Fleury-devant-Douaumont

Fleury-devant-Douaumont est une commune française située dans le département de la Meuse, en région Grand Est.

Pour les articles homonymes, voir Fleury et Douaumont (homonymie).

Fleury-devant-Douaumont

Panneau indiquant le village détruit.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meuse
Arrondissement Verdun
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Grand Verdun
Maire
Mandat
Jean-Pierre Laparra
2020-2026
Code postal 55100
Code commune 55189
Démographie
Population
municipale
hab. (2018 )
Densité hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 11′ 44″ nord, 5° 26′ 07″ est
Altitude Min. 227 m
Max. 390 m
Superficie 10,27 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Verdun
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Belleville-sur-Meuse
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Fleury-devant-Douaumont
Géolocalisation sur la carte : Meuse
Fleury-devant-Douaumont
Géolocalisation sur la carte : France
Fleury-devant-Douaumont
Géolocalisation sur la carte : France
Fleury-devant-Douaumont

    Le village fut détruit en 1916 pendant la bataille de Verdun et ne fut pas reconstruit. Depuis, le site de la commune est devenu un lieu de souvenir inhabité[1].

    Géographie

    Localisation

    La commune se trouve dans la forêt de Verdun, à quelques kilomètres au nord-est de la ville éponyme.

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Fleury-devant-Douaumont
    Bras-sur-Meuse Douaumont
    village détruit
    Vaux-devant-Damloup
    village détruit
    Damloup
    Belleville-sur-Meuse Verdun Moulainville
    Carte de la commune.

    Urbanisme

    Typologie

    Fleury-devant-Douaumont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Verdun, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 103 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (97,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (85 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,2 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Fleury en 1793, Fleury en 1801, Fleury-devant-Douaumont à date non connue[9].

    Histoire

    Nota : les informations qui suivent sont issues des panneaux locaux d'informations.

    Avant la Première Guerre mondiale, Fleury-devant-Douaumont est un village dont les 422 habitants, en 1913, vivent principalement de l'agriculture céréalière et du travail du bois.

    Les principaux conflits qui se sont déroulés dans la région, guerres révolutionnaires et d'empire, guerre de 1870 n'ont pas atteint le village, situé sur des hauteurs boisées. Après 1870, une voie ferrée est construite entre Verdun et Douaumont qui passe par Fleury. Un certain nombre d'ouvrages défensifs voient le jour dans le secteur (l'Empire allemand depuis 1871 s'étend alors sur une partie de la Lorraine, la frontière se situant désormais à une quarantaine de kilomètres à l'est de Fleury) : la redoute de Souville, les forts de Tavannes et de Froideterre et plusieurs ouvrages annexes. La commune voit alors passer nombre de soldats et d'ouvriers. En août 1914, les régiments de Verdun passent par Fleury pour se rendre dans la plaine de la Woëvre. Avec la bataille de la Marne, en , le front se fixe à quelques kilomètres au nord-est du village. Durant l'année 1915, il fait partie de la zone fortifiée de Verdun et de nombreux soldats y cantonnent.

    Le débute la bataille de Verdun. Le village est réveillé par les tirs d'artillerie préparatoires à l'assaut allemand. L'ordre est donné d'évacuer le village, sous la neige. Le 25 février le fort de Douaumont tombe aux mains des Allemands, qui ont désormais une vue sur le village bombardé. Le 7 juin, le fort de Vaux tombe à son tour. La ligne de front passe désormais par la commune et Fleury, entre le fort de Souville et l'ouvrage de Froideterre, devient une position clé qui peut permettre aux Allemands de percer en direction de Verdun. De juin à août, le commandement allemand lance plusieurs offensives sur cette partie du front. En deux mois, le village est pris et repris 16 fois par Français et Allemands. Le 23 juin, les Allemands lancent plusieurs milliers d'obus sur le village, dont certains au gaz, bombardement suivi par une offensive des meilleures troupes impériales, la Garde bavaroise et l'Alpenkorps. Pour tenir la position, les hommes du 121e bataillon de chasseurs à pied se sacrifient. Les Français tentent également de contenir l'attaque en engageant leur aviation qui procède à des mitraillages au sol. La 260e brigade a pris la relève et d'âpres combats se déroulent pendant plusieurs jours sur quelques hectares seulement. Le village est pris le 23 par les Allemands, repris le lendemain par les Français et de nouveau le surlendemain par les Allemands.

    Le , les Allemands réussissent à prendre la Poudrière, un dépôt de munitions avancé enterré qui était destiné à alimenter les forts environnants. Certains soldats allemands parviennent jusqu'au Centre D, un petit ouvrage de défense terrassée. Ce point marque l'avancée allemande maximale en direction de Verdun.

    Du au , d'intenses combats se déroulent autour du village en ruines. Dans la nuit du 17 au , le régiment d'infanterie coloniale du Maroc lance un assaut et reprend définitivement le village. Avec les zouaves et les tirailleurs de la 38e division d'infanterie, ils combattaient depuis 10 jours sur le territoire de la commune.

    Situé sur le secteur de Verdun, le village disparaît totalement sous l'acharnement des pilonnages des obus français et allemands.

    En 1918, le village est déclaré « mort pour la France ». C'est l'un des neuf villages détruits lors de la bataille de Verdun. Le relief tourmenté du sol de la commune témoigne encore de l'énorme quantité d'obus reçue.

    En 1916, la commune normande appelée Allemagne change son nom en Fleury-sur-Orne en l'honneur du village détruit. Plusieurs villages de Bavière ont une rue nommée Fleury, nom donné en l'honneur des soldats de la Garde bavaroise tombés lors des assauts sur le village.

    Politique et administration

    Bien que détruit et sans habitant, comme les huit autres villages détruits autour de Verdun, la « Nation reconnaissante » a conservé son statut de commune à Fleury après la guerre. Il a donc un maire, nommé par le préfet de la Meuse.

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 mars 2008 Léon Rodier   Ancien colonel de l'armée de terre,
    délégué du Comité national du souvenir de Verdun
    mars 2008 En cours Jean-Pierre Laparra    

    La commune de Fleury-sur-Orne, dans le Calvados, a été baptisée par ses élus en hommage à Fleury-devant-Douaumont, par une décision du conseil municipal du , validée par le conseil des Ministres le . Elle s'appelait auparavant Allemagne.

    Population et société

    Démographie

    Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la commune est inhabitée. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année[Note 3],[Note 4].

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    221260293289380345369390400
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    376365350366378334524425433
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    3483614221290776--
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    -5545----
    2017 2018 - - - - - - -
    ---------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[9] puis Insee à partir de 2006[10].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Néant, lieu de mémoire (commune « morte »)[1].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux de mémoire de la Grande Guerre

    Aujourd'hui lieu de souvenir, Fleury est un espace boisé où les stigmates des furieux combats qui s'y déroulèrent sont encore visibles bien qu'atténués par le temps. En 1972, ses trois anciennes rues sont de nouveau tracées, une borne marquant l'emplacement de chaque maison. Un parcours fléché permet de découvrir l'emplacement de ces dernières.

    Héraldique

    Blason
    Coupé : au 1er d'azur à l’échauguette d'argent maçonnée de sable et accostée de deux étoiles d'or, au 2e d'or à la plante coupée de violettes fleurie de deux pièces de pourpre boutonnées d'or, tigée et feuillée de deux pièces de sinople.
    Détails
    Création de Robert André Louis et Dominique Lacorde. Adopté en février 2016.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Au début du XXIe siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi no 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1er janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
    4. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, et afin de permettre une comparaison correcte entre des recensements espacés d’une période de cinq ans, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant aux années 2006, 2011, 2016, etc., ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.

    Références

    1. Les communes tombées pour la France sur le site interieur.gouv.fr, 6 février 2017
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    10. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    11. « Ossuaire de Douaumont », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    12. « Monument aux morts israélites », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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