Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand
Le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand est aujourd'hui la plus importante manifestation cinématographique mondiale consacrée au court métrage. En terme d'audience (plus de 160 000 entrées en 2017) et de présence professionnelle, c'est le deuxième festival de cinéma en France après le festival de Cannes[1].
Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand | |
Public lors d'une séance de projection en 2017. | |
Date de création | 1982 |
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Prix principal | Grand Prix national et Grand Prix international Voir le Palmarès du festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand |
Durée | 8 jours |
Lieu | Clermont-Ferrand, France |
Site web | clermont-filmfest.com |
Histoire
Avant même la création du festival, des initiatives ponctuelles ont été menées. Au départ, entre 1979 et 1981, le Cercle cinématographique universitaire de Clermont-Ferrand (CCUC) organise des semaines du court métrage[2]. Devant le succès rencontré par cette initiative, l'association Sauve qui peut le court métrage est créée le afin d'encourager la création d'une manifestation d'ampleur pour mettre en valeur le film court.
Le festival en tant que tel naît ainsi en 1982. À côté du volet compétitif, des séquences thématiques sont proposées au public. La manifestation prend rapidement une grande ampleur, et d'initiative bénévole, le festival s'institutionnalise.
Le premier Marché du film court à l'intention des professionnels est organisé en 1986, donnant au festival un intérêt économique. Dans ce contexte est créé en 2009 Euro Connection, plateforme de rencontre des producteurs, diffuseurs et financeurs européens qui souhaitent développer des projets de court métrage sous la forme de coproductions européennes.
En 1988, le festival s'ouvre à l'échelle internationale[3].
Depuis, le succès ne se dément pas : de 28 000 spectateurs en 1989, on passe la barre des 100 000 en 1995. En parallèle, la Commission du Film Auvergne est créée en 1997 afin de faciliter les initiatives de tournage dans la région. En 2002 s'est ajoutée à la compétition une catégorie dédiée au cinéma numérique. Depuis, cette compétition a pris le nom de « labo » et rassemble non pas les films numériques, mais ceux présentant un aspect expérimental remarqué. C'est un peu la section « recherche » du festival.
Le Festival du court métrage de Clermont-Ferrand a été élu Meilleur Festival International lors de la cérémonie des FILMAD Awards qui s'est tenue à Madrid, le 22 décembre 2009[4].
En 2004, le jury, à l'unanimité, par l'intermédiaire de son porte-parole Mathieu Amalric déclencha la polémique en n'attribuant pas de grands prix à la sélection française se plaignant d'une sélection médiocre et peu innovante[5],[6].
C'est aujourd'hui la plus importante manifestation consacrée au court-métrage dans le monde. L'association « Sauve qui peut le court métrage » emploie aujourd'hui 23 personnes.
Le Festival
À partir de 2012, chaque année, le Festival reçoit plus de 7 000 inscriptions de courts métrages produits dans le monde entier (dont près de 1 700 productions françaises), pour environ 170 films présentés en compétition[7].
Le Festival propose chaque année trois compétitions (nationale, internationale et Labo), une section jeune public, une rétrospective thématique et une rétrospective pays. De nombreux autres programmes (Décibels, Collections, Films en Région, etc.) viennent compléter le panorama proposé aux spectateurs.
Le Festival se déroule sur plus d'une quinzaine de lieux de projection, et en particulier dans la Maison de la Culture de Clermont-Ferrand.
Le Marché du Film Court
En parallèle du Festival se tient chaque année sur 5 jours le Marché du Film Court, qui réunit en un seul lieu toutes les catégories professionnelles du secteur (réalisateurs, producteurs, diffuseurs, acheteurs, écoles de cinéma, organismes nationaux, etc.). Plus d'une centaine d'organismes venus du monde entier viennent présenter les productions de courts métrages de leur pays, dans l'espace stand du Marché.
La Jetée
Depuis 2000, les bureaux du festival sont regroupés dans un bâtiment réaménagé et agrandi par l'architecte Vincent Speller[8] : La Jetée, nom donné en référence au film de Chris Marker : La Jetée. Ce lieu abrite également la Commission du Film Auvergne et le Centre de documentation du cinéma et du court-métrage La Jetée (plus de 18 000 documents traitant de cinéma et plus de 110 000 courts métrages).
L'Atelier
L’Atelier est un espace collaboratif, pédagogique et créatif, ouvert au public durant 5 jours, pendant le festival. Ce lieu a pour but de permettre aux visiteurs de se retrouver au cœur du secret de la fabrique des films. Des écoles sont invitées pour mettre en scène cet événement, à travers différents ateliers.
Découvertes
Le festival a permis de découvrir de nombreux réalisateurs qui se sont ensuite lancés dans le long-métrage avec succès, par exemple :
- Cédric Klapisch, lauréat du Prix spécial du jury en 1987[9] pour In transit (son film de fin d'études[10]), puis à nouveau Prix spécial du jury en 1990[9] pour Ce qui me meut
- Bruno Podalydès, lauréat du Prix du public en 1992[9] pour Versailles rive-gauche (qui recevra le César du meilleur court-métrage en 1993)
- Jean-Pierre Jeunet, lauréat du Prix du public et du Prix de la presse en 1990[9] pour Foutaises
- Jan Kounen, lauréat du Prix de la recherche en 1994[9] pour Vibroboy
- Érick Zonca, Grand Prix en 1995[9] pour Éternelles
- Xavier Giannoli
- Le court métrage Logorama qui a ensuite gagné l'oscar du meilleur court métrage.
- Vincent Fontano, Grand Prix en 2020
Fréquentation
Par « spectateur », on entendra entrée décomptée dans l'une des salles participant au festival. En 2008, les projections de courts-métrages sont projetés simultanément dans plus de douze salles de contenance variées.
- Évolution du nombre total de spectateurs du Festival[11]
Rétrospectives
Chaque année, le festival propose deux rétrospectives hors-compétitions. La première est choisie en fonction des productions d'un pays, l'autre regroupe des films autour d'une thématique.
Année | Pays | Thème |
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1981 | Royaume-Uni | - |
1982 | Suisse | Animation allemande |
1983 | États-Unis | Animation américaine |
1984 | Algérie | Animation française |
1985 | Espagne | Animation polonaise |
1986 | - | - |
1987 | Brésil | Animation japonaise |
1988 | - | 10 ans de festival |
1989 | Australie | Peinture |
1990 | URSS | Animation expérimentale |
1991 | Royaume-Uni | Danse |
1992 | Pays nordiques | Architecture |
1993 | États-Unis | Bouffe |
1994 | Iran | Anges et autres volatiles |
1995 | - | Un Siècle en Courts |
1996 | Irlande | Érotisme et sexe |
1997 | Amériques, Europe, Océanie | Fantastique |
1998 | - | 20 ans de courts métrages français |
1999 | Italie | Polar |
2000 | Afrique sub-saharienne | Bandes dessinées |
2001 | Corée du sud | Sadomasochisme et fétichisme |
2002 | Chine et Hong Kong | Vache |
2003 | Algérie | Venise |
2004 | Brésil | Piscine |
2005 | Norvège | Boxe |
2006 | Royaume-Uni | Noël |
2007 | Belgique | Super héros |
2008 | Asie du sud-est | Chiens |
2009 | Pays-Bas | Comédies musicales |
2010 | Maroc | Zombies |
2011 | Nouvelle-Zélande | Contes |
2012 | Cuba | Mouches |
2013 | Inde | Particules imaginaires |
2014 | États-Unis | Fuite |
2015 | Chine | Vélo |
2016 | Suède | Espace |
2017 | Colombie | Humour Noir |
2018 | Suisse | Nourriture |
2019 | Canada | Short in translation |
2020 | Pologne | Mondes paysans |
2021 | Taïwan[15] | Let's dance ![16] |
Liens externes
Notes et références
- « Le Festival du court métrage peut-il encore progresser ? », sur La Montagne, (consulté en ).
- « 1979: l'année où le festival du Court-Métrage est né... », sur 7 Jours à Clermont, (consulté le )
- « Retour sur le Festival International du Court Métrage à Clermont-Ferrand | Cine Region », sur www.cine-region.fr (consulté le )
- Page web de la 1re édition FILMAD http://www.filmad.org/noticias.php?id=62&n=el-festival-internacional-de-cine-de-gijon-y-clermont-fer
- « Top 10 des prix de festivals les plus controversés », sur Accréds,
- « Mathieu Amalric », sur Format Court,
- « Clermont-Ferrand : 38e édition du festival du court métrage »
- « La Jetée », Vieilles maisons françaises, , p. 52
- Par défaut la source est l' association Sauve qui peut le court métrage.
- 11 e festival du court-métrage, , p. 5
- Dépêche TV5.org
- Journal La Montagne 9 février 2014
- « Clermont ISFF | Focus pays 2021 : Taïwan | Clermont ISFF » (consulté le )
- « Clermont ISFF | Rétrospective thématique 2021 : Let’s dance! | Clermont ISFF » (consulté le )
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