunehilde en Austrasie par la Bourgogne. Mérovée, mal accueilli par les Grands d'Austrasie, trouve la mort à Thérouanne[2].

À la mort du régent Gogon en 581, son successeur Wandelin laisse les Grands d’Austrasie maitres du gouvernement. Gontran Boson rejoint la faction conduite par Aegidius, évêque de Reims, avec Ursion et Berthefried. Ils s'allient avec Chilpéric au détriment de Gontran[3].

Gontran Boson se rend à Constantinople en 582 où il aurait rencontré Gondovald, qui se prétend bâtard de Clotaire Ier, et le convainc de faire valoir ses droits sur l’héritage mérovingien. Gondovald arrive à Marseille à la fin de l’année, et est reçu par Eunius Mummolus à Avignon. Gontran Boson trahit alors Gondovald et s'empare de son trésor, puis fait arrêter l’évêque Théodore de Marseille afin de détourner l’attention sur le rôle qu’il avait joué dans la tentative d’usurpation[4].

Gontran Boson se rend alors en Auvergne pour rendre compte à Childebert de sa mission à Constantinople. Il est arrêté à son passage à la cour du roi Gontran de Bourgogne, qui lui reproche d'avoir introduit Gondovald en Gaule. Mais Boson rejette la responsabilité sur Mummolus et offre d'aller l'assiéger dans Avignon, laissant son fils en otage. Il lève une armée en Auvergne et dans le Velay, et marche sur Avignon (583)[4].

Mummolus met Avignon en état de défense et fait saboter les bateaux que Boson utilise pour faire passer le Rhône à ses troupes. De nombreux hommes sont emportés par le courant. Parvenu devant Avignon, Boson assiège la ville. Mummolus l'invite à une conférence sur le bord du fossé ; Boson qui en ignore la profondeur, tente de le passer pour aller trouver Mummolus de l'autre côté, sur l'assurance que celui-ci lui donne qu'il peut le faire sans danger, mais manque de se noyer. Plus tard, Childebert informé que Gontran Boson a entrepris d'assiéger Avignon sans son ordre, fait marcher contre lui le général Gondulfe qui l'oblige à abandonner le siège[4].

Gontran Boson se retire en Austrasie. En 585, il commet une violation de sépulture par cupidité. Cité devant l'assemblée des Francs par le roi Chidebert à Bulson, dans les Ardennes, il ne comparait pas et s'enfuit discrètement. Une partie de ses biens lui sont confisqués. Brunehilde, parvenu au pouvoir, fait ressortir l'affaire en 587. Gontran Boson se réfugie auprès de l'évêque de Verdun Agéric. Ce dernier se rend auprès de Childebert pour le prier de pardonner Boson. Le roi décide que le prisonnier doit comparaitre devant son oncle Gontran et demande à l'évêque de s'en porter garant[3].

Gontran Boson est jugé à Andelot en 587 lors de l'assemblée réunie par les rois Childebert et Gontran. Il est reconnu coupable de plusieurs crimes et trahisons et condamné à mort. Gontran Boson parvient à fuir et se réfugie chez l'évêque de Trèves Magneric, qu'il menace de mort s'il n'obtient pas son pardon. Childebert, mal informé des intentions de Magneric, fait mettre le feu à la maison de l'évêque, qui parvient à fuir. Gontran Boson est tué par les hommes du roi en sortant à son tour[3].

Notes et références

  1. Ferdinand Lot, Naissance de la France, Paris, Librairie Arthème Fayard, , 864 p. (lire en ligne)
  2. Mathieu-Richard-Auguste Henrion, Histoire de France depuis l'établissement des Francs dans la Gaule jusqu'à nos jours, vol. 1, Au Bureau de la Bibliothèque Ecclésiastique, (lire en ligne)
  3. Antoine Flobert, Brunehault : etude historique, Colmar, Decker, (lire en ligne)
  4. Claude de Vic, Joseph Vaisslete et Alexandre Du Mège, Histoire générale de Languedoc, vol. 1, Paya, (lire en ligne)

Liens externes

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