Galdan Boshugtu Khan
Galdan Boshugtu Khan (mongol : ᠭᠠᠯᠳᠠᠨ
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ᠬᠠᠭᠠᠨ, cyrillique : Галдан Бошигт хаан, MNS : Galdan boshigt khaan) ou plus simplement Galdan (mongol : ᠺᠠᠯᠳᠠᠨ, cyrillique : Галдан ; chinois : 噶尔丹 ; pinyin : ), né en 1644, mort d'un suicide au poison le , d'après un rapport du général Bao Fei Yangu du 20 mai 1697[1], est un dzoungar (Qoshot-Oïrat), khan mongol du Khanat dzoungar, Khong Tayiji, et le 4e fils de Erdeni Batur, fondateur du Khanat dzoungar. La mère de Galdan, Yum-Agas (ou Amin-Dara), une Torgut[2],[3], était fille de Güshi Khan[réf. nécessaire], le fondateur du Khanat qoshot, premier roi du Tibet qoshot et IVe Wênsa Zhügu.
Gestion monacale
D'après les annales historiques de Gengis Khan (chinois : 成吉思汗之?史 ; pinyin : , (Historical Annals of Genghis Khan), il établit le système de Jisa (signifiant devoir) pour la maintenance des monastères, ce système est ensuite amélioré sous le règne de Galdan Tseren[4]. Les règles étaient les suivantes : Une école monacale (Zha-cang) se doit de posséder 500 lamas et chaque lama doit avoir deux yourtes mongoles, trois servants, de chameaux chargés, six chevaux, un étalon de pédigré, 100 moutons, des soieries, des vêtements, des ustensiles, et des provisions[4]. Il y en au d'abord cinq chacune liées à un cabinet, Akba (A-ke-ba, liée à Zhou), Lamrim (Lai-ma-li-mu, liée à Qidi), Dulva (Du-er-ba, liée à Liu), ? (Dui-so-long, liée à Wen-si-zhou), ? (I-ke-hu-la-er, liée à Da-zhong)[4], puis quatre supplémentaires ? (Yun-du-xun), ? (Shan-po-ling), ? (San-dui) et ? (Ping-chen). 10 600 familles d'employés de cabinets. Chaque jisa est alors dirigée par un zaisang, le système des Otok. Un large Akba est géré par quatre zaisangs. Les autres jisas, plus petits que les akba, étaient déirigés par un zaisang. Les territoires de cinq jisas était à l'ouest des actuelles Kobuksar et Tachen[5], le territoire quatre supplémentaires n'a pas été précisé[4].
Biographie
En 1656, il rencontre pour la première fois Lobsang Gyatso (1617 — 1682), le 5e dalaï-lama, et reste dix ans au Tibet où il étudie le bouddhisme tibétain en tant que moine, disciple du 5e dalaï-lama et du 1er panchen-lama (Lobsang Chökyi Gyaltsen, 1570–1662)[6], responsable du monastère Tashilhunpo[7], par ou passait toutes les intrigues du monde mongol[8].
En 1670, à la mort de son frère Sengge Khuntaij, tué par leurs demi-frères[6] Tsetsen (цэцэн) et Tsodba Batur (en), il quitte la vie monastique, épouse Anu khatan (parfois appelée Ana Dara), ancienne épouse de son frère Sengge (selon la tradition mongole du levirat), et assume la fonction de khan[8]. Il vengera plus tard la mort de son frère[6].
En 1678 ou 1680, il conquiert la petite Boukharie, il capture Ismail Khan et l'envoie en prison à Koulja, il nomme alors Apak Khodja (en) vice-roi, qui administre le pays depuis Yarkand[9].
Il conquiert ensuite Tourfan et Khamil (également appelée Koumoul), probablement après 1681, car cette région paye un tribut à l'Empereur chinois en 1646, 1656, 1673 et 1681[10].
Lorsqu'il tenta de s'attaquer au khanat Qoshot à Kokonor (actuelle province du Qinghai), il fut arrêté par le gouvernement impérial chinois et tibétain. C'est alors un ami du deba (principal ministre), Sangyé Gyatso. Celui-ci fit des représentations en faveur du pontife (le dalaï-lama). En dédommagement, il lui fit décerner la qualification de Boshugtu (parfois écrit Bouchouktou en français) et le titre de Khan[10]. Il affermit ainsi la bonne volonté de ses voisins du Sud, Qoshots et l'ordre jaune (gelugpa, église du dalaï-lama) et peut ainsi prétendre en 1679 à sa suprématie sur tous les Mongols[11].
Il se décide alors à intervenir chez les Khalkhas, (en Mongolie-Extérieure) en défendant les droits de Dzasakhthou Khân et du dalaï-lama contre Thouchethou khân[11]. Il combat et domine également les Kazakhs, il se présente favorable à l'Islam chez les Ouzbeks et obtient le soutien des Kirghiz de l'Issygh koul[11].
En 1679, l'empereur de Chine, félicite Buchugtu khan de son nouveau titre et lui fait remettre un sceau semblable aux vassaux Khalkha de l'Empire. Il n'en semble pas satisfait puisqu'il écrit plus tard au chef des Khortchin : « Deviendrouns-nous les escalves de ceux à qui nous avons commandé ? L'Empire est l'héritage de nos ancêtres. » Toutefois, poursuivant sa politique d'entente avec l'Empire, il envoie en 1686, ses représentants siéger à côtés de ceux des mandchous à Khouloun Bolodjir, à l'assemblée général des Khalkha. Le galdan sirethou lama envoyé par le dalaï-lama est venu siégé au congrès, mais le khoutoukhlou Tcheptsoun Dampa, frère de Galdan et orgueilleux de son renom de sainteté au près des riverains jeunes étudiants nobles qui enrichissent ses tribus, exige les mêmes honneurs, un siège est donc mis à chaque extrémité de la salle pour chacun d'eux. Szasakhtou (des Khalkhas) et Thouchethou parviennent à un accord sous la médiation de l'envoyé impérial Alani, président du Li Fan Yuan (le 23e jour de la 8e lune)[12]
Première guerre Dzoungar-Qing
En 1687, débute la Première guerre Dzoungar-Qing.
Il conquiert la Mongolie des Khalkhas en 1688[10] et fait fuir Zanabazar, le Ier Jebtsundamba Khutuktu, chef spirituel des gelugpa mongols.
Son neveu, Tsewang Rabtan profite du départ en campagne de Galdan pour rallier des troupes et sort vainqueur d'une bataille contre ce dernier en 1689. Il prend la tête du Khanat dzoungar à sa mort[13].
L'empereur Qing Kangxi de la dynastie Qing mandchoue contrôlant la Chine, sort victorieux de la première guerre Dzoungar-Qing, grâce à l'aide des Khalkhas devenus ses alliés à la bataille d'Oulan Boutoung (, en Mongolie-Intérieure).
Plutôt que d'être tué par les Mandchous ou son neveu, il préféra se suicider en absorbant du poison le .
Annexes
Notes et références
- (ru) « 1697 г. мая 20 *. — Доклад цзянцзюня бо Фэй Янгу о смерти Галдана Бошокту-хана и сдаче в плен его ближайших сподвижников », sur vostlit.info
- (Zsolt 2014, p. 242)
- (Sh. Adshaa 2006, p. 71)
- (D. Kukeev 2014, p. 78)
- Vérifier qu'il s'agit bien de Tachkent
- (Miyawaki 2000, p. 328) Note. Lobsang Chökyi Gyaltsen est le 1er à recevoir le titre de panchen-lama, à sa mort, il a ensuite été donné rétroactivement aux trois précédents, voir article panchen-lama
- (Bawden 2013, p. 64)
- (Courant 1912, p. 48) [lire en ligne]
- (Courant 1912, p. 50-51) [lire en ligne]
- (Courant 1912, p. 51) [lire en ligne]
- (Courant 1912, p. 52) [lire en ligne]
- (Courant 1912, p. 53-54) [lire en ligne]
- (en) « Tsewang Araptan », sur daicing.info
Bibliographie
- René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Éditions Payot, , 4e éd., 620 p. (lire en ligne)
- (en) C.R. Bawden, Modern History Mongolia Hb, Routledge, , 64 p. (ISBN 978-1-136-18822-0 et 1-136-18822-3, lire en ligne)
- (de) Wolfgang Romanovsky, Die Kriege des Qing-Kaisers Kangxi gegen den Oiratenfürsten Galdan : eine Darstellung der Ereignisse und ihrer Ursachen anhand der Dokumentensammlung "Qing Shilu", Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, (notice BnF no FRBNF37638650)
- (de) Walther Heissig, Ergänzungen zu einem mongolischen Textfragment über Galdan, (notice BnF no FRBNF39405882)
- (de) Walter Fuchs (de), Galdanica. Miszellen zum Kriege Kangsi's gegen Galdan, (notice BnF no FRBNF39399867)
- Maurice Courant, Asie centrale aux XVIIe et XVIIIe siècles : empire Kalmouk ou empire Mantchou ?, (notice BnF no FRBNF31974596, lire en ligne), p. 48-51
- (zh) 趙爾巽, 清史稿·列传三百十·藩部六, (Ébauche d'une histoire des Qing)
- René Grousset, L’Empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan, Paris, Éditions Payot, , 4e éd., 620 p. (lire en ligne)
- (mn) Z Bujan-orših, Uvs nutagt duuldsan aldartanguud Galdan bošigt, Dambijžalsan, Bogd haan, Gitler, Ospan, Baron žanžin, Mao Zėdun, V. I. Lenin, I. F. Stalin, D. Sühbaatar, H. Čojbalsan, Ulaanbaatar, (OCLC 931702635)
- (mn) Ширнэнбандийн Адшаа, Галдан Бошигт, Улаанбаатар, JKC, (OCLC 183879931)
- (hu) Szilágyi Zsolt, « Az első lépések a Távol-Kelet felé Az orosz–mongol kapcsolatfelvétel a 17. században », Távol-keleti Tanulmányok, , p. 233–258 (lire en ligne)
- (en) Dordzhi G Kukeev, « Locations of Oirat Tribes in the 18 th -century Jungar Khanate, according to Modern Chinese Historiography », Senri Ethnological Studies, no 1986 « Oirat People: Cultural Uniformity and Diversification, Edited by I. Lkhagvasuren and Yuki Konagaya », , p. 71–79 (lire en ligne)
- (zh) 白拉都格其, 蒙古民族通史, vol. IV, 呼和浩特, 内蒙古大学出版社, (ISBN 978-7-81074-446-1)
- Junko Miyawaki, « The Legitimacy of Khanship among the Oyirad (Kalmyk) », dans Reuven Amitai, David Orrin Morgan, The Mongol Empire and Its Legacy, (ISBN 90-04-11946-9, lire en ligne), p. 328
Liens externes
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