Elvis Gratton

Elvis Gratton est le sujet de multiples films québécois réalisés par Pierre Falardeau ainsi que d'une série télévisée reprenant le même personnage. Sa première réalisation fut un court métrage (1981) ayant le titre d'Elvis Gratton, suivi de deux autres courts métrages nommés Les Vacances d'Elvis Gratton (1983) et Pas encore Elvis Gratton! (1985). Les trois devaient plus tard sortir en format VHS la même année sous le nom Elvis Gratton : Le king des kings. Deux suites ont été produites plus tard, Elvis Gratton II : Miracle à Memphis (1999) et Elvis Gratton III : La Vengeance d'Elvis Wong (2004).

Elvis Gratton représente le fédéralisme canadien dans une caricature humoristique. À travers ce personnage, Pierre Falardeau dénonce plusieurs sujets qui gravitent autour de la question nationale québécoise comme la prétendue convergence existant entre le Parti libéral du Québec, La Presse et Power Corporation. Ce sujet est traité dans Elvis Gratton XXX : La Vengeance d'Elvis Wong[1].

Ce personnage incarne également, selon Pierre Falardeau[2], la vision ethnologique du colonisé adoptant les mœurs du dominant. La chanson américaine est meilleure, les films américains sont meilleurs, l'idéologie américaine est meilleure. La proposition « Ils l'ont tu l'affaire, les Américains ! », prononcée à plusieurs reprises par le personnage, cristallise cette perception biaisée du colonisé de l'empire. De même, la proposition « Think big sti! » symbolise l’adoption aveugle de la langue et de l’idéologie américaine, largement caricaturée dans l'œuvre cinématographique.

Liste des films

Intrigue

Le premier film tourne autour de Bob Gratton (joué par Julien Poulin, qui a coécrit et codirigé les films avec Falardeau) qui a une passion envers le chanteur Elvis Presley. Son but dans la vie est de devenir le meilleur imitateur d'Elvis, et est réalisé par une exposition locale de talent de télévision. Il parvient à gagner un concours qui offre une croisière et des vacances sur l'île fictive de la République de Santa Banana. Quelque temps après son retour de vacances, Gratton doit mettre son costume d'Elvis une fois de plus, mais puisqu'il a pris du poids, il a du mal à l'enfiler. Il s'effondre sur la scène pendant une performance.

Une scène du film est particulièrement forte en symbolisme. On y montre Elvis en pleine séance de photo avec un photographe joué par Falardeau. On y voit Elvis, tout habillé de rouge, devant un décor rouge, tenir un discours violent contre les pauvres, les étudiants, les syndicalistes, etc. Le photographe, vêtu de bleu sur un fond bleu, se contente de lui dire : « C'est ça mon Bob. Un peu plus à droite. » La phrase finale de son discours droitiste, « Pis avec Groleau, m'a l'avoir mon parmi de bière, yeah! » est accompagné de ce qui s'apparente à un salut hitlérien. On pourra voir la même association des nazis avec la droite contemporaine dans le troisième film, où l'on montre un drapeau américain en alternance avec l'insigne national-socialiste, et des images des discours de Nuremberg avec des images d'Américains agitant leur drapeau avec une ferveur quasi religieuse.

Le deuxième film tourne autour de ses récentes aventures après avoir été découvert par un imprésario de renom (D-Bill), et de son accession à la gloire en tant que vedette de la musique populaire.

Le troisième film voit Gratton à la tête d'une compagnie de communication et de sa manipulation des informations (radio-cadenas). Dans ce long métrage, Elvis Gratton se porte acquéreur d'un empire médiatique très puissant. Tout au long du film, Pierre Falardeau dresse une satire du monde des médias et de l'information.

D'autres aspects

Elvis Gratton apparut (remarquablement non politisé) en 1996 dans une campagne publicitaire en tant que porte-parole de l'année pour Opération Nez rouge, une initiative locale du Québec pour fournir un service de raccompagnement à la maison qui vise à reconduire des personnes sortantes de soirées bien arrosées pendant la période des Fêtes. Tous les ans, l'Opération Nez rouge demande à différents humoristes et personnalités de participer à ses activités.

Bob Gratton : ma vie, my life

Bob Gratton : ma vie, my life est une série télévisée québécoise en 41 épisodes de 23 minutes scénarisée par François Avard, réalisée par Gabriel Pelletier et diffusée entre le et le sur le réseau TQS.

Personnages principaux

Personnage Film
Le King des Kings Miracle à Memphis La Vengeance d'Elvis Wong Ma Vie, my Life (série TV)
Bob « Elvis » Gratton Julien Poulin
Méo Yves Trudel
Linda Gratton Denise Mercier Denise Mercier
Lucien Benoît Paiement
Donald Bill Clinton   Barry Blake
Agathe Pichette   Michelle Sirois
Lisianne Gagnon   Anne-Marie Provencher
Directeur de l'information Jacques Allard  
Elvis Wong Pedro Miguel Arce  
Steven Pierre-Paul Alain
Mike Dave Richer
Rodger Gratton Vincent Bilodeau

Lieux

Santa Banana

La République Militaire de Santa Banana est la destination voyage dans le Sud de Bob Gratton. Il s'agit d'un pays fictif que l'on retrouve dans le film québécois Elvis Gratton ainsi que dans les épisodes 12 et 13 de la saison 3 de la série télévisée québécoise Bob Gratton: Ma vie my life. Il s'agit d'un pays sous-développé où la langue parlée est l'espagnol.²

Le dictateur de ce pays est un petit homme qui fait des discours du genre : « Finito Elvis Presley, finito Hollywood, finito chaiso électrico, etc. ». Il a été détrôné par un autre dictateur et enfermé dans une prison, masqué afin que nul ne le reconnaisse, mais Bob Gratton lui a redonné le pouvoir dans le 13e épisode de la série télévisée.

Bibliographie

  1. http://filmsquebec.over-blog.com/article-26243005.html
  2. Pierre Falardeau, Elvis Gratton, le livre, édition Stanké, 1999.

Liens externes

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