Fairey Swordfish

Le Fairey Swordfish est un avion militaire embarqué britannique des années 1930/40, fabriqué au départ à titre privé sous la dénomination TSR 1 par Fairey, et approuvé par les autorités en raison du succès des essais de catapultage depuis de grandes unités de la Royal Navy, en particulier le HMS Repulse. Le mot anglais swordfish signifie en français « espadon ». Cet appareil est surnommé durant sa carrière Stringbag filet à provisions ») par les aviateurs britanniques. Lent et pratiquement obsolète lors de sa mise en service, il garde cependant une place dans l'histoire de l'aviation grâce à d'importants faits d'armes et à son exceptionnelle longévité au sein de la Fleet Air Arm, qui l'emploie du 9 juillet 1936 au 21 mai 1945, carrière sans équivalent pour un aéronef de la Seconde Guerre mondiale, qui plus est de type biplan.

Fairey Swordfish

Vue de l'avion.

Constructeur Fairey Aviation
Rôle Bombardier-torpilleur
Premier vol
Mise en service
Nombre construits 2 390
Équipage
Un pilote, un navigateur/torpilleur, un mitrailleur.
Motorisation
Moteur Bristol Pegasus IIIM3
Nombre 1
Type 9 cylindres en étoile
Puissance unitaire 775 ch
Dimensions
Envergure 13,87 m
Longueur 11,07 m
Hauteur 3,92 m
Surface alaire 56,39 m2
Masses
À vide 2 132 kg
Maximale 3 946 kg
Performances
Vitesse maximale 224 km/h
Plafond 3 780 m
Vitesse ascensionnelle (masse maxi) 152 m/min
Rayon d'action 1 658 km
Armement
Interne 2 mitrailleuse Vickers de 7,7 mm (une fixe, orientée vers l'avant et une montée sur affût mobile tirant vers l'arrière).
Externe Au choix : une torpille de 457 mm pesant 760 kg, une mine ou bombe de 680 kg, 8 roquettes de 127 mm ou encore 4 bombes de 113 kg

Historique

Répondant à une demande pour un avion de reconnaissance et bombardier-torpilleur, le prototype du Swordfish vole pour la première fois le . Il est cependant perdu lors d'un accident à peine deux mois plus tard. Après quelques modifications du fuselage et des plans de sustentation, le Swordfish reçoit l'approbation du Ministère de l'Air du Royaume-Uni, qui commande trois avions de présérie et 90 exemplaires en 1935.

Au total, pas moins de 2 391 exemplaires sont construits, utilisés principalement par la Royal Navy même si quelques-uns équipent brièvement la Royal Air Force et qu'une centaine d'avions sont achetés par le Canada. Le dernier exemplaire du Swordfish est livré en 1944, l'avion étant retiré du service actif après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Variantes

  • Swordfish Mk I : version initiale (989 exemplaires).
  • Swordfish Mk II : équipé d’intrados métallique pour permettre l'emport de huit roquettes, nouveau moteur (1 080 exemplaires).
  • Swordfish Mk III : équipé de radar air-surface sous le fuselage (320 exemplaires).
  • Swordfish Mk IV : équipé d'un poste de pilotage fermé, c'est la version destinée au Canada (110 exemplaires modifiés à partir de Mk II).

Certains exemplaires étaient équipés de flotteurs pour décoller et amerrir

Engagements

Un Swordfish à l’appontage sur l'Ark Royal après le torpillage du cuirassé Bismarck, le .

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Swordfish équipe huit des dix unités de la Royal Navy embarquées sur porte-avions, ainsi que sept autres unités dont quatre basées à terre. Il est engagé en particulier lors de la bataille de Mers el Kebir contre la marine française puis, quelques mois plus tard, à la bataille de Tarente et la bataille du Cap Matapan contre la marine italienne ainsi que depuis l'île de Malte avec un certain succès sur les navires ravitaillant les forces de l'Axe en Méditerranée. Le , les Swordfish du porte-avions Ark Royal aident à mettre hors d'état de nuire le cuirassé allemand Bismarck.

Ces succès ne doivent pas faire oublier que les Swordfish sont totalement obsolètes à cette époque, malgré leurs qualités de vol et leur maniabilité. Ils demeurent une plate-forme de largage de torpille exceptionnellement stable et pouvant voler à moins de deux mètres au-dessus des flots, ce qui les rend extrêmement difficiles à repérer, mais ils subissent de lourdes pertes face à la DCA ou l'aviation ennemie en raison de leur vitesse trop lente et de leur construction en bois entoilé. Remplacés par des avions plus modernes à partir de début 1943, ils finissent la guerre en protégeant des convois maritimes contre les sous-marins allemands. Ils sont crédités de la destruction de quatorze U-Boot, grâce à leur équipement radar sous le fuselage et à la puissance destructrice de leurs huit roquettes de 5 pouces et 27 kilos. Leur maniabilité et l'agilité des pilotes de la Fleet Air Arm ne laissent aucune chance aux sous-marins surpris naviguant en surface lors d'opérations de renouvellement d'air ou de recharge de leurs batteries, qui n'ont pas le temps de plonger.

Bibliographie

  • Magazine Air Fan nos 334 et 335 (septembre/octobre 2006)
  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0387-5), p. 14-15.

Liens externes

  • Portail de l’aéronautique
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.