Garde suisse

Les Gardes suisses sont des unités militaires de mercenaires suisses, qui étaient employées, sous forme de contrats de louage, par des souverains pour leur protection ainsi que pour la garde de leurs résidences. On les trouve auprès de nombreuses cours européennes à partir du XVe siècle jusqu'au XIXe siècle, par exemple en France, en Autriche, en Savoie, ou encore à Naples.

Pour les articles homonymes, voir Gardes suisses (France) et Suisse (homonymie).

Garde suisse du Vatican avec sa « hallebarde au long fer ».

Il faut distinguer les gardes suisses des régiments réguliers de Suisse (mercenaires également), qui combattaient pour les différentes puissances européennes et n'étaient pas généralement appelés « gardes suisses ». En outre, le terme « garde suisse » fait aujourd'hui très souvent uniquement référence à la seule garde suisse encore existante, la Garde suisse pontificale.

Généralités

Le recrutement de ces troupes d'élite proches du pouvoir, était particulièrement sélectif. Les unités de la garde avaient le pas sur les régiments suisses ordinaires. Officiers et soldats jouissaient de privilèges et leur solde était relativement élevée.

France

Garde suisse à la cour de France, portant une redingote à basque avec des parements, revers et retroussis de différentes couleurs selon le régiment, haut de guêtres, souliers à boucle et bicorne.

Avec François Ier

François Ier, successeur de Louis XII, combat dans le Milanais pour le reprendre. Le duc de Milan paie les gardes et les soldats suisses pour se défendre. Les Français et les Suisses se rencontrent à Marignan en 1515, les Suisses sont vaincus après avoir bravement résisté à l'attaque des chevaliers français. François Ier reconquiert donc le Milanais.

Le , à la suite de sa victoire, François Ier signe la « paix perpétuelle » avec les cantons suisses : il n'y aura plus de guerre entre la France et les cantons suisses et par le traité de Genève le , seuls le roi de France et le pape pourront avoir des mercenaires suisses. Toujours effectif aujourd'hui pour le Vatican, cet accord a été appliqué jusqu'en 1792 pour la France. Guillaume Froelich devint colonel général des Gardes suisses du roi de France après sa victoire à la bataille de Cérisoles en .

Ancien Régime

En 1573, Charles IX de France institua les gardes suisses. En 1616, Louis XIII de France organisa les gardes suisses en régiments.

Dans la maison militaire du roi, les Gardes françaises avaient la prééminence sur les Gardes suisses dont le statut était inférieur. Ils portaient un uniforme rouge rehaussé de bleu. Ils percevaient une solde double. Lors de la journée du , ils défendirent avec bravoure le roi et le palais des Tuileries. La presque totalité fut massacrée par la foule, après avoir, sur ordre de Louis XVI, cessé le feu et déposé les armes. Certains gardes suisses qui furent tués lors de la prise des Tuileries, furent inhumés à la chapelle expiatoire à Paris (aujourd'hui square Louis-XVI).

La maison du Roi comprenait un corps de soldats suisses appelés gardes suisses ou Cent-Suisses.

Uniforme

L'uniforme de gala (en) a varié au cours des siècles[1]. Actuellement, il s'agit d'un pourpoint façonné en pointe, orné jusqu'au guêtres d'un motif rayé à larges bandes rouges, jaunes et bleues (le bleu et le jaune sont les couleurs de la famille Della Rovere à laquelle appartenait Jules II, le rouge a été ajouté par son successeur Léon X, un Médicis). Il n'a pas été dessiné par Michel-Ange pendant la Renaissance comme le veut la légende, mais est l'œuvre de Jules Repond (1853-1933), commandant de la Garde de 1910 à 1921, qui s'inspira en 1914 des fresques de Raphaël. Le motif alterne un bleu nuit avec un jaune canard, d'où émerge le rouge sang du sous-vêtement. Les pantalons sont bouffants, l'uniforme est surmonté d'une collerette blanche à soufflets[2]. Les uniformes sont créés sur mesure et bénis par le pape pour chaque garde. Quand l'un d'eux finit son service, son uniforme doit être détruit au hachoir afin d'éviter toute utilisation frauduleuse ou abusive[3]. Seuls les hallebardiers, les vice-caporaux et les caporaux portent cet uniforme très voyant, les sous-officiers supérieurs (sergents et sergent-major) portent un pantalon cramoisi et un pourpoint noir, tandis que l'uniforme des officiers est entièrement cramoisi.

L'uniforme se porte avec un béret de type « alpin » ou avec un casque léger à deux pointes aux bords relevés : le morion, orné d'un panache en plumes d'autruche, de faisan ou de héron et frappé du chêne, emblème de la famille Della Rovere. Le morion des hallebardiers et des sous-officiers est surmonté d'une plume rouge, tandis que celle ornant les casques du sergent-major et du colonel sont blanches, les autres officiers en portent une de couleur violet foncé.

L'uniforme complet, qui n'est requis que pour les grandes occasions (comme la prestation de serment), constitue un puzzle de 154 pièces.

En Autriche

La Garde suisse créée en 1581 par Charles III, duc de Lorraine, a servi le duc François-Stephane, compensé par le Grand-duché de Toscane en 1737, à Florence et, couronné empereur du Saint-Empire romain germanique en 1745, en Autriche. Leur mission prit fin 1767 à Vienne[4].

Dans les États pontificaux

Gardes suisses pontificaux.

La Garde suisse pontificale est chargée de veiller à la sécurité du pape. Elle est la dernière Garde suisse encore existante et il s'agit de la plus ancienne et de la plus petite armée du monde encore en activité[5].

Musées

Caserne des gardes suisses à Rueil-Malmaison.

Notes et références

  1. L'uniforme de la Garde suisse.
  2. Rita Cirio, Qualita. Scènes d'objets à l'italienne, Editions Du May, , p. 30
  3. Selon Bruno Bartoloni et Baudouin Bollaert, Le roman du Vatican secret, Le Rocher, 2009.
  4. Joseph Schürmann-Roth: Die Gardisten der Eidgenössischen Garde in Lothringen, Florenz und Wien im 17./18. Jahrhundert, Personenregister (bearbeitet), Staatsarchiv Luzern 1989.
  5. Anna Passera, « L'uniforme mythique d'une armée particulière », sur swissinfo.ch, (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • P. de Vallière, Honneur et fidélité Histoire des Suisses au service étranger, Lausanne, mai 1940.
  • Erard et Heggenzi, Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, tome troisième, Neuchâtel, 1926, Administration du dictionnaire histoire et biographique de la Suisse.

Articles connexes

Liens externes

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