Elżbieta Czyżewska

Elżbieta Czyżewska, née le à Varsovie, morte le à New York, est une actrice de cinéma et de théâtre polonaise installée à compter de 1968 aux États-Unis.

Biographie

Elżbieta Justyna Czyżewska qui a perdu son père pendant la Deuxième Guerre mondiale et dont la mère est une modeste couturière, passe son enfance avec sa sœur, à laquelle elle était très attachée, dans un orphelinat à Konstancin[1]. Après le lycée, elle intègre l'École nationale des Arts du Théâtre de Varsovie[2] dont elle sort diplômée en 1960. L'écrivain et scénariste Janusz Głowacki, qui l'a connue à cette époque, relève qu'elle sortait du lot par un talent hors du commun[1]. Encore étudiante de 3e année, elle rejoint l'emblématique Théâtre étudiant des humoristes (pl) invitée par le metteur en scène Jerzy Markuszewski (en). Elle s'y illustre en interprétant des chansons comme celle d'Agnieszka Osiecka Kochankowie z ulicy Kamiennej (Les Amants de la rue Kamienna), considérée comme l'hymne de la troupe et reprise ensuite par de nombreux chanteurs.

Elle fait ses premiers pas sur les planches en 1958 dans La Visite de la vieille dame mis en scène à Varsovie par Ludwik René (pl). Jusqu'en 1966, elle reste liée au Théâtre Dramatyczny de Varsovie (pl). En 1962, elle tient le rôle de Daisy dans Rhinocéros mis en scène par Wanda Laskowska, puis Alicja dans Le Festin des meurtriers (Uczta morderców) d'Andrzej Wydrzyński (pl) ou la demoiselle Koburri dans Un ange vient à Babylone (de) Friedrich Dürrenmatt. En 1962, elle reçoit un prix au festival des arts russes et soviétiques de Katowice pour le rôle de Sonia dans Platonov d'Anton Tchekhov. En 1964, elle joue Miranda dans Don Juan ou l'amour de la géométrie (de) de Max Frisch. Elle connaît son plus grand succès au théâtre en 1965, avec Après la chute (en) d'Arthur Miller où elle reprend le rôle inspiré par Marilyn Monroe en présence de l'auteur lui-même.

Si Elżbieta Czyżewska se produit avec succès sur la scène, en parallèle elle mène une brillante carrière de comédienne au cinéma et devient rapidement l'actrice la plus populaire en Pologne.

Elle fait ses débuts à l'écran dans des comédies romantiques telles : Le Mari de sa femme (1960), Une femme pour un Australien (1963) et Le Mariage de raison (1966) de Stanisław Bareja, Où est le général (1963) de Tadeusz Chmielewski ou encore Giuseppe à Varsovie (1964) de Stanisław Lenartowicz.

Elle est également au casting de L'Impossible adieu (1962) de Stanisław Jędryka présenté à Cannes, Silence (1963) de Kazimierz Kutz et Le Manuscrit trouvé à Saragosse (1965) de Wojciech Has. Elle joue dans les premiers films de son mari Jerzy Skolimowski, qu'elle épouse en 1959 : Signe particulier : néant (1964) et Walkower (1965).

En 1965, Czyżewska divorce d'avec Jerzy Skolimowski pour se marier avec le journaliste américain David Halberstam, correspondant du New York Times en Pologne. Cette union est extrêmement mal perçue par le régime communiste en place en cette période de Guerre Froide. David Halberstam est expulsé de Pologne par les autorités communistes après avoir écrit un article critique sur le regime de Władysław Gomułka. Czyżewska décide de le rejoindre aux États-Unis en 1967.

L'actrice retourne encore en Pologne en 1968 à la demande d'Andrzej Wajda qui lui confie son propre rôle dans Tout est à vendre (Wszystko na sprzedaż). Mais le tournage est ralenti par les troubles liés au mouvement étudiant de mars 1968 et la violente répression dont cet événement fait l'objet. Czyżewska quitte la Pologne et ne pourra en refouler le sol qu'en 1980, à l'arrivée du mouvement Solidarność mené par Lech Walesa. Elle reviendra plus régulièrement en Pologne à partir des années 1990.

Aux Etats Uris, Czyżewska s'illustre surtout sur scène mais doit se contenter de camper des personnages de second plan. En 1989 Costa-Gavras l'engage pour jouer dans Music Box. En 1990, elle remporte un Obie Award pour Crowbar de Mac Wellman.

L'actrice a décédée en 2010. Elle est enterrée au cimetière de Powązki à Varsovie.

Hommage

Jerzy Bogajewicz (Yurek Bogayevicz) s'inspire de son histoire et en fait un film intitulé Anna, sorti aux Etats Unis en 1987 avec Sally Kirkland dans le rôle-titre.

Filmographie

Films de fiction[3],[2]

Séries télévisées

Notes et références

Liens externes

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