Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence

Le Festival d’Aix-en-Provence est un festival d’opéra et de musique classique créé en 1948 et qui a lieu chaque été à Aix-en-Provence[1]. C’est l’un des grands festivals lyriques européens, avec une affinité particulière pour les opéras de Mozart.

Festival d’Aix-en-Provence

Fontaine de la Rotonde à Aix-en-Provence

Genre Art lyrique
Lieu Aix-en-Provence France
Coordonnées 43° 31′ 50,94″ nord, 5° 26′ 51,05″ est
Période juillet
Scènes Théâtre de l'Archevêché
(1 349 places),
Grand Théâtre de Provence (1 350 places)
Date de création 1948
Fondateurs Gabriel Dussurget
Direction Pierre Audi
Collaborations Festival de Pâques de Salzbourg

Les représentations données à l'origine, en plein air, dans la cour de l’ancien Archevêché sont réparties aujourd'hui sur plusieurs sites : le théâtre de l'Archevêché, le Grand Théâtre de Provence (construit en 2007), le théâtre du Jeu de Paume et l'hôtel Maynier d'Oppède en sont les principaux. En 2012, le festival reçoit trois des 21 Opera Awards à Londres, confirmant son succès[2]. Le Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence est membre de RESEO (Réseau européen pour la sensibilisation à l'opéra et à la danse) et d'Opera Europa. Il est le fondateur d'enoa (European Network of Opera Academies).

L'édition 2020, initialement prévue du 6 juin au 18 juillet, est finalement annulée, le 15 avril par le comité d'organisation, en raison de la pandémie de Covid-19[3].

Historique

Le festival est créé en 1948, avec l'aide de la comtesse Lily Pastré, par Gabriel Dussurget, qui souhaite encourager l’activité musicale dans la région de Marseille et qui restera à sa tête jusqu'en 1973[4], sur l'impulsion de Roger Bigonnet, représentant de la Société du Casino municipal d'Aix Thermal[5]. Le nouveau festival est pensé sous les auspices de Mozart : « Depuis l’évocation d’Aix, une œuvre lyrique chantait dans ma tête. Fiordiligi et Dorabella descendaient comme de légers fantômes le cours Mirabeau, et Mozart me vint aux lèvres[6]. »

C’est en effet Così fan tutte qui est donné lors du premier festival, en juillet, dans des décors installés par Georges Wakhevitch dans la cour de l’Archevêché ; Hans Rosbaud, venu de l'orchestre de la radio Südwestfunk de Baden-Baden, dirige. Une dizaine de concerts et récitals sont également donnés, à l’ancien Archevêché, à la cathédrale Saint-Sauveur (une Messe du couronnement avec la jeune Maria Stader) et ailleurs dans la ville.

En 1949, Don Giovanni est programmé, qui rencontre un grand succès, dans un dispositif de scène et des décors de l’affichiste Cassandre. La programmation est fixée à trois opéras, dont deux de Mozart, par festival, le troisième étant tiré des répertoires baroques ou contemporains.

Bernard Lefort devient directeur en 1974. Il ouvre le festival au bel canto, avec des opéras de Verdi, Donizetti.

Lui succède en 1982 Louis Erlo, ancien directeur de l’Opéra de Lyon et de l’Opéra-Studio. Il programme des opéras baroques (Purcell, Lully, Campra, Rameau) et classiques (Gluck),

En 1998, Stéphane Lissner, ancien directeur du Théâtre du Châtelet, prend la tête du festival et programme un Don Giovanni très remarqué, mis en scène par Peter Brook et dirigé par Claudio Abbado et son jeune élève Daniel Harding à la tête du Mahler Chamber Orchestra. Il invite les metteurs en scène Pina Bausch, Patrice Chéreau, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, et fait créer Le Balcon de Péter Eötvös. La cour de l'Archevêché est totalement rénovée et prend le nom de Théâtre de l'Archevêché.

De 2006 à 2009, le festival s’associe avec le Festival de Pâques de Salzbourg pour la production du Ring de Richard Wagner mis en scène par Stéphane Braunschweig et dirigé par Simon Rattle avec l’Orchestre philharmonique de Berlin : les opéras sont présentés à Aix-en-Provence en juillet et repris à Salzbourg au printemps suivant.

Au , Bernard Foccroulle, ancien directeur du Théâtre royal de la Monnaie, prend la direction du festival.

Direction du festival

En 1963, l'association entre Gabriel Dussurget et Roger Bigonnet s'achève, Bigonnet étant mis en minorité par le conseil d'administration du festival et remplacé à la direction par Jean Bertrand, directeur du Casino. Le nouveau duo a du mal à perdurer en raison des visions différentes des deux hommes. En 1972, Dussurget quitte la direction du festival[5].

1974 marque la fin de l'association du Casino municipal à l'organisation du Festival d'art lyrique. Ce dernier devient alors une association dont elle garde le statut jusqu'en 1991[5].

Liste des directeurs

Lieux des représentations

Le cœur du festival est le théâtre de l’Archevêché, lieu emblématique de l'événement depuis sa création en 1948[7]. Les spectacles en plein air, à la nuit tombée, à l’origine sur la petite scène – sept mètres de profondeur et une douzaine de largeur –, ont donné un certain cachet au festival. La cour a ensuite été aménagée, avec gradins et cadre de scène.

Au fil des années, le festival ne s'est plus cantonné uniquement à la cour de l'Archevêché. Des concerts et des représentations ont également été organisées partout dans la ville, sur la place des Quatre-Dauphins, la place des Cardeurs, au pied de la montagne Sainte-Victoire, etc. Depuis juin 2007, certaines représentations ont lieu dans le Grand Théâtre de Provence (GTP) construit à cet effet. Il est inauguré en juillet 2007 par le Festival d'art lyrique avec la représentation de Die Walküre de Richard Wagner[7]. Enfin, d'autres sites servent de lieu de représentation : l'hôtel Maynier d'Oppède et le théâtre du Jeu-de-Paume sont parmi les plus renommés.

Cette évolution des lieux de représentations a permis au festival d'être considéré comme moins élitiste qu'à ses débuts et permet à une population plus vaste d'accéder à sa programmation[4].

Fréquentation et exposition médiatique

Selon son site officiel, le Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence accueille 86 117 spectateurs en 2018 avec des taux de remplissage de 97 % pour les opéras et 91 % pour les concerts[8]. Le budget, d'un montant de 11,7 millions d'euros en 1998 passe à plus de 22 millions d'euros en 2018[8], dont plus de 60% autofinancés[9] et 8 millions de subventions publiques de l‘État et des collectivités locales.[10]

L'événement est couvert chaque année par plusieurs média. Les chaînes de télévision Arte, Mezzo, France 3 et NHK ont retransmis des opéras en direct ou en léger différé[8]. Le festival était couvert par 241 journalistes en 2009[8].

Voir aussi

Bibliographie

  • Alain Gueulette, Le Festival d’Aix-en-Provence. Histoire mythologie, divas, renseignements pratiques, Éditions Sans, Paris, 1989 (ISBN 2-7107-0438-2)

Notes et références

  1. « Festival d'Aix-en-Provence - À propos - Ôlyrix », sur Olyrix.com (consulté le )
  2. « Trois Opera Awards pour le festival », LaProvence.com, (lire en ligne, consulté le )
  3. « Covid-19 : le 72e Festival d'Aix-en-Provence et son pré-festival “Aix en juin” annulés », La Provence, 15 avril 2020 (consulté le 1er mai 2020).
  4. Histoire d'une ville. Aix-en-Provence, Scéren, CRDP de l'académie d'Aix-Marseille, Marseille, 2008, p. 139.
  5. Deux siècles d'Aix-en-Provence. 1808-2008 : « 1948 : naissance du Festival d'art lyrique », Ch. Prost, Académie d'Aix éditions, Aix-en-Provence, 2008, p. 228.
  6. Gabriel Dussurget, « Il y a vingt ans, Aix-en-Provence… », Les Cahiers français, n° 119, juin-juillet 1967, p. 38-43.
  7. 60e festival d'Aix-en-Provence – 2008, éd. Festival d'Aix-en-Provence.
  8. « Quelques chiffres », site officiel du Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence.
  9. Sylvie Tossah, « Un fort impact économique et un fort ancrage territorial », sur Festival International d'Art Lyrique d'Aix-en-Provence, (consulté le )
  10. « Au festival d'Aix, les spectateurs ne paient que 16,5% du coût de leur place », sur LEFIGARO (consulté le )

Liens externes

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