François d'Aix de La Chaise

François d'Aix de La Chaize, né le au château d'Aix, près de Saint-Martin-la-Sauveté et mort le à Paris, est un prêtre jésuite français.

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Plus connu sous le nom de père de La Chaize, ce jésuite fut le confesseur du roi Louis XIV pendant trente-quatre ans.

Son nom — orthographié Père Lachaise — est attaché au plus grand et plus célèbre cimetière de Paris, créé dans une ancienne propriété jésuite où il avait résidence.

Les premières années

Fils de Georges d'Aix, seigneur de La Chaize, et de Renée de Rochefort, il était, par son ascendance paternelle, petit-neveu du père Coton, confesseur d'Henri IV.

Il enseigna au collège de la Trinité de Lyon, qui était tenu par les jésuites. Numismate réputé, spécialiste des monnaies antiques, il fonda le médailler du collège de Lyon, en même temps qu'il enrichissait sa collection personnelle (les deux cabinets, qui ne se confondent pas, sont cités par le numismate Jean Foy-Vaillant[1]). Il emporta ses médailles à Paris et les légua à la maison professe des jésuites[2].

Confesseur du roi

C'est en 1675 qu'il devint à son tour confesseur du roi Louis XIV. Il exerça sur celui-ci une influence modératrice dans la lutte contre le jansénisme et de nombreux seigneurs tentaient d'approcher le roi par son intermédiaire. Il modéra également l'action du roi lors de la révocation de l'édit de Nantes en .

Ce serait lui qui aurait marié le roi à madame de Maintenon en 1683 après la mort de Marie-Thérèse d'Autriche[3].

Le père La Chaize ne résidait pas au palais de Versailles, mais à la maison professe près de l'église Saint-Paul à Paris, conformément à la règle des jésuites ayant une fonction officielle. Il est inhumé dans la crypte de cette église. Il se rendait chaque semaine en carrosse à Versailles.

De 1701 à 1709, il fut membre de l'Académie royale des inscriptions et médailles.

Affaibli par les infirmités de l'âge, il demanda plusieurs fois à son pénitent Louis XIV la permission de se retirer. Le roi n'accepta qu'en 1709, très peu de temps avant sa mort[4]. Le père Le Tellier, également jésuite, lui succéda.

Le cimetière du Père-Lachaise

Maison du père La Chaise vue de l'hôtel de Montalembert, entre rue Basfroi et la prison de la Roquette.

Les terres autour de la maison de campagne que les jésuites possédaient au Mont-Louis, à proximité du Paris d'alors, furent largement étendues par la générosité du souverain. Le confesseur s'y retirait fréquemment. Son frère, le comte de La Chaize, y donnait des fêtes, contribuant à l'embellissement du domaine. Cela permit, près d'un siècle après la mort de François d'Aix, de disposer d'un terrain assez vaste pour constituer le premier cimetière civil de Paris.

Resté très populaire au cœur des Parisiens, ce nom de Père-Lachaise contribua pour beaucoup à l'adoption par les Parisiens de ce nouveau cimetière (dénommé auparavant administrativement cimetière de l'Est) qu'ils avaient dans ses débuts « boudé » pendant longtemps.

Bibliographie

  • Régis de Chantelauze, Le Père de la Chaize confesseur de Louis XIV, Lyon, 1859.
  • J. Brucker, Le Père de La Chaize dans les conflits de Louis XIV avec Innocent XI, dans Étvdes, 1919, p. 309-323.
  • Georges Guitton, Cas de conscience pour un confesseur du roi : Madame de Montespan, dans Nouvelle Revue théologique, vol. 77, 1955, p. 61–70.
  • Georges Guitton, Le Père de La Chaize confesseur de Louis XIV, 2 vol., Paris, 1959.
  • Pierre Blet, Jésuites gallicans au XVIIe siècle ? À propos de l'ouvrage du P. Guitton sur le P. de La Chaize, dans AHSI, vol. 29, 1960, p. 55–84.
  • B. Neveu (éd.), Correspondance du nonce en France Angelo Ranuzzi (1683–1689), 2 vol., Paris-Rome, 1973.
  • Ségolène de Dainville-Barbiche (éd.), Correspondance du nonce en France Fabrizio Spada (1673-1675), Paris-Rome, 1982.
  • Ken Potel, "Journal du Père de La Chaize, Confesseur de Louis XIV" - Nombre7 Éditions - 2020

Références

  1. Numismata Praesentoria (1674), I, index des cabinets, in fine.
  2. Germain Brice, Description de la ville de Paris, (9e édition, 1752), II, p. 189–190.
  3. Retenir cette date est cependant peu raisonnable, car elle est trop proche de la mort de la reine Marie-Thérèse. En raison de l'étiquette et de la bienséance, le roi est « obligé » de respecter un délai de viduité. Une étude historique soutenue par Louis Hastier (Louis XIV et Madame de Maintenon, éd. Librairie Arthème Fayard) préconise les années plus vraisemblables de 1697 ou 1698. Nul n'en est sûr car le mariage n'a pas été « déclaré », en dépit du souhait de madame de Maintenon.
  4. Jean Lacouture, Jésuites, volume 1, Les conquérants, 1991, chap. 12 L'art de confesser nos rois.

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