Fusil Gras

Le fusil Gras est un fusil à verrou créé en 1874. Il fut la première arme d'épaule adoptée par l’armée française à utiliser un étui métallique 11 mm qui était en laiton et à percussion centrale.

Fusil Modèle 1874 dit Fusil Gras

Fusil Gras M80 1874 (M80 pour modifié en 1880).
Présentation
Pays d'origine France
Type Fusil à verrou
Batailles Expédition coloniales françaises
Guerre franco-chinoise
Guerre du Pacifique (1879-1884)
Guerre civile chilienne de 1891
Guerre des Mille Jours
Guerre gréco-turque (1897)
Guerres balkaniques
Première Guerre mondiale
Guerre gréco-turque (1919-1922)
Seconde Guerre mondiale
Utilisateur(s) France
 Royaume de Grèce
Monaco
Chili
Empire d'Éthiopie[1]
Empire russe
Munitions 11 × 59 mm R à étui métallique
Concepteur Basile Gras
Fabricant Manufacture d'armes de Saint-Étienne (MAS)
Manufacture d'armes de Châtellerault (MAC)
Manufacture d'Armes de Tulle (MAT)
Steyr
Durée de service 1874 - 1886 (France)
Production 2 500 000 exemplaires environ
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 4,200 kg
Masse (chargé) 4,760 kg (avec baïonnette)
Longueur(s) 1,310 m
1,835 m (avec baïonnette)
Longueur du canon 795 mm
Caractéristiques techniques
Mode d'action Culasse calée à verrou fixe
Portée maximale 1 800 m
Portée pratique 200 m
Cadence de tir 9 coups par minute
Vitesse initiale 450 m/s
Capacité 1 cartouche ou
10 cartouches (avec chargeur par gravité dit Système Vernet Mle 1883 ou avec boîtier chargeur Mle 1884)
Viseur Hausse mle 1874 à curseur sur rampe (200-300 m) et planchette (350-1800 m)
et guidon triangulaire sur embase
Variantes - Mle 1866-74T (transformation du fusil Chassepot par rechambrage)
- Mle 1866-74N (transformation du fusil Chassepot par recanonnage)
- Mle 1874 M80 (modifié en 1880)

Précédé par Chassepot modèle 1866
Suivi de Lebel modèle 1886

Caractéristiques

Le fusil Modèle 1874 était en fait une transformation relativement simple du fusil Chassepot modèle 1866 en arme à cartouche métallique. Cette transformation avait été proposée par le commandant Basile Gras en 1873 et acceptée en 1874. Des dizaines de milliers de fusil Chassepot furent transformés en fusil Gras (le modèle 1866-1874), en plus des fusils Gras neufs de manufacture qui furent fabriqués à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires (2 500 000 environ).

La modification M80 désigne les fusils Gras qui ont subi une très légère modification de la boîte de culasse afin de limiter le risque de blessure aux yeux en cas de rupture d’étui et d'échappement des gaz, accident très courant à l'époque ; le tireur est alors gravement blessé par les gaz, très brûlants. Malgré cela l'arme acquit une excellente réputation de robustesse et d’efficacité.

Le fusil Gras a subi une dernière modification à partir de novembre 1914. Pour pallier le manque d'armes, une centaine de milliers d'armes subit la modification M14, consistant en un changement de canon afin de pouvoir tirer la munition 8 mm Lebel. Rapidement jugé contre-productif, le projet de transformation est stoppé en octobre 1915. Cette modification ne touchera qu'une arme sur cinq, le reste des fusils Gras M80 (non transformés M14) fut envoyé en Russie en 1915-1916.

La modification M14 comprend : un nouveau canon chambré en 8 × 50 R Lebel ; un nouveau garde-main (morceau de bois placé sur le canon afin de limiter l'effet de mirage, obtenu quand le canon chauffe) ; une modification du canon pour recevoir la baïonnette d'origine, très utile pour un soldat de garde.

Ces armes modifiées furent pendant la Première Guerre mondiale réservées aux troupes territoriales, des hommes âgés n'ayant pas vocation à se retrouver au front, comme les garde-barrières, tout en leur fournissant une arme utilisant la munition standard, simplifiant ainsi la fabrication et la logistique[2].

Les armes du système Gras comprennent en outre la carabine de cavalerie, la carabine de gendarme à pied, la carabine de gendarme à cheval, le mousqueton d'artillerie. La carabine de gendarme à cheval est identique à celle de cavalerie. Seule l'affectation permet de les distinguer (gendarmerie ou cavalerie).

Utilisation

A partir d'octobre 1914, l'armée française rencontrant une pénurie de fusil "Lebel", le fusil Gras est distribué aux soldats de l'armée territoriale.

Les régiments territoriaux sont initialement prévus pour assurer un service de garde et de police dans les gares, les villes, les frontières, sur les voies de communication (GVC), à l’occupation et à la défense des forts, des ponts et autres lieux sensibles.

En 1940 , plusieurs milliers de fusils Gras sont remis à la troupe, plus particulièrement aux gardes-voies et aux unités chargées de la protection de certains terrains d'aviation. Cette distribution s'explique par le manque d'armes modernes en dotation dans l'armée française, qui n'en dispose alors que de 3 000 000 pour un total de 5 000 000 d'hommes suite à la mobilisation française de 1939. Le fusil Gras sert donc à combler les vides mais cette arme, excellente en 1875, est obsolète en 1940[3].

Notes et références

  1. Г. В. Цыпкин, В. С. Ягья. История Эфиопии в новое и новейшее время. М.: «Наука», 1989. стр. 217
  2. Luc Guillou, « Un centenaire bien oublié : le fusil Gras modifié 14 : « le fusil des pépères » », La Gazette des Armes, no 463, , p. 32-36 (lire en ligne)
  3. Stephane Ferrard, Les matériels de l'armée de terre française 1940 (tome 1), Charles-Lavauzelle, , 184 p., p. 41

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des armes
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.