Françoise Cachin

Françoise Cachin, née le dans le 15e arrondissement de Paris et morte le dans le 13e arrondissement[1], est une personnalité française de l'art, historienne de l'art et conservatrice de musée.

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Biographie

Famille

Son père, le chirurgien Charles Cachin (1907-2004), est le fils du militant communiste Marcel Cachin (1869-1958).

Sa mère, Ginette Signac (1913-1980), est la fille du peintre libertaire Paul Signac (1863-1935) et de la peintre Jeanne Selmersheim-Desgrange (1877-1958).

Elle est la demi-sœur d'Henri Cachin, journaliste à Télé 7 Jours et auteur de poésies sous le nom de Henri Kréa.

Elle est la nièce de la députée communiste Marcelle Hertzog-Cachin (1911-1998), et la cousine du journaliste Gilles Hertzog (La Règle du jeu). Elle compte également dans sa famille le journaliste Olivier Cachin (né en 1962)[2].

En 1955, elle épouse Jean Weil. Elle se marie ensuite à l'historien Pierre Nora (de 1964 à 1976), frère du haut fonctionnaire Simon Nora et futur compagnon de la journaliste Anne Sinclair. Puis elle partage sa vie avec le musicologue Georges Liebert, avec qui elle a une fille[3]. Comme sa mère, elle meurt de l'amylose.

Carrière

Elle fait ses études à l’Institut d’art et d’archéologie sous la direction d’André Chastel. Reçue au concours de conservateur des Musées de France, elle est de 1969 à 1978 conservatrice au Musée national d'Art moderne, d’abord au palais de Tokyo à Paris, puis au centre Georges-Pompidou où elle dirige le service de documentation.

À partir de 1978, elle participe à la préparation du Musée d’Orsay. Elle assure la direction de cet établissement dès son ouverture en 1986, jusqu'en 1994[4],[5],[6].

Elle est alors nommée directrice des Musées de France, sur proposition du ministre de la Culture et de la Francophonie Jacques Toubon, fonction qu'elle occupe jusqu'en 2001. Françoise Cachin a contribué à l'élaboration d'une loi, la loi no 2002-5 du 4 janvier 2002 relative aux musées de France, clé de voûte de la politique des musées en France. Elle a aussi été à l'origine de la création, en 1999, de FRAME (« French Regional and American Museum Exchange »), un réseau d'échanges (coopérations, expositions etc.) entre musées de région français et américains.

En décembre 2006, elle signe dans Le Monde, avec Jean Clair et Roland Recht, une tribune contre le projet du Louvre Abou Dabi, présenté comme le « Las Vegas des sables »[7].

En 2007, Françoise Cachin, devenue cheffe de file des opposants au projet d'un Louvre à Abou Dhabi, se voit évincée du conseil artistique des Musées nationaux, puis de la présidence de l'association culturelle franco-américaine Frame. Elle avait alors indiqué avoir été « remerciée, sans explications » de cette association privée à la demande de Renaud Donnedieu de Vabres, alors ministre de la Culture.

Françoise Cachin est décédée dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 février 2011[1]. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (67e division).

Françoise Cachin était une spécialiste renommée du post-impressionnisme et notamment de l'œuvre de son grand-père Paul Signac dont elle a publié le catalogue raisonné de l'œuvre en 2000. Elle a également écrit des ouvrages sur Édouard Manet, Paul Gauguin et Georges Seurat. Elle a organisé et participé au catalogue de nombreuses expositions durant sa carrière comme Pissarro en 1981, Manet en 1983, Van Gogh à Paris en 1987, Gauguin en 1988, Seurat en 1991 ou encore 1893 l’Europe des peintres et Méditerranée, de Courbet à Matisse en 2001 au musée d’Orsay. Elle compte également parmi les mécènes du musée d'Orsay qu'elle a dirigé puisqu'elle y a fait une donation de plusieurs œuvres de Signac.

Une galerie du musée d'Orsay, présentant les œuvres de Gauguin, Van Gogh et des pointillistes qui lui étaient chers, porte désormais son nom.

Œuvres

  • Au-delà de l'impressionnisme, textes de Félix Fénéon réunis et présentés par Françoise Cachin, Paris, Hermann, 1966
  • "Paul Signac", Bibliothèque des Arts, Paris, 1971
  • Françoise Cachin, Saint-Tropez : peninsula, Maures Mountains, [France] : Alpina, (lire en ligne)
  • "Manet, lettres à Isabelle", Paris, Flammarion, 1985
  • Gauguin : « Ce malgré moi de sauvage », coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 49), Paris, Gallimard, 1989.
  • L'art du XIXe siècle, 1850-1905, Paris, Citadelles & Mazenod, 1990.
  • Manet, Paris, Chêne, 1990.
  • Seurat : Le rêve de l'art-science, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 108), Paris, Gallimard, 1991.
  • Manet : « J'ai fait ce que j'ai vu », coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 203), Paris, Gallimard, 1994.
  • La bonne et la mauvaise peinture, préface au texte d'André Fermigier, Paris, Gallimard, 1997.
  • D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, Paris, Hermann, 1998.
  • Des musées d'histoire pour qui pour quoi ?, Agnès Viénot, 1998
  • Signac, Paris, Gallimard, 2000.
  • Gauguin (nouvelle édition), Paris, Flammarion, 2003.
  • "Paul Signac", Fondation Gianadda, Martigny, 2003
  • Manet "J'ai fait ce que j'ai vu", Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 203), 2011 (nouvelle édition).

Décoration

Notes et références

  1. Décès de Françoise Cachin, figure des musées français
  2. « Le samedi soir sur M6, les rappeurs de France et de Navarre jettent un œil averti sur la petite l », L'Humanité, (lire en ligne, consulté le )
  3. Vincent Noce, « Françoise Cachin en pointillés », 7.02.2011, Libération, [lire en ligne].
  4. Entretien avec Françoise Cachin paru dans L'Express le 4 mars 1993
  5. Décret du 15 mars 1986 portant nomination du directeur du musée d'Orsay.
  6. Décret du 12 août 1994 portant nomination du directeur du musée d'Orsay.
  7. Tribune "Les musées ne sont pas à vendre"
  8. Décret du 13 novembre 2009

Liens externes

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