Famille Joly de Fleury

La famille Joly de Fleury est une famille de magistrats parisiens dont plusieurs membres se sont illustrés sous l'Ancien Régime.

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Originaire de Bourgogne, la famille Joly est attestée à Nuits-Saint-Georges dès le début du XIVe siècle. Elle se scinda en deux branches à la fin du XVIe siècle :

  • les Joly de Fleury s’installèrent à Paris au début du XVIIe siècle ;
  • les Joly de Blaisy (marquis en 1695).
Guillaume Joly de Fleury
Omer Joly de Fleury

Le toponyme Fleury vient de la terre de Fleury sur la commune actuelle de Fleury-Mérogis (actuel département de l'Essonne), acquise par François Joly en 1602 et où Guillaume-François Joly de Fleury fit construire un château au début du XVIIIe siècle.

Principales personnalités

Parmi les membres les plus notables de la famille Joly de Fleury, on peut citer :

  • François Joly, chef du conseil du cardinal de Richelieu, avocat au Parlement de Paris.
  • Jean Joly de Fleury (1606-1649), oncle d'Armand Jean Le Bouthillier de Rancé, Conseiller au Grand Conseil et procureur général de Louis de Valois, marié à Charlotte Bourlon (1615-1667) en 1634.
  • Jean-François Joly de Fleury (1635-1702), avocat général au parlement de Metz en 1660, de Paris en 1664, conseiller-clerc à la Grand'chambre du parlement de Paris, marié à Madeleine Talon (1644-1684), fille d’Omer Talon (1595-1652).
  • Guillaume-François Joly de Fleury (1675-1756), seigneur de la Mousse, Brienne, La Valette, Grigny, fut avocat général à la Cour des aides (1700-1705) puis procureur général au Parlement de Paris (1705-1746). C'est lui qui prépare et rédige l'ordonnance sur l'état civil de 1736. Son secrétaire de 1698 à 1742 fut Charles Pelletier (1656-1742). Après 1746, "le plus grand magistrat qu'ait eu ce siècle", "ce grand homme n’allait plus au palais, mais tout le palais allait chez lui. Toujours l’oracle de la patrie, il était l’arbitre des plus grands intérêts. Les magistrats dans leurs doutes, les avocats dans leurs difficultés, le théologien, l’historien, le littérateur, avaient recours à lui ; et cette force de connaissances toujours publique fournissait à tous les besoins. L’Etat et la Cour de Versailles y ont eu plus d’une fois recours. Mais des personnes qu’il affectionnait le plus, on sentait que les avocats et les gens de lettres étaient celles qui avaient sa plus grande inclination. Il en faisait son plaisir, la récréation de ses dernières années". Il fut inhumé dans l'église Saint-André-des-Arts à Paris. "Les vertus civiles, publiques et privées ne seraient jamais assez regrettées que de ceux qui ont été heureux pour le connaître à fond"[1].
  • L'abbé Jean Omer Joly de Fleury (1700-1756) fut un bibliophile renommé.
  • Joseph Omer Joly de Fleury (1715-1810), fils de Guillaume-François, fut avocat général au Grand Conseil (1737-1746) puis au Parlement de Paris (à partir de 1746) et enfin président à mortier. Adversaire acharné des philosophes, contre lesquels il obtint l’interdiction de l’Encyclopédie et du Poème sur la loi naturelle en , l’interdiction de l’inoculation variolique en , « Omer » a été rendu célèbre par les plaisanteries dont Voltaire l’a accablé : Voltaire l’appela le « petit singe à face de Thersite » (Pantaodai à Mlle Clairon, 1761), puis « maître Omer », et disait de lui qu’il n’était « ni Homère, ni joli, ni fleuri ». Omer Joly de Fleury prononça un réquisitoire contre le Dictionnaire philosophique en .
  • Omer Louis François Joly de Fleury (1743-1784),fils de Joseph-Omer, qui fut l'amant de Jeanne Louise Catherine Voidet, baronne d'Estat.
  • Guillaume-François-Louis Joly de Fleury (1710-1787), fils aîné de Guillaume-François, procureur-général en survivance de son père en 1746 jusqu'à sa mort (interrompu par la période Maupeou). Adversaire de l'archevêque Christophe de Beaumont - et du roi - dans l'affaire de l'Hôpital général (1749).
  • Jean-François Joly de Fleury (1718-1802),fils de Guillaume-François, fut intendant de Dijon (1749-1761), greffier de l'Ordre du Saint-Esprit du 15 au , administrateur général des finances (équivalent de contrôleur général des finances) (1781-1783).

Armoiries, cri, devise

La famille porte « d'azur au lys naturel d'argent, au chef d'or chargé d'une croix pattée de sable ».

Sources

  • Les papiers personnels de la famille Joly de Fleury sont conservés aux Archives nationales sous la cote 342AP[2].

Références

  1. Testament littéraire de Jean-François Dreux du Radier, Archives Nationales, manuscrit Q 651
  2. Archives nationales

Bibliographie

  • Paul Bisson de Barthélemy, Les Joly de Fleury, procureurs généraux au Parlement de Paris au XVIIIe siècle, Sedes, 1964 (Antoine Michel : Compte-rendu).
  • David Feutry, Guillaume-François Joly de Fleury. Un magistrat entre service du roi et stratégies familiales, Paris, École des chartes, 2011 (sommaire).
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