Flabellina verrucosa
Flabelline rouge, Nudibranche rouge, Flabelline verruqueuse
Règne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Mollusca |
Classe | Gastropoda |
Sous-classe | Opisthobranchia |
Ordre | Nudibranchia |
Famille | Flabellinidae |
Genre | Flabellina |
La Flabelline rouge[3] (Flabellina verrucosa) est une espèce de nudibranche de la famille des Flabellinidés. Ce petit mollusque blanc translucide aux cérates rouges ou bruns vit dans les eaux froides du nord de l'océan Atlantique. Hermaphodite comme tous les nudibranches, il dépose en été un cordon en spirale composé de milliers d’œufs blancs desquels éclosent des larves véligères.
Taxinomie et étymologie
L'espèce est décrite pour la première fois par le naturaliste norvégien Michael Sars en 1829. L'épithète spécifique « verrucosa » fait référence aux cérates inhabituellement courts et ressemblant à des verrues de l'holotype étudié par Sars[3],[4]. L'histoire taxinomique de l'espèce est confuse puisque des spécimens de différentes couleurs ont été successivement considérés en tant qu'espèces nouvelles[5],[6].
Distribution et habitat
L'espèce est décrite à partir d'un spécimen collecté en Norvège où ce nudibranche est commun entre 2 et 10 m de profondeur[7]. Dans l'Atlantique ouest, la distribution de F. salmonacea s'étend de l'Arctique jusqu'au Cap Cod, dans le Massachusetts ; cela comprend l'estuaire du Saint-Laurent, le golfe du Maine, le littoral sud de la Nouvelle-Angleterre ainsi que le littoral du Groenland[5]. Dans l'Atlantique est, l'espèce se rencontre autour de l'Islande, des îles Féroé et Britanniques, du Spitzberg, dans les mers de Barents et de Kara, sur les côtes norvégiennes ainsi que sur les côtes bretonnes (notamment à l'île de Groix). Enfin, sa présence est confirmée dans le Pacifique nord : à l'est en mer de Béring, et à l'ouest en mer du Japon[3],[5].
La Flabelline rouge a été observée sur des substrats rocheux et sableux où poussent des algues. Elle affectionne les zones semi-abritées mais exposées aux courants marins et situées à des profondeurs comprises entre la zone intertidale et 33 m environ[3],[8] ; certaines sources évoquent un biotope plus large qui se prolongerait jusqu'à 300 m sous la surface[6].
Description
Un spécimen adulte F. verrucosa mesure entre une quinzaine et 35 mm de longueur, voire 60 mm au maximum[8],[6]. Le corps blanc et généralement translucide se termine par une longue queue pointue portant une ligne blanc opaque, parfois cachée par les cérates. Les longs tentacules buccaux et les rhinophores sont d'une couleur similaire à celle du corps : ils ont une tache blanc opaque à leurs extrémités. Cependant, les tentacules ont parfois une teinte rosée, et les rhinophores sont souvent parcourus par une ligne blanche[6]. Les cérates sont habituellement organisés en bouquets serrés au sein de 5 à 7 rangées transversales de chaque côté du dos[3]. Les cérates laissent voir une extension de la glande digestive : celle-ci leur confère une coloration comprise entre le brun, le marron foncé, le rouge ou encore l'orangé. Ils portent une tache blanche en forme d'anneau à l'apex[8]. Comme dans la description originale de Sars, les cérates peuvent parfois être plus courts[3],[6].
Les fins tentacules buccaux sont généralement plus longs que les rhinophores qui sont lisses ou rugueux. La tête est petite et moins large que le pied. Les tentacules pédieux qui s'étendent aux coins antérieurs sont deux fois moins large que le pied lui-même[3].
- Observé à proximité de Gulen, en Norvège.
- Observé en Colombie-Britannique.
- Observé dans le parc national des Kenai Fjords, en Alaska.
Distinction entre F. verrucosa et des espèces ressemblantes
La diversité des couleurs et des formes de F. verrucosa peut entraîner des confusions avec d'autres espèces du même genre. La taille permet de différencier F. verrucosa de F. gracilis puisque la première est environ deux fois plus grande. F. gracilis porte également une encoche en forme de V sur la tête, et la glande digestive donne une coloration brun-vert aux cérates[5]. F. browni se distingue par un grand anneau blanc à l'extrémité des cérates et par l'absence de teinte rose sur les rhinophores. F. nobilis présente des papilles sur les rhinophores, les cérates ne sont pas distinctement séparés. F. pellucida possède de longs cérates à l'apparence hirsute[3],[6].
Écologie
La Flabelline rouge se nourrit de plusieurs espèces d'hydraires, principalement des genres Tubularia, Obelia, Hydractinia. Le botrylle étoilé compte aussi parmi ses proies qu'elle attaque grâce à sa radula[5],[3].
Lorsque le nudibranche se nourrit de l'hydraire, les nématocystes de ce dernier traversent le système digestif sans être abimés et sont envoyés aux extrémités des cérates[9]. Ils sont ensuite utilisés pour la défense du nudibranche. La tenue très colorée de F. verrucosa pourrait servir d'avertissement aux éventuels prédateurs. Il n'y a pas de prédateur connu au spécimen adulte de l'espèce[3].
Comme les autres nudibranches, cette espèce est hermaphrodite : un même spécimen porte les sexes mâle et femelle. La reproduction nécessite tout de même l'accouplement qui s'effectue tête-bêche, les flancs droits se touchant : la fécondation est réalisée mutuellement. Les pontes (ou « oothèques ») se déroulent en été, il s'agit d'un cordon en spirale déposé sur les tiges des hydraires et composé de milliers d’œufs. L'éclosion survient après une dizaine de jours : des larves planctotrophiques[10] en sont issues[3],[11].
Références taxinomiques
- (en) Référence Animal Diversity Web : Flabellina verrucosa (consulté le )
- (fr) Référence Catalogue of Life : Flabellina verrucosa (M. Sars, 1829) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Flabellina verrucosa (M. Sars, 1829) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Flabellina verrucosa (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence World Register of Marine Species : espèce Flabellina verrucosa (M. Sars, 1829) (consulté le )
Notes et références
- ITIS, consulté le 16 août 2015
- World Register of Marine Species, consulté le 16 août 2015
- Laurent Fey et Magali Perrin, « Flabellina verrucosa (M. Sars, 1829) », sur doris.ffessm.fr, (consulté en )
- (en) W.B. Rudman, « Re: Flabellina? from Norway », sur SeaSlugForum.net, (consulté en )
- (en) W.B. Rudman, « Flabellina verrucosa (M. Sars, 1829) », sur SeaSlugForum.net, (consulté en )
- (en) « Nudibranch Flabellina verrucosa », sur seawater.no (consulté en )
- (no) Michael Sars, Bidrag til soedyrene naturhistorie, Bergen, , p. 1-59
- (en) B.E. Picton et C.C. Morrow, « Coryphella rufibranchialis (Johnston, 1832) », sur habitas.org.uk, (consulté en )
- (en) K. Frick, « Response in nematocyst uptake by the nudibranch Flabellina verrucosa to the presence of various predators in the Southern Gulf of Maine. », Biological Bulletin, vol. 205, no 3, , p. 367-376 (lire en ligne, consulté en )
- C'est-à-dire qui se nourrissent de plancton.
- (en) Tom Carefoot, « Reproduction: Mate selection and copulation », sur asnailodyssey.com (consulté en )
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