Emilia Llanos Medina

Emilia Llanos Medina, née en à Villanueva del Arzobispo (Espagne) et morte en à Grenade, est une personnalité espagnole, connue pour avoir fréquenté le monde littéraire de Grenade d'avant la guerre d'Espagne. Elle a été l'amie de Federico García Lorca et d'autres artistes de Grenade entre 1920 et 1936, tels le peintre Ismael González de la Serna ou le musicien Manuel de Falla[1]. Passionnée de littérature, elle est très liée aux activités du célèbre Café Alameda de Grenade.

Biographie

Son père, Arturo Llanos Baeza, originaire de Grenade, était capitaine de la Garde civile. Sa mère, Angeles Médine Huete, était également native de Grenade. Son frère est Manuel Llanos Medina (futur militaire) et elle a également une sœur, Concha[2].

Jeune, ses soucis de santé l'ont encouragée à la lecture. La maison familiale, située entre l'Alhambra et le Generalife, l'ouvre à l'environnement artistique de la Ville.

Elle se lie d'amitié avec le peintre Ismael González de la Serna, le poète Federico García Lorca, le musicien Manuel de Falla et le photographe catalan Adolf Mas. Elle a connu également Ángel Barrios, Óscar Esplá, Andrés Segovia et Juan Ramón Jiménez. Le peintre Manuel Angeles Ortiz la considérait comme l'une des muses du Rinconcillo, le cercle littéraire du café Alameda, avec Emilia Aragon et Emilia Dávila[3].

L'amitié avec Ismael de la Serna

En 1915, elle devient amie[4] avec le peintre Ismael de la Serna, assidu visiteur du Generalife. Ils entament une correspondance en 1917, avant que le peintre ne connaisse le succès à Madrid, puis à Paris.

De la Serna revient à Grenade en 1933. Il présente Emilia au jeune Federico García Lorca, qui vient de publier son son premier livre, Impressions et paysages, illustré en couverture par Ismael.

L'amitié avec Federico García Lorca

À la fin du mois d'août 1918, Ismael de la Serna rend visite à Emilia Llanos accompagné d'un jeune écrivain qui voulait faire la connaissance d'une femme qui lirait les œuvres de Maurice Maeterlinck: c'est Federico García Lorca.

Le poète revient le lendemain chez Emilia pour lui offrir un exemplaire d'Impressions et paysages[5]. Emilia est impressionnée et devient l'amie du poète jusqu'à son assassinat, en 1936[6]. Une nombreuse correspondance existe entre eux deux[7].

Emilia devient également proche de la famille García Lorca et se rend souvent à la Huerta de San Vicente[8]. Federico lui dédie des livres et des dessins et lui présente ses amis, dont Juan Ramón Jiménez et Zenobia Camprubí[9]

Lors des événements d'août 1936, Federico avait pensé à se réfugier dans la maison d'Emilia Llanos, avant de choisir celle de Luis Rosales. A l'arrestation du poète, la famille demande à Emilia Llanos de trouver de l'aide auprès de Manuel de Falla. Pensant qu'il était déjà mort, suite à l'affirmation de phalangistes, elle ne l'a pas fait. Elle se sentira coupable tout le reste de sa vie[10].

L'amitié avec Manuel de Falla

Emilia Llanos a connu à Manuel de Falla et sa sœur María del Carmen grâce à Federico García Lorca, qui l'introduit dans le cercle littéraire du Carmen de la Antequeruela[11]. Emilia participe au Concurso de Cante Jondo (1922), aussi bien qu'aux rencontres du café de Don Antonio Barrios, le Polinario, ou dans les concerts d'Andrés Segovia à l'hôtel Alhambra Palace[12].

Manuel de Falla et sa famille s'exilent en Argentine en septembre 1939. Elle continuera sa correspondance avec María del Carmen, qu'elle retrouve une dernière fois en septembre 1966, devant le buste de Manuel de Falla qui préside le jardin du Carmen de la Antequeruela[13].

L'amitié avec Adolf Mas

Emilia Llanos voyage à Barcelone en 1923, accompagnée de son amie Emilia Aragon Pineda. Parmi les intellectuels catalans qu'elle rencontre, elle fait le connaissance du célèbre photographe Adolf Mas Ginestà, créateur du Arxiu Mas de Barcelone[14]. Leur amitié durera jusqu'à la mort du photographe, en 1936.

L'amitié avec Agustín Penón

Agustín Penón arrive Grenade en 1955 pour poursuivre des recherches sur l'assassinat de Federico García Lorca. Il rencontre Emilia, la meilleure amie de Federico, le 21 juin 1955. Elle lui présente les livres, les photographies et la correspondance du poète. Une intense amitié se noue autour du souvenir de Federico. Emilia lui avoue avoir été tombée amoureuse du poète.

C'est Emilia qui accompagnera Penón à Víznar et à Alfacar, sur les traces des lieux où le poète a été fusillé[15]. Lorsqu'il revient aux Etats-Unis en 1956, Penón restera en contact avec Emilia Llanos.

Emilia Llanos meurt le 29 août 1967.

Références

  1. (es) Huelva Información, « Emilia Llanos: La novia imposible de Lorca », sur Huelva Información,
  2. (es) « Emilia Llanos, la mujer tras «la mujer que miraba los chopos encendidos» », sur Ideal,
  3. Rodrigo, Antonina (2010): Federico García Lorca y Manuel Ángeles Ortiz. Memorias de Granada, Alcalá la Real, ed. Zumaque
  4. (es) « Ismael de la Serna, el Picasso de Guadix », sur sevilla,
  5. Cette exemplaire, dédicacé par le poète, est conservé au Museo Casa de los Tiros, à Grenade.
  6. Les souvenirs d'Emilia Llanos seront recueillis par Agustín Penón puis publiés par Ian Gibson en 1990, et par Marta Osorio en 2009 et 2015.
  7. En la Fundación García Lorca, Madrid-Granada.
  8. Véase García Lorca, Isabel (2002): Recuerdos míos, Barcelona, Tusquets.
  9. (es) « Granada me ha 'cojido' el corazón », sur hoyesarte.com,
  10. (es) Víctor FernándezÚltima actualización:25-03-2018 | 23:27 H/Creada:25-03-2018, « Emilia Llanos, la mujer que amó a Lorca », sur La Razón,
  11. Osorio, Marta (2009): Miedo, olvido y fantasía, p. 514.
  12. Molina Fafardo, Eduardo (1990): Manuel de Falla y el "Cante Jondo",Granada, p. 122
  13. Kastiyo, José Luis (2015): "Cincuenta años de la casa museo Manuel de Falla de Granada", Ideal, 17 de julio de 2015.
  14. Aujourd'hui situé dans la Casa Amatller du Passeig de Gràcia (Institut Amatller d'Art Hispànic).
  15. Les détails de l'amitié entre Penón et Emilia Llanos sont exposés dans les livres de Marta Osorio (2009 et 2015)

Voir aussi

Bibliographie

  • García Lorca, Isabel: Recuerdos míos, 2002, Tusquets.
  • Gibson, Ian: Federico García Lorca, 2011, Crítica.
  • Higuera, Eulalia-Dolores de la: Mujeres en la vida de García Lorca, 1980, Diputación de Granada.
  • Manjón-Cabeza Cruz, Dolores: "Emilia Llanos Medina, una villanovense excepcional", 2016, La Moraleja, pp. 40-41.
  • Manjón, Lola: Emilia Llanos Medina, una mujer en la Granada de Federico García Lorca, 2017, Comares.
  • Molina Fajardo, Eduardo: Manuel de Falla y el "Cante Jondo", 1980, Universidad de Granada.
  • Osorio, Marta: Miedo, olvido y fantasía. Crónica de la investigación de Agustín Penón sobre Federico García Lorca, 2009, Comares.
  • Osorio, Marta: El enigma de una muerte. Crónica comentada de la correspondencia entre Agustín Penón y Emilia Llanos, 2015, Comares.
  • Rodrigo, Antonina: Federico García Lorca y Manuel Ángeles Ortiz. Memorias de Granada, 2010, Zumaque.

Liens externes

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