Franco-Yukonnais

Les Franco-Yukonnais (ou Franco-Yukonais) désignent les habitants francophones du Territoire du Yukon, au Canada. Le français a statut de langue officielle au Yukon.

Franco-Yukonnais

Drapeau de la communauté Franco-yukonnaise
Populations significatives par région
Population totale 1 575
Autres
Régions d’origine Québec
Nouveau-Brunswick
France
Suisse
Belgique
Mali
Langues français, anglais
Ethnies liées Québécois (peuple), Canadiens français, Franco-Manitobain, Franco-Ontarien, Franco-Albertain, Franco-Colombien, Fransaskois, Franco-Ténois, Franco-Nunavois, Franco-Terreneuvien, Acadiens

Histoire

Les premiers Blancs à s'établir au Yukon sont des coureurs des bois métis et canadiens français[1]. Parmi eux, le plus célèbre à arpenter la région fut Laurent Leroux, employé dans une société de négoce des fourrures, travaillant avec la Compagnie du Nord-Ouest dans la traite des fourrures. En 1784, il se rend dans le Nord-Ouest, où il participa à l'ouverture du bassin fluvial du fleuve Mackenzie au commerce des fourrures. Il devient le premier Blanc à explorer les environs du Grand lac des Esclaves. Deux ans plus tard, il établit lui-même un poste de traite sur la rive sud du lac des Esclaves. Il obtint le monopole de ce territoire riche en fourrures. Durant cette époque, Laurent Leroux épouse, à la façon du pays, une Amérindienne de la nation des Sauteux, dans la région de l'Athabasca.

En 1789, il rencontre Alexander Mackenzie au fort Chipewyan sur le lac Athabasca et accompagne l'explorateur et homme politique dans la première partie du voyage qui le conduit au fleuve auquel il donnera son nom. À la suite de ce voyage, Laurent Leroux se rend à la baie de Yellowknife, où il construit le fort Providence.

La Compagnie de la Baie d'Hudson (CBH), désirant y contrôler le commerce, envoie en 1840 Robert Campbell en exploration, accompagné de guides canadiens français[1]. Pour les récompenser de leurs efforts, Robert Campbell nomme plusieurs lieux en leur honneur[1]. Le Canadien français François-Xavier Mercier (1838-1906), accompagné de Jack McQuesten, fonde le fort Reliance en 1874, en aval de la rivière Klondike, et parvient à concurrencer le monopole commercial de la CBH[1]. L'arrivée des premiers missionnaires Oblats dans la région est due en partie aux efforts de François-Xavier Mercier[1]. À la fin du XIXe siècle, la population est majoritairement francophone et des villes comme Dawson City et Mayo se développent[1]. La ruée vers l'or du Klondike, à partir de 1896, apporte de nouveaux habitants mais les francophones restent majoritaires et impliqués dans leur communauté[1].

La fin de la ruée vers l'or, l'isolement du Yukon et le manque d'infrastructures causent une émigration massive et une assimilation presque totale des Franco-yukonais aux Anglo-yukonais au courant du XXe siècle[1]. L'Association franco-yukonnaise, formée en 1979, prend son nom actuel en 1982[2]. L'AFY fonde le journal L'Aurore boréale en 1983[2]. En 1984, le Franco-yukonnais Daniel Saint-Jean dénonce le fait qu'il ait reçu une contravention en langue anglaise uniquement[2]. Cet événement incitent les gouvernements fédéral et territorial à négocier sérieusement pour la prestation de services en français[2]. L'émission Rencontres sur les ondes, produite par des bénévoles de l'AFY, commence à être diffusée sur CBC Yukon en 1985[2]. Le drapeau franco-yukonnais est créé en 1986[2]. L'année 1988 voit la conclusion de la première entente Canada-Yukon sur les services en français, l'adoption de la Loi sur les langues du Yukon et la mise sur pied du Bureau des services en français (BSF)[2]. La Première Chaîne de Radio-Canada est diffusée à Whitehorse à partir de 1991[2]. L'UNESCO reconnaît en 1993 la politique de relations communautaires de l'AFY, intitulée Vivre ensemble en harmonie[2]. L'année 1995 voit la fondation de l'association Les EssentiElles, du comité EspoirJeunesse, de la troupe de théâtre Les Voyageurs et de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) numéro 23[2]. L'AFY crée un service d'éducation aux adultes en 1996; il devient le Service d'orientation et de formation aux adultes (SOFA) en 2000[2]. La Télévision de Radio-Canada est diffusée au Yukon à partir de 1999[2]. Le Centre de la Francophonie est ouvert en 2001 et devient le seul organisme accueillant et aidant les nouveaux arrivants en 2005[2]. Le Comité Canada-France, désormais appelé Espace France-Yukon, est formé en 2002[2]. La Fondation Boréale, dont le but est de financer des projets éducatifs, est mise sur pied en 2005[2]. En 2007, le gouvernement territorial proclame le 15 mai Journée de la francophonie yukonnaise[2]. Le premier Festival du solstice est organisé à Whitehorse au mois de Juin 2008[2].

Démographie

L'édition 2006 du recensement canadien a identifié 1 105 résidants du territoire comme francophones, soit 3,69 % de la population totale du territoire. Entre 3 500 et 4 000 résidents du territoire, environ 13 % de la population totale, sont d'au moins une ascendance française partielle.

Média

Presse

L'Aurore boréale est le seul journal francophone du territoire, fondé en 1983, il parait deux fois par mois. Porte-parole de la communauté francophone, il informe ses membres de l'actualité au territoire et des événements de la vie communautaire. Le journal s'appuie sur une équipe permanente ainsi que sur le travail de plusieurs pigistes issus de la communauté francophone.

Radio

CFWY-FM, un réémetteur de la station d'ICI Radio-Canada Première de Vancouver en Colombie-Britannique à la capitale territoriale Whitehorse. Contrairement aux Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, le Yukon n'a pas de station de radio communautaire de langue française. Au lieu de cela, la communauté francophone est servi par une émission de radio hebdomadaire, Rencontres, qui est diffusée sur CFWH-FM, le service de la radio du territoire CBC Radio One, à l'après-midi créneau horaire réservé à tous les samedis par le réseau pour les spectacles magazines culturels locaux.

La French Connexion, une émission hebdomadaire d'une heure, est diffusée depuis 2012 sur les ondes de la radio communautaire de Whitehorse CJUC - 92.5 FM. Animée par des francophones bénévoles, elle fait la part belle à la musique ainsi qu'à des débats d'actualité.

Télévision

CBFT diffuse depuis Montréal (Québec) la chaîne de télévision d'ICI Radio-Canada Télé. Cependant, aucun de ses services fournit l'ensemble de ses programmes au Yukon et la chaîne n'est pas disponible à l'extérieur de Whitehorse.

Drapeau

Drapeau de la communauté Franco-yukonnaise

Le drapeau des Franco-Yukonnais est composé d'un champ bleu et de trois bandes diagonales de taille et de couleur différentes. Deux bandes sont de couleur blanche et plus larges que la troisième, qui est elle en jaune doré. L'agencement des bandes est censé représenter et symboliser les nombreuses montagnes du Yukon. Le bleu est pour le peuple français et le ciel. Le blanc est pour l'hiver et la neige. Le jaune représente la ruée vers l'or et la valeur de la contribution des Franco-Yukonnais à l'histoire du Yukon.

Communauté

L'établissement primaire de la communauté Franco-Yukonnaise est l'Association franco-yukonnaise, un organisme sans but lucratif qui coordonne de nombreuses activités culturelles de la Communauté et agit comme la voix de la communauté dans les questions politiques et sociales qui affectent la communauté.

Le Festival du solstice se tient en juin de chaque année; les événements ont lieu à Whitehorse et à Dawson City.

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

  • Langue française et francophonie
  • Portail du Yukon
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