Fernande Seclet-Riou

Fernande Seclet-Riou, née le à Paris et morte le à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) est une enseignante et pédagogue française. Elle participa à l'élaboration du Plan Langevin-Wallon et fut secrétaire générale du Groupe français d'éducation nouvelle de 1946 à 1966.

Biographie

Fille d'un couple d'ouvriers parisiens, elle bénéficie de la promotion sociale que constitue alors l'accès à l'école normale d'institutrice, dont elle sort diplômée en 1919. Elle enseigne dans le primaire pendant quatre ans, avant d'intégrer l'école normale supérieure de Fontenay-aux-Roses.

Elle enseigne ensuite brièvement dans le primaire supérieur, avant d'obtenir un poste d'inspectrice, et d'être nommée au début des années 1930 dans la Marne.

C'est d'abord dans ce département qu'elle entame, inspirée par les orientations de Pauline Kergomard, son expérimentation pédagogique. « L'école de Reims », qui est construite autour d'une continuité entre maternelle et élémentaire, s'inspire de l'école nouvelle, mais sans prôner autant de liberté que la pédagogie Freinet. Seclet-Riou insiste surtout sur « l'éducation sensorielle » des jeunes enfants, centrée sur l'expression artistique sous toutes ses formes .

Le bilan de cette expérience est relatée dans son ouvrage « A la recherche d'une pédagogie nouvelle », publiée en 1937, qui sera suivi d'un second, presque dix ans plus tard, au titre plus explicite encore : « La discipline et l’éducation, du dressage à l’autonomie ». Outre les orientations générales de l'éducation nouvelle, centrée sur le refus de l'autoritarisme et du dogmatisme du maître, on y trouve l'idée d'une éducation globale, incluant les loisirs, qu'elle envisage comme pris en charge par les « oeuvres ». Dans les faits, elle encourage fortement, à Reims, le développement de toutes les activités autour de l'école pour les enfants.

Son engagement en faveur du Front populaire, du côté des communistes, et peut-être ses orientations pédagogiques, conduisent le régime de Vichy à lui retirer ses fonctions d'inspection et à la nommer sur un poste d'enseignante à Versailles, puis à Paris.

Elle participe alors à la résistance, et siège brièvement, sur désignation du comité local de libération, au conseil municipal de Croissy-sur-Seine.

En octobre 1944, elle est nommée directrice des maisons d'enfants de l'Entraide Française, confédération de divers organismes d'aide sociale aux orphelins. L'année suivante, elle prendra un poste à l'école normale de Paris.

Elle est alors nommée par Paul Langevin pour participer aux travaux de la commission qu'il préside, et qui est chargée de proposer une réforme complète du système éducatif français. Elle y est très active, rédigeant notamment l'introduction du rapport final, censé être repris comme exposé des motifs de la Loi de réforme de l'éducation, qui ne voit cependant pas le jour.

Langevin, qui préside le Groupe français d'éducation nouvelle, l'invite à s'y investir plus. Seclet-Riou est ainsi rapporteur général du congrès de la ligue internationale de l'éducation nouvelle de 1945 (Bryanston), qui voit s'affronter partisans d'une éducation fondée sur des principes religieux et partisans de la laïcité de l'enseignement.

A partir de 1946, elle assure le secrétariat général du GFEN.

Après la mort de Langevin, elle fait partie du petit groupe qui continue l'animation de la commission, sous la présidence d'Henri Wallon, avec Roger Gal et Alfred Weiler.

Elle s'engage ensuite pleinement au sein du GFEN, publiant de très nombreux articles, prônant notamment une meilleure prise en compte des acquis scientifiques de la psycho-pédagogie dans l'enseignement. Son engagement au sein du PCF la conduit à s'intéresser de près au système éducatif soviétique, et à promouvoir les idées de Makarenko, et plus globalement le « modèle » soviétique, au sein de l'association France-URSS.

Elle contribue aussi aux revues intellectuelles proches du parti, comme La Pensée, dont elle fait partie du comité de rédaction, ou L'école et la nation, fondée en 1951. Elle publie aussi des articles dans La nouvelle critique. Elle participe d'ailleurs à la controverse que cette revue, au début des années 1950, entretient vis-à-vis de Célestin Freinet et de ses positions. La publication dans L'Humanité, à la mort de Freinet en 1966, d'un article de Seclet-Riou assez critique à son égard la met en difficulté au sein du GFEN, et elle doit en quitter le secrétariat général, pour un poste de « présidente d'honneur » totalement symbolique.

Mais déjà elle est relativement marginalisée dans le débat éducatif, y compris au sein de son parti, où une nouvelle génération prenant le dessus sur la vieille garde thorézienne, comme en témoigne la mise à l'écart des instances de Georges Cogniot.

Confinée dans un rôle de témoignage, elle disparaît plus ou moins du débat pédagogique jusqu'à sa mort, en mai 1981.

Œuvres

  • A la recherche d'une pédagogie nouvelle, Nathan, 1937
  • La discipline et l’éducation, du dressage à l’autonomie, Bourrelier & cie, 1946
  • La commission Langevin, bref historique des travaux, 1947.

Sources

Bibliographie

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