Gaspard de Bernard de Marigny

Gaspard Augustin René Bernard de Marigny, né à Luçon le [1], mort à Combrand le [2], est un militaire français et un général vendéen.

Pour les autres membres de la famille, voir Bernard de Marigny.

Gaspard Bernard de Marigny

Naissance 2 novembre 1754
Luçon
Décès 10 juillet 1794 39 ans)
Combrand
Fusillé
Origine Français
Allégeance Royaume de France
 Vendéens
Arme La Royale, puis
Artillerie
Grade Général
Années de service 17701794
Conflits Guerre de la Révolution américaine
Guerre de Vendée
Faits d'armes Bataille de Thouars
Bataille de Saumur
Virée de Galerne
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem

Biographie

Gaspard de Bernard de Marigny (1754-1794)

Marigny naît le , en l'hôtel des Regnon de Chaligny à Luçon.

Bernard de Marigny était un cousin et un ami de Louis de Salgues de Lescure, l'épouse de ce dernier, Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein écrivit à son propos:

« C'était un fort bel homme, d'une taille élevée et d'une grande force de corps ; il était gai, spirituel, loyal et brave. Jamais je n'ai vu personne aussi obligeant : il était toujours prêt à faire ce qui était agréable aux autres ; au point que je me souviens que, comme il avait quelque connaissance de l'art vétérinaire, tous les paysans du canton venaient le chercher quand ils avaient des bestiaux malades. Il avait une extrême vivacité, et quand il s'animait, il s'exaltait d'une manière démesurée[3]. »

Lieutenant de vaisseau dans La Royale sous l'Ancien Régime, il prend part à la guerre de la Révolution américaine sous les ordres de Louis Charles du Chaffault de Besné et Charles Henri d'Estaing.

En 1792, il choisit de défendre les Tuileries avec la garde constitutionnelle du Roi.

Lorsque la guerre de Vendée éclata, il rejoignit les insurgés après avoir été libéré par eux à Bressuire et se retrouva général d'artillerie. Il se distingua principalement à la bataille de Thouars, à la bataille de Saumur et lors de la Virée de Galerne.

Il fut cependant responsable du massacre de centaines de prisonniers à la première bataille de Châtillon et se montra par la suite coupable d'actes semblables envers des prisonniers républicains qu'il tua à plusieurs reprises de sa main, ce qui fit dire à Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein :

« La guerre civile dénature le caractère. M. de Marigny, un des hommes les plus doux et les meilleurs que j'aie connus, était devenu sanguinaire[4]. »

En avril 1794, il signa un traité d'alliance avec Charette, Stofflet et Sapinaud. Mais il se brouilla avec Stofflet, qui tenta de lui donner un rôle secondaire, et se sépara des principaux chefs. Un conseil de guerre fut alors constitué et condamna Marigny par 22 voix, dont celles de Charette et de Stofflet, contre 10, à mort par contumace, le .

Marigny combattit alors seul les troupes républicaines, mais il tomba malade et se réfugia au château de la Girardière, près de Combrand. Il fut alors arrêté par les hommes de Stofflet et fusillé sur-le-champ, non pas par des français, mais par des déserteurs allemands. Le reste de son armée déserta ou rejoignit Sapinaud, qui avait refusé de voter sa mort.

Il est enterré dans le cimetière de Combrand où, d'ailleurs, son cénotaphe comporte, gravé dans la pierre, une erreur de date : il est dit "... tué le 14 juillet 1794" au lieu du 10.

Regards contemporains

« M. de Marigny fut nommé général de l'artillerie. Il s'entendait parfaitement à cette partie de l'art militaire : pendant la guerre contre l'Angleterre, il avait pris part à plusieurs débarquements, et il avait plus d'expérience que la plupart des officiers ; mais il s'échauffait au point de perdre complètement la tête ; aussi a-t-il nui quelquefois aux succès de l'armée, à laquelle cependant ses talents ont bien plus souvent servi. Il faut encore attribuer à cette espèce d'égarement et de vertige sa dureté et son inhumanité envers les vaincus. Presque jamais il n'en épargnait aucun, quelque représentation qu'on pût lui faire ; il était fortement persuadé que cela était utile au parti. Au milieu de ses cruautés, il continuait à se montrer, avec ses camarades et ses soldats, l'homme le meilleur et le plus affable ; aussi était-il fort aimé; on ne pouvait s'empêcher de lui être très-attaché[5]. »

 Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires.

« Marigny était âpre et dur, d'ailleurs peu habile[6]. »

 Jean-Baptiste Kléber, Mémoires politiques et militaires.

Sources

Notes

  1. Le 25 septembre 2010, le Souvenir vendéen a inauguré une plaque commémorative posée sur le lieu de sa naissance, 14, rue Julien-David à Luçon.
  2. Le 27 septembre 1936, le Souvenir vendéen a inauguré à Combrand, à l'entrée de la Girardière, une plaque « à la mémoire de B. de Marigny, général Vendéen et des habitants de Combrand tombés pour la défense de leurs autels, de leur roi et de leurs foyers. 1793-1794 ».
  3. Mémoires de Mme la marquise de La Rochejaquelein, p.10
  4. Mémoires de Mme la marquise de La Rochejaquelein, p.298-299
  5. Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires de Madame la marquise de la Rochejaquelein, sixième édition, 1848. p.154.
  6. Jean-Baptiste Kléber, Mémoires politiques et militaires 1793-1794, Tallandier, coll. « In-Texte », , p. 52.
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