Entrevernes

Entrevernes est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Entrevernes

Vue du village d'Entrevernes
et la vallée de l'Eau Morte.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Arrondissement Annecy
Intercommunalité Communauté d'agglomération du Grand Annecy
Maire
Mandat
Philippe Monmont
2020-2026
Code postal 74410
Code commune 74111
Démographie
Gentilé Entrevernains
Population
municipale
214 hab. (2018 )
Densité 26 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 47′ 46″ nord, 6° 11′ 21″ est
Altitude Min. 729 m
Max. 1 775 m
Superficie 8,31 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Annecy
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Annecy-4
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Entrevernes
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
Entrevernes
Géolocalisation sur la carte : France
Entrevernes
Géolocalisation sur la carte : France
Entrevernes

    Géographie

    La commune d'Entrevernes occupe la petite vallée située entre deux crêtes parallèles entre le roc des Bœufs (1 744 m) et le Taillefer (1 651 m)[1], à l'aval du col de la Cochette. Une route carrossable la relie au hameau de Dhéré, sur la commune de Duingt, puis au-delà au village principal de Duingt. L'autre côté de la vallée, uniquement praticable en randonnée, débouche sur la commune de Bellecombe-en-Bauges.

    La commune est membre du parc naturel régional du massif des Bauges[2].

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Entrevernes est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Annecy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 79 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (82,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (82,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (42,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (31 %), prairies (14,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (8,6 %), zones urbanisées (3,2 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le toponyme Entrevernes viendrait de sa position entre les deux versants du Taillefer et du Roc des Bœufs, « entre les vernes », recouverts de bois d'aulne dit vernes[9],[10].

    En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Êtrèvêrne, selon la graphie de Conflans[11].

    Histoire

    Création de la commune

    Les hameaux de Bourgeal, détaché de Dhéré (aujourd'hui Duingt), et celui d’Entrevernes, séparé de Lathuile, deviennent une paroisse indépendante le 23 septembre 1717[12].

    Entrevernes est créée à partir des communes de Duingt et de Lathuile en 1741[13],[14].

    L'exploitation de la mine

    Un affleurement de lignite - appelé parfois de charbon de secours - est découvert en avril 1794 par des paysans, à la suite d'un glissement de terrain au lieu-dit les Molières, et semble avoir un certain potentiel[15],[16]. Après estimation, il s'avère que le gisement s'étend sur 12 km et affleure à plusieurs endroits sur une faible épaisseur. Dans un contexte d'un duché de Savoie nouvellement intégré à la France révolutionnaire, la mine est rapidement exploitée pour les besoins militaires[17]. Devant le manque de main-d’œuvre, des prisonniers de guerre sont utilisés pour l’exploitation de la houille[18].

    L'industriel annécien Jean Alexis Collomb, et ses associés dont son gendre François Ruphy, obtiennent en mai 1795 la concession pour cinquante ans, créant ainsi la Société des Mines d’Entrevernes et permettant d'alimenter les fabriques de la ville d'Annecy[15],[19].

    Le géologue Dolomieu inspecte la mine en 1796[20].

    Jusqu'en 1812, une quarantaine d'ouvriers sont employés, produisant environ 500 tonnes de charbon annuellement. À partir de 1819, la production annuelle double à 1 000 tonnes jusqu'en 1880. La production est descendue par traîneaux puis par chariots sur un chemin en direction du village de Lathuile — on peut encore par endroits observer les traces laissées par les convois le long de la montagne sur le chemin pavé « de la mine ». Elle est ensuite embarquée sur des bateaux à voile en direction de la ville d'Annecy[21]. La mine reste en activité jusqu'aux alentours de 1928[16].

    La mine est relancée de 1941 à 1948 pour alimenter les fours à gaz des industries (forges de Cran) et pour le chauffage des habitations. La mine est définitivement fermée en 1948[22].

    Politique et administration

    Situation administrative

    Entrevernes est une commune du département de la Haute-Savoie, située dans le canton de Seynod, dans l'arrondissement d'Annecy[23]. Elle était membre avec l'ensemble des communes de la partie ouest du « grand lac », aussi dénommée dans le passé « rive gauche » et actuellement « rive ouest », de la communauté de communes de la rive gauche du lac d'Annecy, remplacée le par le Grand Annecy. Les communes qui la composait sont La Chapelle-Saint-Maurice, Entrevernes, Leschaux, Saint-Eustache, Saint-Jorioz et Sevrier.

    La commune appartient à la deuxième circonscription de la Haute-Savoie.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 2001 mars 2014 André Corboz ... ...
    mars 2014 En cours
    (au 27 mai 2020)
    Philippe Monmont    

    Population et société

    Ses habitants sont les Entrevernais [13]. Le sobriquet en patois pour désigner les habitants est Couennis d'Intrevernes[24].

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26].

    En 2018, la commune comptait 214 habitants[Note 3], en diminution de 1,38 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +6,11 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    339337414384452420442441441
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    404393330403316322295268263
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    228205194181152145153146135
    1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017 2018 -
    146179168193196215214214-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Radios et télévisions

    La commune est couverte par des antennes locales de radios dont France Bleu Pays de Savoie, ODS Radio… Enfin, la chaîne de télévision locale TV8 Mont-Blanc diffuse des émissions sur les pays de Savoie. Régulièrement, l'émission La Place du village expose la vie locale du bassin annécien. France 3 et sa station régionale France 3 Alpes peuvent parfois relater les faits de vie de la commune.

    Presse et magazines

    La presse écrite locale est représentée par des titres comme Le Dauphiné libéré, L'Essor savoyard, Le Messager - édition Genevois, le Courrier savoyard.

    Économie

    Tourisme

    En 2014, la capacité d'accueil de la commune, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 273 lits touristiques répartis dans 55 établissements[Note 4], dont 6 meublés[29].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Pierre-aux-Liens ou église Saints-Pierre-et-Paul, construite en 1825 en remplacement d'une église de 1717, dans un style néoclassique sarde selon les plans de l'architecte Camille Ruphy[30] (réfection de la toiture faite en 2010). Deux cloches fondues en 1888 et 1898 (1000 et 500kg) par la fonderie Paccard.

    Patrimoine environnemental

    Le territoire de la commune fait partie du parc naturel régional du massif des Bauges[2]. Une partie est d'ailleurs classée dans la zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de type I du roc des Bœufs et de la montagne d'Entrevernes[31].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 21-25, « Les cantons d'Annecy - Annecy-le-Vieux - Seynod », pp. 155-156 « Entrevernes ».

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    4. La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[29].
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Lucien Dorize, Éléments de géographie physique : premier et second cycles universitaires, Rosny, Éditions Bréal, , 463 p. (ISBN 978-2-7495-0205-2, lire en ligne), p. 282.
    2. Antoine Reille, Guide des parcs naturels régionaux : Le patrimoine naturel, la vie traditionnelle, Delachaux et Niestlé, , 319 p. (ISBN 978-2-603-01151-5), p. 199.
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Annecy », sur insee.fr (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. Jean-Marie Jeudy, Les mots pour dire la Savoie : Et demain, j'aurai autre chose à vous raconter, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Savoie proche », , 540 p. (ISBN 978-2-84206-315-3, lire en ligne), p. 516.
    10. D'après Henry Suter, « Entrevernes », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté le ).
    11. Lexique Français - Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 12
      Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
      .
    12. Dominique Barbero, Haute-Savoie, vol. 74 (Paroisses et communes de France), Éditions du C.N.R.S., , 422 p. (ISBN 978-2-222-02688-4), p. 184.
    13. « Entrevernes », Accueil > Ressources > Communes, sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.
    14. La Rédaction du DL, « Le village d'Entrevernes », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne).
    15. Centre alpin et rhodanien d'ethnologie, Le Monde alpin et rhodanien, 1987, p. 13.
    16. Christian Abry, Roger Devos et Henri Raulin, Les sources régionales de la Savoie : une approche ethnologique, alimentation, habitat, élevage, Fayard, , 661 p., p. 37.
    17. Justinien Raymond, La Haute-Savoie sous la IIIe République : histoire économique, sociale et politique, 1875-1940, Seyssel, Atelier national de reproduction des thèses, , 1171 p. (ISBN 2-903528-25-X), p. 282.
    18. Hugues Marquis, « La Convention et les prisonniers de guerre des armées étrangères », Histoire, économie & société 3/2008 (27e année), p. 65-81.
    19. Constant Bortoli (de), Histoire de Menthon-Saint-Bernard, Académie salésienne, , 573 p. (ISBN 978-2-901102-24-3), p. 357.
    20. Jean Gaudant, Dolomieu et la géologie de son temps, Presses des MINES, , 199 p. (ISBN 978-2-911762-60-4), p. 19.
    21. Académie florimontane, Revue savoisienne (Volume 82), 1941.
    22. Article"Lathuile, le berceau familial de saint François de Sales", paru dans l'édition du du Dauphiné libéré.
    23. Code officiel géographique d'Entrevernes sur le site de l'Insee, consulté le 16 septembre 2015.
    24. François Miquet, Sobriquets patois et dictons des communes et hameaux de l'ancien genevois et des localités limitrophes, Annecy, , 27 p. (lire en ligne), p. 19.
    25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    29. « La capacité d'accueil touristique en Savoie-Mont-Blanc », Observatoire, sur le site Savoie-Mont-Blanc - pro.savoie-mont-blanc.com, (consulté en ) : « Les données détaillées par commune, et par station : nombre de structures, nombre de lits par type d'hébergements (fichier : Détail des capacités 2014, .xlsx) ».
    30. Françoise Dantzer, Les Bauges : Terre d'art sacré, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 251 p. (ISBN 978-2-84206-272-9, lire en ligne), p. 70.
    31. « Portail des données communales », Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement.
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