Gélinotte (cheval)

Gélinotte (1950-1970) est un cheval de course participant aux courses de trot, née dans le haras de Paul et Simone Karle, à Croissanville, dans le Calvados. Surnommée « la Madone des sleepings », sa popularité fut incomparable dans la France des années 1950.

Gélinotte
Race Trotteur français
Père Kairos
Mère Rhyticere
Père de mère Fidelius
Sexe femelle
Naissance 1950
Pays de naissance France
Mort 1970
Éleveur Paul Karle
Propriétaire Simone Karle
Entraîneur Charley Mills
Driver Charley Mills
Record 1'16"5
Nombre de courses 87
Nombre de victoires 54
Gains en courses 955 990 F (17 351,22 2019)
Principales victoires Prix d'Amérique
Elitloppet
Prix de France
Prix de Paris
Grand Prix de la Loterie
Åby Stora Pris
Grand Prix des Nations
Elite-Rennen
Copenhague Cup
Prix des Meilleurs
Critérium des 4 ans
Critérium Continental
Prix de l'Étoile
Prix de Sélection

Carrière

Gélinotte est d'abord entraînée par Marcel Perlbarg, avant d'être confiée à l'illustre Charley Mills[1], qui l'entraîne et la mène en courses. D'origine irlandaise, ce personnage haut en couleur, installé en Allemagne, s'était fait connaître en gagnant le Prix d'Amérique en 1934 avec Walter Dear, un cheval américain  une première. Son centre d'entraînement et ses chevaux ayant été pillés par les Russes pendant la guerre, il s'établit en France en 1945 et révolutionne les méthodes d'entraînement des trotteurs. Il devient « le sorcier de Chamant », du nom du lieu où il installe son nouveau centre d'entraînement. Sous ses ordres, Gélinotte se fait un nom, figurant parmi les meilleurs de sa génération, malgré un échec dans le Critérium des 3 ans. En 1954, elle fait son premier déplacement à l'étranger, à Milan, où elle s'impose, puis enchaîne les victoires en France, dont le Critérium des 4 ans, et termine deuxième de Fortunato II pour sa première participation au Prix d'Amérique.

La suite de sa carrière se résume à une litanie de victoires aux quatre coins de l'Europe. Son aptitude au voyage lui vaut un surnom, « la Madone des sleepings », et une popularité inédite pour un cheval, dans une France qui venait de se trouver une nouvelle passion, le tiercé, inventé en 1954. Gélinotte court en Italie, en Suède, en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas et en Autriche. Ses multiples victoires lui permettent de remporter deux fois le challenge du Grand Circuit européen, en 1956 et 1957. Elle est la première à enlever le grand chelem européen (Prix d'Amérique - Elitloppet - Grand Prix de la Loterie), et de retour en France pour l'hiver, remporte pour la première fois la triple couronne française (Prix d'Amérique-Prix de France - Prix de Paris), deux fois d'affilée. Elle gagne deux Prix de France et trois Prix de Paris. Sa carrière s'achève au début de l'année 1958, après un meeting d'hiver au cours duquel elle aura croisé la route, pour une seule et unique fois, du crack Jamin. Elle s'en va avec près d'un million de francs de gains, une somme colossale, et un record d'Europe, en 1'16"5, établi à Hambourg.

Elle meurt le d'une hémorragie à la suite d'un poulinage[2].

Principales victoires

Europe

France

Italie

Suède

Allemagne

Danemark

Autriche

  • Graf Kalman Hunyady Gedenkrennen (1957)

Principaux accessits

France

Pays-Bas

  • 2e Grand Prix des Pays-Bas (1957)

Au haras

Devenue poulinière, Gélinotte s'affirme comme une excellente génitrice, donnant plusieurs éléments de valeur. Le plus important d'entre eux se nomme Ura, étalon très influent à qui l'on doit des champions tels que Lurabo, Reine du Corta, Iris de Vandel, Noble Atout et aussi Greyhound, le père d'Ourasi. Gélinotte meurt en 1970, en mettant bas un poulain par le grand Fandango. Elle fut enterrée dans son haras à Croissanville. Une course de groupe II, le Prix Gélinotte, lui rend hommage chaque année à Vincennes.

Origines

Son père, Kairos, fut un brillant compétiteur et un étalon très influent. Il transmit les qualités de sa naissance royale, puisqu'il était fils de l'Américain The Great McKinney et de la grande championne Uranie, triple lauréate du Prix d'Amérique. Il fut le père notamment du champion Hairos II (Prix d'Amérique, International Trot) et de Jalna IV, la génitrice de la grande Roquépine. Quant à la mère de Gélinotte, elle se recommande d'un autre vainqueur classique avec Chardonneret, lauréat d'un Prix du Président de la République.

Origines de Gélinotte
Père
Kairos
The Great Mc Kinney Arion Mc Kinney Mc Kinney
Salamis
Virginia Dangler Peter the Great
Gracie Bingen
Uranie Intermède Bémécourt
Belle Poule
Pastourelle Gladiateur
Joujou
Mère
Rhyticère
Fidélius Intermède Bémécourt
Belle Poule
Quand Elle Veut King of Hunaudières
Hirie
Fragilité Tippoo Sahib Dakota
Jeanne d'Arc B
Henrietta C Constenaro
Nancy J Farrelly

Notes et références

  1. Patrice Trapier, Princes de sang : Allez France, Bellino II, Corlandus, Flambeau C, Gélinotte, Hyères III, Idéal du Gazeau, Jappeloup..., Paris, Solar, , 123 p. (ISBN 2-263-01663-5), p. 28 à 33
  2. Jean-Pierre Reynaldo, Le Trotteur français : histoire des courses au trot en France des origines à nos jours, Panazol, Éditions Lavauzelle, , 427 p. (ISBN 978-2-7025-1638-6), p. 150.
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