Foin de Crau

Le foin de Crau est un foin produit dans la plaine de la Crau (département des Bouches-du-Rhône, France), qui bénéficie d'une AOC (depuis 1997[2]) et d'une AOP (depuis 2015[3]).

Foin de Crau

Pré destiné à la production de foin de Crau, en Crau humide.

Lieu d’origine Plaine de la Crau
Créateur Agriculteurs de la plaine de la Crau
Utilisation Alimentation animale
Type de produit Fourrage
Classification AOC et AOP[1]
Confrérie Comité du foin de la Crau
Saison De mai à septembre
Site web http://foindecrau.com/

Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône

C'est la première appellation d'origine d'un produit agricole non destiné à l'alimentation humaine, et encore la seule en 2020[4]. Les balles, reconnaissables grâce à une ficelle rouge et blanc, sont proposées dans des tailles très diverses, du ballotin (environ kg) pour les rongeurs domestiques à la très grosse botte (environ 500 kg) pour les grands élevages de ruminants.

Le savoir-faire

Limites géographiques de la plaine de la Crau.

Sur les 52 000 ha de la Crau, 12 000 ha sont des prairies fertiles grâce, entre autres, à l'irrigation des terres.

Histoire

C’est dès le XVIe siècle que le premier canal d’irrigation a vu le jour dans la Crau, grâce à Adam de Craponne. Ainsi, les eaux de la Durance ont été prélevées et acheminées vers cette plaine, premièrement vers Salon-de-Provence, passant par Saint-Martin-de-Crau puis vers Arles. Petit à petit, des canaux secondaires sont apparus et constituent aujourd’hui un réseau superficiel de plusieurs centaines de kilomètres agrandissant ainsi la surface de Crau irriguée.

Les pratiques d’irrigation actuelles

Les pratiques d’irrigation actuelles sont essentiellement gravitaires. Les parcelles de prairies sont bordées de filioles (raccordées au réseau secondaire) en amont, que l’on fait déborder grâce à des martelières qui les obstruent. La submersion est progressive et dure plusieurs heures. Les volumes d’eau apportés sont de l’ordre de 15 000 à 20 000 m³/ha/an. Au bas de la parcelle, il peut y avoir un fossé d’assainissement qui recueille les eaux de colature.

Les principaux irrigants sont les agriculteurs producteurs de foin de Crau, le plus souvent regroupés en associations syndicales (ASA ou ASL). L’irrigation par submersion amène dans les prés un limon fertile et permet, de plus, d’alimenter la nappe phréatique : 70 % de l’eau de la nappe phréatique provient de l’irrigation gravitaire.

Culture

Beaucoup de prairies existent depuis fort longtemps. La création de nouveaux prés se fait à partir d’une luzerne ou d’un mélange de graminées et de légumineuses, dans un champ préalablement nivelé et épierré. Les eaux d’irrigation permettent ensuite l’apparition spontanée et naturelle d’autres plantes, pour arriver en quelques années au stade d’équilibre des prairies naturelles et ce, de façon permanente. La fumure est essentiellement phospho-potassique.

Natura 2000

La moisson à la Crau, avec Montmajour dans le fond. Van Gogh, 1888.

Au-delà de ce système agricole proprement dit, il s'agit de défendre aussi un système agro-environnemental. En effet les prairies contribuent à l'équilibre global de la plaine de la Crau. Pour assurer une durabilité, il est donc nécessaire de conserver ce mode de mise en culture. C'est pourquoi le comité s'est prononcé en faveur du projet de loi Natura 2000 qui les inscrit dans un site protégé selon les directives européennes de sauvegarde de la nature et de la flore. Il est désormais associé aux discussions et sont les acteurs incontournables de l'élaboration des réglementations.

Les étapes de production

Prairie de fauche dans la Crau.

L'arrosage gravitaire s'effectue par submersion : la prairie est inondée, mais l'eau ne doit pas rester. Il débute généralement aux alentours du . Les arrosages vont se succéder sur une même parcelle avec une période de huit à dix jours jusqu'aux premières grosses pluies de l'automne (septembre ou octobre). Ils peuvent être interrompus en fonction de la pluviométrie ou des travaux de récolte du foin.

Gastronomie et foin de Crau

Poulet au foin de Crau.

En 1986, Alain Passard achète le restaurant de son ancien mentor Alain Senderens L'Archestrate (trois étoiles), et le rebaptise L'Arpège. C'est là qu'il débute, cette même année, l'élaboration d'un poulet au foin. Depuis, il a été rejoint dans cette démarche innovatrice par David Toutain (petites brioches au foie gras et à l'anguille, fumées au foin), Marc Veyrat (glacé au foin), Emmanuel Renaut (pigeon cuit au foin et au genièvre), Cyril Lignac (agneau de Lozère à la peau caramélisée et au foin de Crau), et bien d'autres[5]. Cette cuisine au foin, recherchée par les chefs, permet de donner aux mets ainsi préparés un goût fumé aux saveurs végétales.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

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