François Richard de La Vergne

François Marie Benjamin Richard de La Vergne, né à Nantes le et mort à Paris le , est un prélat français, qui fut cardinal et le 131e archevêque de Paris.

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François Marie Benjamin Richard
Biographie
Naissance
Nantes (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 89 ans)
Paris (France)
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Léon XIII
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de S. Maria in Via
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale par le
card. Joseph Hippolyte Guibert
Archevêque de Paris
Archevêque titulaire de Larissa
Archevêque coadjuteur de Paris
Évêque de Belley

« Faites sur toutes choses que Dieu soit le mieux aimé »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

François Richard de La Vergne est le fils de Louis François Richard de La Vergne (1763-1839), docteur en médecine, archéologue et naturaliste[1].

Après des études au Séminaire Saint-Sulpice, il devint secrétaire de l'évêque de Nantes, Mgr Jaquemet, en 1849, puis fut de 1850 à 1869, vicaire général du diocèse. En 1871 il fut nommé évêque de Belley où il mit en route le procès pour la béatification du curé d'Ars. Le , il devint coadjuteur du cardinal Guibert, archevêque de Paris, auquel il succéda le . Il fut nommé cardinal le , comme titulaire avec le titre de S. Maria in Via.

À Paris, il mit beaucoup d'énergie pour faire achever la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, qu'il consacra.

Politiquement, le cardinal Richard était attaché par des liens d'estime et de sympathie aux catholiques monarchistes. En 1892, quand Léon XIII recommanda le « Ralliement » des catholiques à la République, le cardinal créa l'Union de la France chrétienne afin d’unir tous les catholiques sur la seule base de la défense de religion. Les monarchistes s’opposèrent à ce ralliement et à la politique que cette union représentait ; finalement, suivant le désir du pape, l'union fut dissoute. En de nombreuses occasions, le cardinal Richard parla pour défendre les congrégations religieuses et Léon XIII lui adressa une lettre () concernant les religieux menacés par la Loi sur les Associations qu’on projetait alors. À la suite de la loi de 1905, il dut quitter en décembre 1906 l'hôtel du Châtelet, résidence des archevêques de Paris depuis 1849, confisqué par la nouvelle loi. Il mourut douze mois plus tard.

Dans le domaine hagiographique, il se distingua en publiant une Vie de la bienheureuse Françoise d'Amboise (1865) et Saints de l'Église de Bretagne (1872).

Il repose dans la crypte de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre où sa statue est une œuvre d'Hippolyte Lefèbvre[2].

Cortège funéraire du cardinal Richard

Le jugement d'Alfred Loisy

Dans Choses passées (1912), Alfred Loisy, prêtre excommunié en 1908, écrit de lui :

« C'était un homme d'un autre âge : la langue qu'il parlait ne me disait rien, et il n'entendait pas celle dont j'avais appris à me servir. Son esprit n'était pas très cultivé ; mais il était loin d'être aussi borné que parfois on le disait tout bas dans son clergé. Il avait apporté de sa Bretagne une foi de granit que nul doute n'avait jamais dû effleurer. Il voulait être juste ; il était bon ; j'ai entendu dire par des personnes de son intimité qu'il était très charitable. Mais il était fort mal préparé à entendre la question biblique et l'on peut dire toutes les questions contemporaines. Il croyait fermement à la théologie, à la tradition de l'Église, et il y conformait docilement son esprit, où ne logeait aucune idée personnelle ; que d'autres, surtout des prêtres, trouvassent quelque difficulté à cette soumission absolue de l'intelligence, c'était pour lui une sorte de mystère, un mystère qui cachait une perversité de l'âme. Nourrir une pensée propre, qui ne s'accordait pas avec la pensée de l'Église, était le fait d'un esprit orgueilleux, livré à Satan. Et la pensée de l'Église, le vénérable cardinal n'avait guère le temps de la chercher dans les livres, dans une étude personnelle des documents ecclésiastiques anciens et nouveaux. Des théologiens très sûrs, appartenant à des ordres religieux, l'aidaient à la discerner. Avec cela, conscience méticuleuse des responsabilités de sa charge et souci de veiller à la pureté de la doctrine aussi bien qu'à l'observation de la discipline dans son clergé et dans les établissements catholiques de son diocèse. »

Références

  1. Émile Maillard, Nantes et le département au XIXe siècle : littérateurs, savants, musiciens, & hommes distingués (1891)
  2. « Crypte du Sacré-Cœur de Montmartre : la chapelle funéraire », Montmartre secret, 23 juin 2011

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