François Chaize

Vue du séminaire des Missions étrangères de Paris

François Chaize naît de parents viticulteurs[1] dans une bourgade près de Lyon. Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Verrières. Il est ordonné prêtre en juin 1905, alors que la France est secouée depuis plusieurs années par l'expulsion des congrégations et par les inventaires. La société des Missions étrangères de Paris le fait partir en août 1905 en mission pour Hanoï dans le Tonkin occidental. Il y apprend la langue, devient professeur de seconde en latin au petit séminaire, puis au grand séminaire en tant que professeur de philosophie. Il est ensuite professeur de dogme.

C'est un missionnaire courageux, aux grandes capacités intellectuelles et physiques, spécialiste du droit canonique et maîtrisant parfaitement la langue vietnamienne[2]. Il est apprécié des élèves du grand séminaire et développe un apostolat fécond auprès de la jeunesse. Il est choisi parmi treize candidats en 1924 pour devenir coadjuteur de M^gr Gendreau, vicaire apostolique du Tonkin occidental qui change de nom la même année, pour devenir vicariat apostolique d'Hanoï (aujourd'hui archidiocèse d'Hanoï). Il est sacré évêque in partibus d'Alabanda[3], le 22 novembre 1925, succédant à M^gr Bigolet. Il succède à M^gr Gendreau en 1935. C'est lui qui ordonne le bienheureux Maurice Tornay le 24 avril 1938, venu le rejoindre des marches du Tibet au bout d'un mois de voyage.

Vue de la cathédrale Saint-Joseph d'Hanoï

Il connaît la fin de la période coloniale d'Indochine française. La cathédrale en 1941 est une paroisse vivante, avec des troupes de scouts, des enfants de Marie et deux mille élèves dans les écoles catholiques de la paroisse. Différentes congrégations administrent des institutions scolaires, des hôpitaux, orphelinats, etc. dans la ville et dans tout le territoire du vicariat apostolique. Il en est ainsi des Sœurs de Saint-Paul de Chartres avec l'immense hospice Saint-Joseph et leur école de filles, l'institution Sainte-Marie fondée à Hanoï en 1896. Elles dirigent également la clinique Saint-Paul. Le carmel de Hanoï abrite plus d'une vingtaine de carmélites. Les frères des écoles chrétiennes éduquent près de six cents élèves et une dizaine de rédemptoristes canadiens sont également présents. Enfin la congrégation des religieuses indochinoises, les Amantes de la Croix, progresse rapidement d'année en année (elles sont 356 dans dix-sept couvents en 1935).

L'invasion japonaise, période extrêmement troublée, marque le début du changement, mais surtout l'arrivée du Vietminh (19 août 1945), après la reddition japonaise. L'indépendance proclamée le 2 septembre marque le début de la guerre. Des massacres ont lieu.

Les religieux et religieuses européens sont expulsés. Le choléra et la famine de 1945 frappent Hanoï et les provinces du nord. Ensuite les troupes françaises reprennent Hanoï.

Sa démission est refusée en 1946 par le Saint-Siège pour permettre au clergé catholique du vicariat et à son coadjuteur de se préparer - en pleine guerre civile - à sa succession. C'est finalement un successeur vietnamien qui est choisi par Rome, pour lui succéder, Joseph-Marie Trinh-nhu-Khuê. Il meurt d'une angine de poitrine à l'âge de soixante-sept ans, de retour de l'église des Martyrs. Il est enterré à la cathédrale d'Hanoï, premier évêque à y être inhumé (M^gr Gendreau et ses deux prédécesseurs avaient été enterrés à la mission de Ké-So).

Quelques mois plus tard, les troupes communistes d'Ho Chi Minh envahissent le reste du Tonkin et descendent vers le sud, accélérant la persécution de l'Église catholique de ce qui allait devenir le Nord Vietnam.

• François Chaize, mep, Une mission dans la tourmente, in Revue des deux Mondes, Paris, juillet 1943
• Luc Garcia, Quand les missionnaires rencontraient les Vietnamiens, Paris, Karthala, 2008

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