Ferdinand Hurter

Ferdinand Hurter, né le à Schaffhouse, mort le à Cressington est un industriel de la chimie installé en Angleterre. Il réalise aussi des recherches en photographie.

Ferdinand Hurter
Ferdinand Hurter. Photographie prise par son collègue de recherche, Vero Charles Driffield
Naissance
Schaffhouse (Suisse)
Décès
Cressington, Liverpool (Royaume-Uni)
Domicile Angleterre
Nationalité suisse
Domaines chimie, photographie
Institutions Gaskell, Deacon & Co., United Alkali Company
Diplôme École polytechnique fédérale de Zurich, Université de Heidelberg
Renommé pour Chimie, Photographie
Distinctions Progress Medal of the Royal Photographic Society, 1898
Pour les articles homonymes, voir Hurter.

Jeunesse

Ferdinand Hurter est le fils unique de Tobias Hurter, relieur d'art et député au Grand Conseil schaffhousois et sa femme Anna Oechslein[1],[2]. Son père meurt alors qu'il a que deux ans, sa mère travaille comme infirmière pour faire vivre sa sœur Elizabeth et lui. Elle épousa ensuite le demi-frère de son mari, David, et Ferdinand développa une forte relation avec son beau-père[3]. Après une formation au gymnasium local, il est apprenti d'un teinturier à Winterthour, avant d'aller à Zurich pour travailler dans une usine de soie. Il suit les cours de l'École polytechnique fédérale de Zurich, avant d'aller à l'Université de Heidelberg. C'est là qu'il étudie la chimie avec Robert Wilhelm Bunsen et la physique avec Gustav Kirchhoff. Il obtient son doctorat en 1866[4].

Carrière

Hurter se voit offrir un poste de professeur à Aarau, mais décline la proposition et avec quelques lettres d'introduction part pour Manchester en 1867[5]. Il rejoint Henry Deacon et Holbrook Gaskell et leur usine d'alcali, Gaskell, Deacon & Co., à Widnes dans le Lancashire[6]. Il y devient chef de laboratoire et travaille avec Deacon pour développer un processus pour convertir l'Acide chlorhydrique, un sous-produit du procédé Leblanc de fabrication d'alcali, en chlore et hypochlorite de calcium[1],[7]. Il est un pionnier de l'application des principes de la chimie physique et de la thermodynamique aux procédés industriels et à partir de 1880 il est considéré comme une autorité mondiale dans la fabrication de l'alcali[1],[8]. Il fut un ardent défenseur du procédé Leblanc contre les autres méthodes développées à la même époque[9] bien qu'il fasse des recherches sur le Procédé Solvay sans succès[10]. Il s'opposa à ce procédé en mentionnant l'énorme quantité d'électricité nécessité par l'électrolyse[11] bien qu'il soit revenu plus tard sur son opinion[12].

Quand les usines Leblanc fusionnèrent avec United Alkali Company, il est chargé de développer un laboratoire de recherche à Widnes, qui porta plus tard son nom. Il joue un rôle dans la fondation de la Society of Chemical Industry en 1881, devenant son président de 1888 à 1890[13]. Il publie 24 articles dans des journaux anglais[14]. Il fait des conférences pour vulgariser les sujets scientifiques[15]. Comme chef de laboratoire à l'United Alkali Company, malgré sa santé déclinante, il voyage dans de nombreux pays d'Europe et fait aussi une visite aux États-Unis[16].

Vie privée

En 1871, il se marie avec Hannah Garnett, avec laquelle il a six enfants, dont l'un meurt en bas âge. Ils vécurent à Prospect House à Crow Wood et plus tard à Wilmere House[8]. Il conserva sa nationalité suisse et envoya ses enfants en Suisse pour y suivre une partie de leur éducation[17]. Il apprécie la musique et joue de la clarinette et du piano. Il s'intéressa aussi à la photographie, collaborant avec Vero Charles Driffield, un ingénieur à Gaskell-Deacon. Ensemble, ils publièrent de nombreux articles. Ils furent conjointement récompensés de la Progress Medal par la Royal Photographic Society en 1898[18]. Les résultats de leurs recherches révolutionnèrent la photographie en inventant la sensitométrie[13]. Il fit campagne pour l'enseignement gratuit et l'adoption du système métrique en Grande-Bretagne. Il meurt dans sa maison de Cressington près de Liverpool et est enterré à l'église de Farnworth. Son patrimoine est évalué à un peu moins de 6 300 £[1].

Bibliographie

Notes

  1. (en) N. J. Travis (2004) ‘Hurter, Ferdinand (1844–1898)’, rev., Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Consulté le 10 juillet 2007
  2. « Hurter, Ferdinand » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  3. Hardie 1950, p. 165.
  4. Hardie 1950, p. 166.
  5. Hardie 1950, p. 167.
  6. Hardie 1950, p. 67.
  7. Hardie 1950, p. 67–68.
  8. Hardie 1950, p. 168.
  9. Hardie 1950, p. 164.
  10. Hardie 1950, p. 169.
  11. Hardie 1950, p. 181–182.
  12. Hardie 1950, p. 190.
  13. (en) « Notable Chemists - Ferdinand Hurter », Society of Chemical Industry
  14. Hardie 1950, p. 170.
  15. Hardie 1950, p. 171.
  16. Hardie 1950, p. 178–179.
  17. Hardie 1950, p. 172.
  18. Hardie 1950, p. 173–174.

Liens externes

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