Gilbert Garcin

Gilbert Garcin, né à La Ciotat le et mort le à Marseille[1], est un entrepreneur et photographe français.

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Il est notamment connu pour ses photomontages surréalistes et poétiques et pour avoir accédé à la célébrité en tant que photographe après sa retraite professionnelle.

Biographie

Avant la photographie

Originaire de La Ciotat, Gilbert Garcin naît le [2]. Son grand-père a été gérant de l'Eden Théâtre[3].

Après des études dans une école de commerce et dans une université américaine, il dirige une entreprise de luminaires à Marseille[4], jusqu'à sa retraite.

Découverte de la photographie

Gilbert Garcin commence à faire des photographies lorsqu’il prend sa retraite et s’inscrit au photo-club d’Allauch[4].

Il remporte le premier prix d’un concours amateur qui lui permet d'assister à un stage avec Pascal Dolémieux aux Rencontres de la photographie d'Arles en 1992[4],[5]. Il y découvre le photomontage en noir et blanc, qui deviendra sa marque de fabrique[4].

Il se met en scène, parfois avec son épouse Monique, dans différentes situations, dans des paysages souvent irréels et commence à produire des images au rythme de deux par mois environ[4].

Reconnaissance

Il rencontre le succès à partir de 1998, année où il est exposé au festival Encontros da Imagem de Braga et à la galerie parisienne Les Filles du Calvaire. Il est ensuite exposé à Paris Photo[4],[6].

Le succès est exponentiel : en 2011, il est exposé à Brest, à Meyrin en Suisse, à Toronto, à Scottsdale, Houston, Genève, Sydney, Nantes et chez Hermès à Paris[6].

En 2013, les Rencontres internationales de la photographie d’Arles lui consacrent une rétrospective et en font une des attractions de l'édition[7],[8]. La même année, il est exposé à Kobé et Istanbul[8].

En 2014, Gilbert Garcin est montré en Allemagne, à Malmö, Bruxelles et à l’Alliance Française de Bogota[6].

Ses œuvres figurent dans les collections publiques de la Maison européenne de la photographie[5], du Fonds national pour l'art contemporain, du Fonds communal pour l'art contemporain de Marseille et de la galerie du Château d'eau de Toulouse[7].

Il réalise plus de 400 montages en 20 ans[7] et en conserve 260[6].

Gilbert Garcin meurt dans son sommeil le à Marseille[4],[7], à l’âge de 90 ans[8].

Style

Univers

Gilbert Garcin possède un style singulier, très facilement reconnaissable[5] : il se représente dans des photomontages en noir et blanc (avec, dans certains cas, son épouse Monique), dans différentes postures et dans des paysages surréalistes. Les photos, ainsi que leurs titres (La Vie (résumé), Faire de son mieux, Changer le Monde, L'interdiction...), évoquent des thèmes universels[7] : l'amour, le temps, la mort, la vie, la solitude, le couple, l'image de soi, la gloire[6]... Il évoque également plusieurs mythes, comme ceux d'Icare ou de Sisyphe[9].

Gilbert Garcin propose une réflexion pleine de dérision et de poésie[6] sur l'absurdité de la condition humaine[5],[9],[8]. Son univers rappelle ceux de Jacques Tati[5] ou de René Magritte[10]. Son humour s’apparente parfois à celui du théâtre de l'absurde d'Eugène Ionesco. Ses images font aussi écho à la mythologie[11] et à la peinture[12].

Technique

La technique de Gilbert Garcin est volontairement rudimentaire et "peut s'apprendre en un après-midi"[8]. Il fabrique ses photomontages dans son cabanon de La Ciotat, qu'il a transformé en atelier. Il utilise pour cela des figurines en carton de 10 cm de hauteur[4] le montrant dans différentes postures vêtu d'un pardessus et, au début de sa carrière de photographe, d'un bob[5].

Pour mettre en scène son personnage, Monsieur G (ou Mister G )[13], il utilise un projecteur et un écran de cinéma pour le fond. Il crée les décors à l’aide de sable, de galets, de morceaux de ficelle ou de bouts de bois[5].

Publications

  • Simulacres, préface d'Yves Gerbal, Allauch, Phocal, 1999
  • La vie est un théâtre, texte d'Yves Gerbal, Trézélan, éditions Filigranes, 1999
  • L'Homme qui est une image, texte d'Yves Gerbal, Marseille, Autres temps, 1999
  • Le Témoin, texte d'Armelle Canitrot, Trézélan, éditions Filigranes, 2005[14]
  • Tout peut arriver, texte de Magali Jauffret, Trézélan, éditions Filigranes, 2007
  • Réel en option - Gilbert Garcin, Teun Hocks, Luc Chéry, textes de Patrick Roegiers, Jean-Marc Lacabe et Anne-Marie Garat, Éditions Le Château d'eau, Toulouse, 2008.
  • MISTER G Gilbert Garcin, textes d'Yves Gerbal, Christine Ollier, éditions Filigranes, 2009
  • Faire de son mieux[15], textes d'Yves Gerbal et Marie Darrieussecq, éditions Filigranes, 2013
  • Lorsque le vent viendra[15], texte de Vincent Josse, éditions Filigranes, 2013
  • Gilbert Garcin (préf. Magali Jauffret), Arles, Actes Sud, coll. « Photo Poche » (no 157), , 144 p. (ISBN 978-2-330-06472-3, présentation en ligne)

Notes et références

  1. Thierry Grizard, « Gilbert Garcin, jeune photographe retraité du dérisoire », sur artefields.net, (consulté le )
  2. Notice d'autorité de la Bibliothèque nationale de France.
  3. « Tout peut arriver, hommage au photographe Gilbert Garcin », documentaire de Ralf Kämpfe, Arte, 2015
  4. Gilles Rof, « Mort de Gilbert Garcin, l’entrepreneur qui s’était mis à la photographie à la retraite », Le Monde, .
  5. « Mort du photographe Gilbert Garcin », sur Libération.fr, (consulté le )
  6. Valérie Duponchelle, « Gilbert Garcin, le malicieux des photomontages s’est envolé », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  7. « Gilbert Garcin, le retraité photographe qui avait séduit le monde avec son univers poétique et plein d'humour, est mort à 90 ans », sur Franceinfo, (consulté le )
  8. Luc Desbenoit, « Mort du photographe Gilbert Garcin », Télérama, 19 avril 2020.
  9. « Mister G., alias Gilbert Garcin, l'homme des photomontages », sur www.actualitte.com (consulté le )
  10. « Le photographe marseillais Gilbert Garcin s’en est allé », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  11. Voir La Déception de Sisyphe, 2004.
  12. Voir Nocturne, d’après Paul Klee, 2004.
  13. Sylvain Prudhomme, « Mister G s’en est allé », sur Libération.fr, (consulté le )
  14. Article de présentation de l'artiste et de l'ouvrage par Didier Gualeni sur le site gualeni.com, 17 avril 2006.
  15. Faire de son mieux et Lorsque le vent viendra ont été réunis en un coffret titré « G.G. ».

Liens externes

Documentaire

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