Fucales

Les Fucales sont un ordre d'algues brunes de la classe des Phaeophyceae. Il comprend des macroalgues intertidales poussant pour la plupart ancrées sur substrats durs, comme les espèces du genre Fucus et les sargasses.

On observe en Europe depuis les années 1990 un recul généralisé et localement préoccupant des fucales[2]. Ce recul implique une attention particulière dans le cadre de l'application de la Directive cadre sur l'eau (DCE).

État des populations, pressions menaces

Selon le réseau Rebent[3] et selon le laboratoire Écologie benthique d'Ifremer-Brest qui coordonne un inventaire régional d'habitats remarquables, les cartographies mises à jour de secteurs de références, et le suivi annuel de la biodiversité fait sur une sélection d'habitats ainsi que la cartographie des secteurs de référence dans la zone immergée montrent un recul « préoccupant » des populations de fucales, encore mal expliqué. Le CEVA (Centre d’étude et de valorisation des algues) a grâce à ces observations confirmé une régression préoccupante de la couverture algale de fucales de la zone intertidale ; Fucus serratus, Fucus vesiculosus, Ascophyllum nodosum, Fucus spiralis se développent plus normalement en ceinture sur les rochers de l'estran (où l'on trouve normalement jusqu'à 30 kg/m2 d'ascophyllum[4], en complément des balanes, moules, patelles qui s'installent là où le courant est plus vif). Les populations de fucales couvraient presque sur le littoral atlantique français la totalité de l'estran rocheux abrité (90 % sur l'île de Molène ou de Bréhat, moins de 10 % sur la partie exposée de l'île d'Ouessant ou sur les faces au large des iles du secteur des abers) régressent depuis les années 1980 au moins, pour des raisons mal comprises.

L'activité goémonnière en Bretagne est encore importante (de 10 000 t/an à 30 000 voire plus selon les sources).

La régression est faible pour le secteur des abers de 1987 à 2003 (- 6 %). Elle est importante sur le secteur Quiberon-Le Croisic (- 40 %) de 1986 à 2004. Dans le même temps, des algues opportunistes et/ou invasives se développent sur tout le littoral européen. (Algues vertes à croissance rapide).

Métrologie : À marée basse les fucales ont une réflexion de la lumière infrarouge particulière qui leur permet d'être détectées par l'imagerie satellitale ou aérienne. Des comparaisons inter-annuelles peuvent être faites. Ceci facilite le suivi quantitatif des ceintures de macroalgues, dont Fucales. Les indicateurs suivis sont les surfaces occupées et la densité d'algue sur cette surface. Les chercheurs suivent aussi l’évolution des algues vertes fixées qui tendent localement à se substituer aux fucales..

Hypothèses explicatives (à confirmer) :

  • La Bretagne-sud semble la plus touchée, ce qui laisse penser que le réchauffement climatique puisse être en cause, mais le phénomène est ponctuellement mesuré ailleurs dans le monde et en Europe.
  • ce recul pourrait être pour partie dû à des espèces invasives concurrentes favorisées par l'eutrophisation et la turbidité croissante des eaux littorales, à des pathogènes introduites par l'importation de coquillages et par la mondialisation et l'accélération du transport maritime,
  • mais d'autres facteurs explicatifs sont possibles ou complémentaires : les pesticides apportés par les cours d'eau et la pluie, l'accumulation de certains polluants, des fuites de toxiques à partir de dépôts de munitions immergées… Des études en cours doivent répondre à ces questions, et tenter de résoudre les problèmes avant 2015, date butoir pour retrouver un "bon état écologique" des masses d'eau en Europe.

Liste des familles

Selon AlgaeBase (18 août 2017)[1] et World Register of Marine Species (18 août 2017)[5] :

Selon ITIS (18 août 2017)[6] :

Notes et références

  1. M.D. et G.M. Guiry, AlgaeBase, National University of Ireland, Galway, 2012-2020., consulté le 18 août 2017
  2. Résumé du rapport Ifremer : « Mise en place d'indicateurs opérationnels de suivi des couvertures de fucales » dans le cadre de l'avant projet détaillé "REBENT" 30 avril 2004 (Rapport complet)
  3. Réseau Rebent : Site du réseau
  4. IFREMER, 2001. Réseau Benthique (REBENT). Développement d’un pilote breton. Élaboration de l’Avant Projet Sommaire (APS). Direction de l’Environnement et de l’Aménagement Littoral, 111 pages
  5. World Register of Marine Species, consulté le 18 août 2017
  6. ITIS, consulté le 18 août 2017

Références taxinomiques

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

  • Document du réseau ReBent ; Évaluation du taux de couverture en fucales en zone intertidale à partir d’imagerie SPOT (décembre 2003)

Bibliographie

  • B. Guillaumont, L. Callens et P. Dion, 1993. Spatial distribution and quantification of Fucus species and Ascophyllum nodosum beds in intertidal zones using spot imagery. Hydrobiologia 260/261 : 297-305.
  • Callens, L. (1994) Mise au point d'une procédure d'estimation de la ressource exploitable en fucales à partir d'imagerie satellitaire SPOT - Exemple de deux sites : Pleubian- Bréhat et Oléron- Ré. Thèse Doctorat ENSAR soutenue le 24 février 1994
  • T. Bajjouk, 1996. Évaluation quantitative et qualitative de macroalgues à partir d’images multispectrales. Thèse encadrée par Ifremer
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