Galerie Cécile Fakhoury

La Galerie Cécile Fakhoury, ouverte en septembre 2012 à Abidjan[1], accueille chaque année des artistes tels que Frédéric Bruly Bouabré[2], Paul Sika[3], Ishola Akpo, Allan Sekula, Abdoulaye Diarrassouba (dit Aboudia)[4], François-Xavier Gbré[5] et Roméo Mivekannin. Elle joue un rôle intéressant dans l'essor de l'art contemporain Africain dans les années 2010[6],[7],[8]. Elle possède une antenne à Abidjan, une à Dakar et une showroom à Paris.

Histoire

La Galerie ouvre le sur le boulevard Latrille[5], dans le quartier résidentiel de Cocody[7] à Abidjan. Elle s'inscrit dans un contexte de renouveau du marché de l'art en Côte d'Ivoire après la crise politique de 2011[5],[9]. Elle accueille bon nombre d'artistes bénéficiant d'une notoriété appréciable, qui permettent à la maison mère ivoirienne de tendre lentement vers un équilibre entre son chiffre d'affaires étranger et ses bénéfices sur le marché intérieur[10],[11]. Dès les premières années, l'endroit a pour but de donner « plus de visibilité aux artistes et de participer à la création d’un véritable marché de l’art contemporain, en Côte d’Ivoire et sur le continent. Même s’il ne se développera pas du jour au lendemain[5]».

Lors de la biennale 2018, une deuxième antenne est ouverte à Dakar[12]. Ses 100 m2 gérés par la responsable Delphine Lopez affichent la même ambition : faire vivre la scène locale, offrir aux artistes trop souvent exilés et exposés en dehors du continent un lieu où vendre et partager leurs œuvres[12],[13]. La programmation reflète cette volonté de dialogue avec les publics du Sénégal et de Côte d'Ivoire grâce à des expositions ancrées dans la société actuelle comme les « Brobrosseurs », qui explore le thème de la jeunesse d'Abidjan sous les pinceaux d'Armand Boua[12] ou « Masquerade » d'Aboudia, qui dépeint les affrontements post-électoraux de Côte d'Ivoire[4]. Malgré un marché encore restreint et un nombre d'acheteurs réduit, les œuvres trouvent preneurs[14] auprès des fortunes Sénégalaises[12]. La galerie projette également de développer des partenariats avec les écoles d'art et les établissements scolaires pour favoriser le goût pour l'art chez les jeunes[12].

La galerie ouvre une showroom dans le 6e arrondissement de Paris en 2018[15]pour faire la promotion de l'art africain en Europe.

Propriétaire

Cécile Fakhoury est française, installée en Côte d'Ivoire. Elle a grandi dans le monde de l'art[16] et travaillé pour différentes galeries avant de fonder la sienne. Elle se passionne très jeune pour l'art contemporain, éduque son regard critique en visitant les galeries et en y décrochant des stages[17]. Elle est profondément convaincue que l'essor de l'art africain dépend d'acheteurs originaires du continent : « On ne peut pas voir un marché de l’art contemporain lié à la création africaine se structurer uniquement depuis l’Europe ou les États-Unis : il faut que cela émane du continent lui-même et des collectionneurs, ou potentiels collectionneurs, africains[18] ».

Rayonnement

Espace de la galerie Cécile Fakhoury d'Abidjan en 2017 à l'exposition Art Paris Art Fair : peinture de Dalila Dalléas Bouzar, série Princesse, en arrière-plan.

Il semble que la galerie bénéficie d'une conjoncture favorable à l'époque de sa création car elle coïncide avec le développement de nombreux salons internationaux d'art contemporain et d'un engouement nouveau pour son domaine d'activité[19]. Ainsi elle participe à la Contemporary African Art Fair (en) à Londres en 2013 et 2014, à celle de New York et la foire Art Dubai (en) en 2015[8].

Elle représente de nombreux artistes qui exposent dans des foires internationales en France et surtout à Paris. En 2015, le sculpteur Jems Robert Koko Bi est représenté par la galerie Cécile Fakhoury lorsqu'il montre deux de ses œuvres au Quai Branly dans l'exposition Les maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire[20]. En 2017 elle montre le travail de Dalila Dalléas Bouzar à la Art Paris Art Fair. Sa participation se fait surtout remarquer à la FIAC en 2019, où elle est la seule galerie sub-saharienne et présente l'artiste ivoirien Ouattara Watts[11].

Notes et références

  1. « Cecile Fakhoury, galeriste à Abidjan », sur L'Afrique des Idées, (consulté le )
  2. « Avec les galeristes africains, l’art est dans la place ! », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  3. (pl) « 5 galeries où bouillonnent l’art en Côte d’Ivoire », sur www.elle.ci (consulté le )
  4. « La galerie Cécile Fakhoury présente à Dakar la dernière exposition du peintre ivoirien Aboudia », sur Franceinfo, (consulté le )
  5. « Galerie Cécile Fakhoury: Une vision à long terme ! », sur 100pour100culture, (consulté le )
  6. « Galerie Cécile Fakhoury | Contemporary And », sur www.contemporaryand.com (consulté le )
  7. Anne Djigo, « La galerie Cécile Fakhoury d'Abidjan, un espace résolument contemporain », Afrikadaa, , p. 34-37 (lire en ligne)
  8. « Galerie Cécile Fakhoury », sur Hamaji Magazine, (consulté le )
  9. « Côte d’Ivoire : à Abidjan, l’art contemporain en effervescence », sur www.echodabidjan.com, Écho d'Abidjan, (consulté le ) : « "Depuis 2011, avec le retour de la croissance, des golden boys et des expatriés, ce marché explose, se diversifie et n’est plus réservé à un petit cercle de mécènes ou aux membres des puissantes familles liées aux grandes monocultures locales" »
  10. « Abidjan est la capitale culturelle de l'Afrique de l'Ouest », sur Métropolitaine, (consulté le )
  11. « FIAC: Cécile Fakhoury croit «terriblement» à l’art africain en Afrique », sur RFI, (consulté le )
  12. « Armand Boua s’expose à la Galerie Cécile Fakhoury », sur Nouvelles de Dakar, (consulté le )
  13. Valérie Marin la Meslée, « Art-Abidjan : elles font l'art contemporain », sur pressreader.com, Le Point, (consulté le )
  14. « Depuis Abidjan, Cécile Fakhoury veut créer un marché de l’art contemporain africain », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  15. Barter Paris Art Club, « L'art contemporain africain Showroom Cécile Fakhoury », sur Barter Paris Art Club (consulté le )
  16. Gbikpi, « Kassou Seydou à la Galerie Cécile Fakhoury », sur Pascalchristian.fr, (consulté le )
  17. « Depuis Abidjan, Cécile Fakhoury veut créer un marché de l’art contemporain africain », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ) : « J’avais une quinzaine d’années quand j’ai commencé à m’y intéresser et j’ai été vite fascinée par cette vision singulière qu’ont les artistes contemporains sur leur société. J’ai commencé toute seule à visiter des expositions d’art contemporain, puis à trouver des stages. C’est une passion qui m’est très personnelle. Mon père a une galerie d’art moderne et sa spécialité est différente de la mienne en bien des points. »
  18. (en) « Cécile Fakhoury », sur gazette-drouot.com (consulté le )
  19. AuthorIsabelle, « Cécile Fakhoury », sur ORIGINΛL - Arts & Culture, (consulté le )
  20. mouvement.net, « Derrière les masques - Entretiens », sur mouvement.net (consulté le )
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