Gaston Chevereau

Gaston Chevereau, né le à Saint-Mars-d'Outillé (Sarthe) et mort le [1] à Saint-Mars-d'Outillé (Sarthe), est un instituteur et écrivain sarthois.

Biographie

Il naît dans une famille de petits cultivateurs installés dans la métairie de l'Hommedaire à Saint-Mars-d'Outillé. Alors qu'il a un an, son père Henri s'amuse à greffer un châtaigner sur un jeune chêne, arbre rare et unique par sa longévité aujourd'hui lieu de curiosité et de promenade.

Il obtient en 1921 son certificat d'études mais arrête l'école à l'âge de 12 ans pour rester "pâtou" et aider ses parents. De 1928 à 1930 il est employé à la laiterie nouvelle de Laigné-en-Belin où il devient responsable de la fabrication du beurre et rêve d'intégrer l'école technique de Surgères. En 1931, après son service militaire, il obtient un poste de surveillant "au pair" dans une institution laïque de Montlhéry et reprend ses études en assistant en auditeur libre aux cours du brevet élémentaire qu'il obtient en 1933. Or le 18 juin le brevet supérieur devient exigible pour être instituteur titulaire. Il persévère et obtient en novembre 1937 son CAP d'instituteur, première étape. Il y est encouragé par Cousinet, disciple de Piaget.

Il est mobilisé en 1939 : il est fait prisonnier en 1940 et envoyé en stalag à Moosburg an der Isar puis à Albaching en Haute-Bavière où il devient travailleur dans une ferme. Il est libéré en août 1941 dans le cadre de la "relève". A son retour il croit encore à la propagande pétainiste dont les prisonniers ont été abreuvés dans les camps, par le journal "La Gerbe". Or en 1938 il a épousé Berthe Lerouge dont il a un fils en 1939. La famille Lerouge est résistante à l'époque de sa captivité, échappant par miracle à une perquisition de la Gestapo en 1941 ( les armes sont cachées dans le jardin,dans la litière des bêtes), ce qu'il ignore.

Au fil des mois il finit par comprendre la réalité du régime de Vichy. Son beau-père Eugène Lerouge, résistant communiste à St Michel Sur Orge avec Antoine Meghzi (fusillé au Mont Valérien) est ami de Louis Babin "médecin des humbles" qui soigne la famille (interné à Châteaubriant avec Guy Moquet , Babin est fusillé en décembre 41 à la Blisière). Arrêté sur dénonciation et interné comme otage politique au Camp de Pithiviers de 1942 à 1943, élu au Conseil Municipal de St Michel à la libération, Eugène décède en mars 1946.

Gaston a repris ses études au retour d'Allemagne tout en travaillant et est admis au brevet supérieur en octobre 1945. Il devient alors enfin instituteur titulaire à presque 37 ans, successivement à Versailles, Chérence (Seine-et-Oise), puis à Luynes (Indre-et-Loire) et enfin à Saint-Mars-d'Outillé en 1954. Lors de son poste à Chérence il met en application la pédagogie active de Célestin Freinet, encore nouvelle .

Il habite dès 1954 sa maison de la Côtière à Saint-Mars-d'Outillé avec sa femme et ses six enfants . Il poursuit sa carrière en 1957 à Teloché (village voisin distant de km) où il termine sa carrière en 1968 à l'âge de 59 ans. Il demeure à la Côtière et devient une des figures de Saint-Mars-d'Outillé grâce à son attelage tracté par l'âne Charlot et à son art de conteur pour animer les veillées.

Il profite de sa retraite pour évoquer en détail la vie quotidienne de son village et sa campagne au début du 20e siècle dans un premier livre, et pour enregistrer plus tard un lexique de 1400 mots du parler sarthois , patois resté bien vif dans sa mémoire (écoutable en ligne sur le site des archives du département). Il se rend aussi dans les écoles pour partager avec les nouvelles générations cette mémoire du patrimoine sarthois.

Hommages

  • Depuis 2004, une salle municipale de Saint-Mars-d'Outillé s'appelle salle Gaston-Chevereau[2].
  • L'école élémentaire de Saint-Mars-d'Outillé porte le nom du personnage de ses mémoires, "Le Pâtou".
  • La bibliothèque de Vibraye s'appelle bibliothèque Gaston-Chevereau[3].
  • Dossier spécial: "Gaston Chevereau autodidacte au grand cœur." Magazine La Vie Mancelle et Sarthoise n°322 sept-oct.1995
  • Portrait de lui parmi les rencontres ayant marqué la vie de l'auteur. "Quand rayonnent les lumières" de Daniel Etoc éditions Le Petit Pavé 2015

Œuvres

  • Une enfance à la campagne, l'Hommedaire, éditions Cénomane, 1985.
  • Parler sarthois, tome 2, éditions Cénomane, 1987.
  • De l'étable au tableau, éditions Cénomane, 1989. (préface d'Anne Fillon )

Œuvre sonore

  • Dictionnaire du parler de l'Hommedaire en 1920, Fonds Sonore des Archives de la Sarthe, 1987[4].

Références

  1. « La biographie de Gaston Chevereau (1909 - 2003) », sur fonds-sonores-archives.sarthe.com
  2. « Salle Gaston Chevereau », sur stmarsdoutille.fr
  3. « La bibliothèque », sur vibraye.fr
  4. « Le dictionnaire sonore », sur archives.sarthe.fr

Liens externes

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