Galia Sabar

Galia Sabar, née en 1963 en Israël est professeure d'études africaines à l'université de Tel Aviv[1]. Elle est la responsable des études africaines du département d'histoire africaine et du Moyen-Orient de l'université de Tel Aviv où elle est également coordinatrice des études africaine au centre S. Daniem Abraham pour les études régionales et internationales. Sabar a déjà publié sept livres et plusieurs dizaines d'articles dans des journaux spécialisés. En plus de son activité de chercheuse, Sabar est une activiste en faveur des migrants éthiopiens et elle vient en aide aux ONG pour les migrants de travail africains et ceux en pleine demande d'asile. En mai 2009, en reconnaissance de son travail académique et ses implications en tant qu'activiste lui valent la réception du prix Unsung Heroes of Compassion, sponsorisé par l'organisation internationale Wisdom in Action. Elle reçoit son prix de la part du 14e Dalaï-lama [2] .

Galia Sabar
Naissance
Israël
Profession
professeure d'études africaines

Formation universitaire

Sabar obtint sa licence en histoire africaine et du Moyen-Orient à l'université de Tel Aviv en 1985. En 1982, alors non-diplômée, elle voyagea en Éthiopie pour guider un groupe d'américains juifs qui supportaient l'opération Moïse. Elle voyagea plus d'une vingtaine de fois en Éthiopie entre 1982 et 1984 amenant des fonds et des informations pour les juifs éthiopiens qui s'apprêtent à partir au Soudan. Ces deux années en Éthiopie eurent un impact important de la vie de Gabar qui continua à découvrir le continent aussi bien pour ses recherches que pour ses engagements publics et sociaux. En 1987 elle obtient son master en études africaines avec les honneurs à l'université hébraïque de Jérusalem. Son mémoire, dirigé par le professeur Mordechai Abir portait sur la consolidation de l'identité nationale éthiopienne après la révolution que connut le pays.

En 1989, Sabar et sa famille déménagèrent au Kenya où elle resta durant trois ans, collectant des informations pour son doctorat. Tandis que ses recherches sont centrées sur l'histoire et la politique, elle ajouta à cela de l'anthropologie. En 1993, elle défendit sa thèse de doctorat en études africaines à l'université hébraïque de Jérusalem. Ses recherches traitaient des relations complexes contre l'Église, l'État et la société au Kenya et furent dirigées par Naomi Chazan et Steven Kaplan. En 1994, elle commença sa carrière de professeure au sein du département d'histoire africaine et du Moyen-Orient de l'université de Tel Aviv. En 1996, Gabar retourna au Kenya où elle dirigea un groupe de recherches internationales sur les aspects socio-politiques de l'épidémie du SIDA en collaboration avec Sobbie Mulindi de l'hôpital national Kenyatta. Depuis 1998, les recherches de Gabar se portent sur les migrants de travail africains et les demandeurs d'asile en direction d'Israël.

En mai 2009, Sabar reçoit le prix Unsung Heroes of Compassion, sponsorisé par l'organisation internationale Wisdom in Action et reçu de la part du Dalaï-lama. Le prix, décerné à intervalles irréguliers n'a été attribué qu'à environ 150 personnes à travers le monde depuis son existence. C'est son travail et son activisme sur les juifs éthiopiens et les migrants de travail africains en Israël qui lui ont valu l'obtention de ce prix. Sabar et Ibtisam Mahamid sont les premiers israéliens à avoir reçu ce prix. Sabar reçut le prix lors du cérémonie en mai 2009 à San Francisco en même temps que 49 autres activistes venant du monde entier.

Vie personnelle

Ensemble, avec son partenaire Ofer Shechter, ils ont 5 enfants : Matan, Noam, Yuval, Or et Bar.

Implication sociale

Sabar est membre volontaire de quatre organisation : le projet SIDA Jérusalem, le centre d'action religieuse israélienne, la ligne d'écoute pour les migrants de travail et NALA qui est chargé de la consultation et l'implémentation de programmes pour le contrôle des maladies infectieuses en Afrique. En 2011, Sabar a co-organisé plusieurs séminaires et ateliers promouvant la santé et les droits de l'homme des réfugiés africains et demandeurs d'asile en collaboration avec Shiri Tenenbaum. Les séminaires sont divisés selon qu'ils soient destinés aux professionnels de santé israéliens ou aux migrants et réfugiés. Tous les séminaires ont été réalisés en collaboration avec la clinique sociale de l'hôpital Sheba.

Recherches

Chrétienté en Afrique

Entre 1987 et 1997, Sabar consacra ses recherches sur les relations entre l'Église, l'État et la société au Kenya[3]. Elle passa quatre ans à Nairobi au Kenya. Ses recherches sont basées sur plusieurs milliers de documents religieux locaux et des documents officiels britanniques et kényans ainsi que des déplacements sur place à travers le pays pour y faire des interviews avec des membres de l'Église ou simplement pour observer les rites ecclésiastiques.

En 2002, sa thèse est publiée en anglais.

L'épidémie du SIDA en Afrique

Entre 1995 et 1999, Sabar dirigea une équipe d'experts internationaux pour examiner la diffusion du virus du SIDA en Afrique à travers des aspects socio-politiques. Les composantes culturelles et leur traçabilité sont mises en avant pour comprendre la répartition du virus dans ses régions. Sabar, en collaboration avec le professeur Mulindi de l'hôpital national Kenyatta et la professeure Allie Dubb ont examiné les processus qui ont fait en sorte que l'Église a pris un rôle prépondérant dans la luttre contre le SIDA.

Pendant son séjour au Kenya en 1996-1997, Sabar élargit le spectre de ses recherches aux contributions des églises dans les efforts de prévention contre le SIDA. Elle était l'une des organisateurs de la 9e conférence internationale pour la prévention du SIDA où plusieurs chercheurs dans le domaine étaient présents. Entre 1997 et 2002, elle dirigea une équipe d'experts internationaux pour étudier les éléments économiques, sociaux, ethniques et religieux qui affectent les adolescents kényans dans le début de leurs vies sexuelles.

En 1996, elle publia le livre AIDS : Education Prevention in multi-cultural societies qui est un livre d'essais de plusieurs disciplines (les femmes et le SIDA, la religion et le SIDA, l'art et le SIDA) sur plusieurs régions. Il s'agit du premier livre-corpus sur la prévention du SIDA comportant autant de perspectives différentes, révolutionnaire pour l'époque.

Modern Kenyan History: From a White Man’s Colony to an Independent Country

En 1997, Galia Sabar et Mordechai Tamarkin publièrent ce livre. Il s'agit du premier livre en hébreu qui analyse l'histoire politique moderne du Kenya entre le début des années 1900 et 1992. Le livre tend à lier l'écriture historique traditionnelle avec d'autres lemmes comme le genre, les unions d'ouvriers et les congrégations religieuses. La principale innovation du livre est l'accent mis sur la centralité de la chrétienté dans la formation de la scène politique kényane.

Migrants de travail africains

Dès 1998, Sabar commença ses recherches sur les migrants de travail africain en Israël. Pendant ces huit années de recherches, elle participa à de nombreuses activités sociales : églises, associations sportives, initiatives d'éducation... Dans ses recherches, Sabar met en avant la double identité des migrants, une identité chrétienne religieuse de personnes vivant en Israël et une identité moderne transnationale alignée sur le processus de mondialisation. Elle publia de nombreux articles à ce sujet.

En 2008, Sabar publia le livre We're Not Here to Stay : African Migrant Workers in Israël and Back in Africa et suivit la déportation massive de migrants de travail africains sans-papier en provenance d'Israël qui durent retourner chez eux. Le livre analyse les structures sociales, religieuses et politiques des migrants de travail en Israël et leurs histoires lorsqu'ils sont de retour dans leur pays d'origine.

Depuis 2007, Sabar s'intéresse aux demandeurs d'asile africains, principalement en provenance du Soudan et d’Érythrée qui sont entrés en Israël depuis la frontière égyptienne. Elle privilégia une approche sociale et culturelle. Dans un article intitulé Israël and the 'Holy Land' : The Religio-Political Discourse of Rights among African Migrant Labourers and African Asylum Seekers, 1990-2008, Gabar explore les aspects religieux des chrétiens africains en Israël. Dans un projet commun avec Rachel Posner, elle s'intéresse à la vie culturelle des demandeurs d'asile avec une emphase sur les restaurants locaux et les refuges culinaires.

Publication sélective

  • G. Sabar; I. Schenker et I. Francisco (éds.) (1996), AIDS Education Prevention in Multi-Cultural Societies, New York: Plenum Press.
  • G. Sabar; M. Tamarkin (1997), Modern Kenyan History; From a White Man’s Colony to an Independent Country, Tel Aviv: Open University Press.
  • G. Sabar (1997), “Church and State in Kenya, 1986-1992: The Churches’ Involvement in the ‘Game of Change’," African Affairs, 96 : 25–52.
  • G. Sabar, (2002), Church, State and Society in Kenya – From Mediation to Opposition, 1963-1993, London: Frank Cass.
  • G. Sabar (2005), "African Christianity in the Jewish State: Adaptation, Accommodation and Legitimization of Migrant Workers’ Churches 1990-2003", Journal of Religion in Africa, 34, vol.4 : 407 – 437.
  • G. Sabar (2006) "Une migration inachevée ? Réflexions sur la communauté africaine de travailleurs migrants en Israël, à la veille de sa disparition". Les Cahiers des Anneaux de la Mémoire, 9 : 43-67.
  • G. Sabar; S. Kanari, (2006)“’ I’m Singing my way up’ – The significance of Music amongst African Christian migrants in Israel,”, Studies in World Christianity: the Edinburgh Review of Theology and Religion, 12, Vol.2 : 101-125.
  • G. Sabar (2007) "The Rise and Fall of African Migrant Churches: Transformation in African Religious Discourses and Practices in Tel Aviv," in S. S. Willen éd. Transnational Migration to Israel in Global Comparative Context, London: Lexinon Books, 189-202.
  • G. Sabar (2008), We're Not Here to Stay: African migrant Workers in Israel and Back in Africa, Tel Aviv: Tel Aviv University Press
  • G. Sabar (2013) "Africa-Israel-Africa; Return Migration Experience of African Labour Migrants," Migration Letters, 10, vol.1 : 57-70.

Références

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