Forces spéciales algériennes

L'armée nationale populaire possède plusieurs régiments spécialisés et plusieurs régiments de forces spéciales.

Les forces de sécurités algériennes possèdent également des unités spécialisées.

Historique

C'est à partir de 1963 que l'armée algérienne a commencé à mettre en place des commandos en son sein, ses derniers étaient basés à Skikda[1].

Puis, à la suite du déménagement de l'école des commandos à Biskra en 1971 et du développement du parachutisme militaire en Algérie dans les années 1980, les forces terrestres algériennes ont donc décidé de mettre en place des régiments de commandos parachutistes qui avaient de base pour objectif, la sécurité des installations pétrolières et gazières au sud[2].

les premiers régiments de parachutistes firent donc leurs apparitions dans les années 1980, les premiers régiments ont été le 4e RAP de Laghouat, le 12e RAP de Biskra et le 18e RAP de Hassi-Messaoud qui deviendront Régiments de Parachutistes Commandos (RPC) par la suite[2].

Parallèlement à cela dans les forces navales, plus précisément en 1985, les bataillons de fusiliers marins furent créés et ces unités incluaient également des plongeurs de combats qui avaient pour mission la réalisation d'actions offensives depuis la mer et le renseignement[3].

C'est également à la fin des années 1980 que le groupement d'intervention spécial (GIS) de la sécurité militaire (SM) puis département du renseignement et de la sécurité (DRS) ainsi que du détachement spécial d'intervention (DSI) de la gendarmerie nationale algérienne furent créées.

Ces derniers ont été crées en 1987 pour le GIS et en 1989 pour le DSI.

Le GIS s'est notamment fait remarqué car il est sorti victorieux de nombreuses confrontations avec les terroristes durant les années 1990[4].

Il s’est distingué lors des opérations de Ouled Allel en 1997, de Ain Allah en 1994, ou dans la traque du groupe qui avait enlevé les touristes allemands et autrichiens dans le sud algérien en 2003[4].

Plus tard, le GIS a joué un rôle déterminant dans la résolution de la prise d’otages de Tiguentourine en janvier 2013 et l’anéantissement du groupe Jound el Khalifa suite à l’enlèvement et à la décapitation d’Hervé Gourdel en septembre 2014[4].

Le DSI quant à lui s'est également distingué durant les années 1990 pour avoir participé aux opérations anti-terroristes complexe avec les autres unités spéciales des forces terrestres.

Son principal fait d'arme fut lors de la résolution de la prise d'otage de Tiguentourine en janvier 2013 avec leur collègues du GIS[4].

À la suite de la création de ces unités, l’Algérie possède enfin de véritables unités de forces spéciales, de plus ces unités ont vu le jour dans un moment sensible de l'histoire de l’Algérie, car elles ont été créées peu de temps avant la décennie noire.

La fin des années 1980 furent donc les années de création des unités de forces spéciales de l'armée algérienne.

En 1988 le 25e régiment de reconnaissance (25e RR) vit le jour à Beni-Messous dans la banlieue d'Alger[2].

Ce régiment, a également participé massivement à la lutte anti-terroriste durant les années 1990, ce régiment est extrêmement discret et reste malheureusement entouré de beaucoup de mystère. Très peu d’informations sont disponibles à son sujet[5].

Elle a pour missions la reconnaissance opérationnelle et le renseignement au profit de l’état-major des forces terrestres, à l’image du 13e régiment de dragons parachutistes (13e RDP) Français [5].

Les membres du 25e RR ont tous reçu une formation para-commando ainsi qu’un entraînement spécifique à la recherche et au renseignement[5].

De plus, c'est en 1992 que le centre de conduite et de coordination des actions de lutte anti-subversive (CLAS) fut créé.

Il deviendra opérationnel à partir septembre 1992, et il était installé au siège du commandement des forces terrestres, à Aïn-Naadja dans la banlieue Algéroise.

Cette structure était composée d’unités spéciales de l’ANP et d’éléments du DRS. Lors de sa création, le CLAS regroupait trois régiments de parachutistes (le 4e et le 18e RAP, et le 12e RPC), un bataillon de police militaire (le 90e BPM) ainsi qu'un régiment de reconnaissance (le 25e RR).

De plus les Groupement d’intervention rapide (GIR) de la gendarmerie ainsi que les hommes de la DCSA étaient également mobilisés pour encadrer et appuyer les opérations de ratissage.

Cependant c'est en mars 1993 que l’organisation territoriale du CLAS fut restructurée, notamment avec la création de « secteurs opérationnels » couvrant plusieurs wilayas, dont chacun chapeautait localement avec la police, la gendarmerie, et les détachements de l’ANP et quelques années plus tard des milices.

Les militaires des forces spéciales dépendaient du CLAS et travaillaient étroitement avec ceux du DRS. Certaines unités dépendaient conjointement de ces deux commandements. Dans chaque région militaire, les éléments des CTRI (dépendant du DRS) collaboraient étroitement avec ceux du CLAS.

Les régiments de commandos parachutistes furent déplacés de leur cantonnement vers l'Algérois et leurs prérogatives ont changé, ils ont maintenant pour mission, la réalisation d'opérations spéciales, de renseignement, et la lutte antiterroriste[2].

Durant cette même année les régiments et bataillons de fusiliers commandos de l'air (RFCA) firent leur apparition au sein des forces aériennes algériennes avec la sortie de leur première promotion[6].

Les fusiliers commandos de l'air ont massivement participé à la lutte anti-terroriste en montagne durant les années 1990[5] les membres du 782e RFCA par exemple ils ont abattu des terroristes dans un accrochage en plein centre-ville de Laghouat sans y faire de victimes collatérales et sans y faire de blessés[6].

À la suite des événements de la décennie noire, les régiments de para-commandos ont réintégré leurs cantonnements de base au début des années 2000[2].

Les années 2000 et 2010 ont également été marquées par la création de nouvelles unités spéciales amphibie comme les commandos marine en 2005, ces derniers étaient groupés au sein des régiments de fusiliers marins avant d'être tous réunis sous un seul et même régiment, le régiment d'action spéciale de la marine (RASM) quelques années plus tard[7].

L'année 2005 fut également l'année de création du 104e régiment de manœuvres opérationnelles (104e RMO) afin de venir épauler le GIS et afin de fournir les forces terrestres d'un régiment de forces spéciales[8].

C'est aussi en 2005 qu'à vu le jour la première brigade de recherche et d'intervention (BRI) à Alger afin de remplacer l'unité d'intervention de la police (UISP) qui était le groupe d'intervention de la police algérienne et qui a été dissous une année plus tôt[9].

Le régiment spécial d'intervention (RSI) a également été créé en 2015 sur le modèle du DSI pour la garde républicaine[10].

Néanmoins l'année 2015 fut l'année de la réorganisation des services de sécurités ainsi que des forces armées, en effet le GIS a été dissous et le 116e régiment de manœuvre opérationnelle (116e RMO) est né et il a pour vocation de remplacer le GIS pour les opérations spéciales de l'armée algérienne.

Le 116e RMO avait au départ pour nom le 9e groupe commando avant de garder leur nom actuel du 116e régiment de manœuvres opérationnelles en 2016[4].

On peut donc parler d'une réorganisation du GIS qui a perdu son statut de groupe et a adopté un statut régimentaire, de plus une très grosse partie des opérateurs, des véhicules, du matériel et des infrastructures du GIS ont été récupérés par le 116e RMO[11],[8].

L'organisation du 116e RMO et du GIS restent globalement à l'identique, ainsi que leur moyens opérationnels, et leur panel de missions, restent également identiques[11].

De plus la police nationale avait également décidé de se doter d'une unité spéciale à l'image du RAID français, c'est pour cela qu'a été créé le groupement des opérations spéciales de la police (GOSP) en juillet 2016[12].

Unités des forces spéciales algériennes

Des opérateurss du 104e RMO durant un entraînement de close quarter battle (CQB).

Forces terrestres (CFT)

Forces navales (CFN)

Tireur embarqué du RASM durant un entraînement.

Forces aériennes (CFA)

Garde républicaine (GR)

Gendarmerie nationale algérienne (GN)

Le groupe d'intervention du DSI.

Police nationale algérienne (DGSN)

Unités spécialisées des forces de sécurités algériennes

Les unités spécialisées des forces de sécurités algériennes ont pour missions les interventions de premier degré le renseignement, la protection rapprochée, à l'escorte et les opérations sensibles.

Ils sont les unités de choc des forces de sécurité algériennes[5].

Forces terrestres (CFT)

L'armée de terre algérienne possède plusieurs compagnies spécialisées à l'image du 75th Rangers de l'armée américaine ou des GCP français.

Forces navales (CFN)

Forces aériennes (CFA)

Garde républicaine algérienne (GR)

Gendarmerie nationale algérienne (GN)

Police nationale algérienne (DGSN)

Des membres de la BRI d'Alger durant un entraînement.

Écoles spécialisées

L'armée algérienne possède plusieurs écoles spécialisées propres aux commandos ou aux forces spéciales[1],[2],[3] :

  • L'école supérieure des troupes spéciales (ESTS) de Biskra. Cette école forme les officiers et les sous-officiers des commandos parachutistes et forme aussi les parachutistes algériens et étrangers.
  • Le centre de formation des troupes spéciales (CFTS) de Biskra. Ce centre de formation forme les hommes du rang voulant intégrer les commandos parachutistes de l'armée algérienne.
  • L'école de formation commando et d'initiation au parachutisme (EFCIP) de Boghar. Cette école forme les commandos spécialisés et les opérateurs des forces spéciales algériennes, de plus cette école forme aussi certains membres de la gendarmerie ou de la police algérienne.
  • L'école d'application des troupes de marine (EATM) de Jijel. Cette école forme les officiers et sous-officiers fusilier marin, mais également les commandos de marine, ainsi que les plongeurs (plongeur de combat, plongeur démineur, plongeur de maintenance...) des forces navales algériennes.
  • Le centre de formation des troupes de marine (CFTM) de Jijel. Ce centre de formation forme les hommes du rang voulant devenir fusilier marin des forces navales algériennes.

Unités dissoutes

Depuis l'indépendance plusieurs unités ont été créées et dissoutes, pour des raisons opérationnelles, d'organisation, ou autre :

  • le groupement d'intervention spécial (GIS) ;
  • l'unité d'intervention spéciale de la police (UISP) ;
  • l'office national de répression du banditisme (ONRB) ;
  • le centre de conduite et de coordination des actions de lutte anti-subversive (CLAS).

Images

Notes et références

  1. « R.P.C : Régiments Parachutistes Commandos [17ème DP] - ForcesDZ », sur www.forcesdz.com (consulté le )
  2. Habib SOUAÏDIA, La sale guerre: Le témoignage d'un ancien officier des forces spéciales de l'armée algérienne, La Découverte, (ISBN 978-2-7071-7462-8, lire en ligne)
  3. « Commandos de Marine et Plongeurs [Algerian Naval Forces] - ForcesDZ », sur www.forcesdz.com (consulté le )
  4. Akramov, « Le GIS change de dénomination », sur MENADEFENSE, (consulté le )
  5. « Forces spéciales et groupes d’intervention antiterroristes algériens » Centre Français de Recherche sur le Renseignement », sur Centre Français de Recherche sur le Renseignement (consulté le )
  6. « Les Commandos Fusiliers de l'Air [CFA] - ForcesDZ », sur www.forcesdz.com (consulté le )
  7. « Saisie de 300 kg de cocaïne en Algérie: les commandos marine honorés », sur fr.sputniknews.com (consulté le )
  8. « Détachement des Opérations [RMO 104ème, 116ème... ] - Page 16 - ForcesDZ », sur www.forcesdz.com (consulté le )
  9. AW, « Une nouvelle brigade d’intervention est née – Algeria-Watch » (consulté le )
  10. (ar) Canal Algérie, « Régiment spécial d’intervention du Commandement de la Garde républicaine », sur https://www.youtube.com/watch?v=8OiOpNrbP0Q,
  11. Akramov, « Le MRAP MaxxPro opérationnel en Algérie », sur MENADEFENSE, (consulté le )
  12. Khidr Ali, « La DGSN se dote du GOSP, une unité d'élite pour l'intervention rapide », sur www.algerie1.com (consulté le )
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