Elsa Joubert
Elsa Joubert, nom de plume d'Elsabé Antoinette Murray Joubert, née le à Paarl (Union d'Afrique du Sud) et morte le au Cap, est une romancière sud-africaine de langue afrikaans et traduite en plusieurs langues.
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Biographie
Elsa Joubert naît en 1922 et grandit dans la province du Cap à Paarl. Elle est inscrite à l'école pour filles de La Rochelle à Paarl en 1939. Elle étudie ensuite à l'université de Stellenbosch jusqu'en 1943. Elle poursuit ses études à l'université du Cap, pendant deux années complémentaires, et quitte cette université avec une maîtrise en littérature néerlando-afrikaans en 1945.
Après ces études, elle commence par enseigner au Hoër Meisieskool, un lycée pour filles située à Cradock, puis elle travaille, de 1946 à 1948, comme rédactrice des pages féminines de Huisgenoot, un magazine familial afrikaans bien connu.
Elle écrit ensuite à plein temps et voyage beaucoup en Afrique, des sources du Nil (en Ouganda) au Caire en passant par le Soudan, ainsi qu'au Mozambique, à Maurice, à La Réunion, à Madagascar et en Angola. Elle se rend également en Indonésie.
La production littéraire de Elsa Joubert a été publiée sur plusieurs décennies, de la fin des années 1950 à la fin des années 2010 : journaux de voyage, romans, nouvelles et livres pour la jeunesse[1]. Comme Breyten Breytenbach, Étienne Leroux, Ingrid Jonker et d'autres, elle appartient à un groupe informel d'écrivains en langue afrikaans qui se sont appelés Die Sestigers (ou mouvement des années soixante) et opposés à l'apartheid en Afrique du Sud[1],[2].
Dans son ouvrage publié en 1978 Die swerfjare van Poppie Nongena (titre de la version anglaise :The long journey of Poppie Nongena), elle expose la situation d'une femme noire à une époque où de nombreux Sud-Africains blancs n'étaient guère curieux de la vie des Noirs, qui occupaient le plus souvent des fonctions subalternes. Elsa Joubert a indiqué que seul le nom de la femme dans ce livre, Poppie Nongena, était une fiction[1]. Cette œuvre a été traduite en 13 langues et a remporté de nombreux prix littéraires[1].
Son ouvrage Cul-de-sac publié initialement en afrikaans sous le titre Spertyd puis en anglais en 2019, est consacré aux aléas et aux indignités du vieillissement[1].
En mai 2020, pendant la pandémie de Covid-19, elle écrit une lettre ouverte pour tenter de faire assouplir les restrictions et permettre aux résidents des foyers pour personnes âgées de voir leur famille. « Nous sommes dans les derniers mois et les dernières semaines de notre vie », dit-elle, « et nous qui vivons dans des maisons ou des institutions, aussi merveilleuses soient-elles, sommes totalement coupées des membres de notre famille »[1]. Elle meurt au Cap le 14 juin 2020 des suites de la pandémie[3],[1].
Vie privée
En 1950, Elsa Joubert épouse Klaas Steytler (1922-1998), journaliste, éditeur puis auteur de romans policiers. Ils ont eu trois enfants, deux filles et un fils, et ont vécu à Oranjezicht, un quartier de la ville du Cap[4].
Distinctions
Principales distinctions et prix littéraires[4] :
- Prix Eugène-Marais pour Ons wag op die kaptein en 1964
- CNA Prize, pour Bonga en 1971
- W.A. Hofmeyr Prize, pour Poppy Nongena en 1979
- Winifred Holtby Memorial Prize, en 1980
- Prix Hertzog en catégorie Roman en 1998
- W.A. Hofmeyr Prize and Hertzog Prize pour Die reise van Isobelle
- Prix Louis Luyt et CNA Prize en 1997
Elle a été également faire docteur honoris causa de l'Université de Stellenbosch en 2001[4].
Ouvrages
Ses œuvres publiés en afrikaans ont souvent été traduites dans plusieurs langues[5].
Journaux de voyage
- Water en woestyn (Uganda en Kaïro), Dagbreek Boekhandel, 1957
- Die verste reis (Wes-Europa), 1959
- Suid van die wind (Madagaskar), 1962
- Ons wag op die kaptein – To die at sunset, Tafelberg, 1963
- Die staf van Monomotapa (Mosambiek), 1964
- Swerwer in die Herfsland (Oos-Europa), 1968
- Die nuwe Afrikaan (Angola), Tafelberg, 1974
- Gordel van Smarag (Indonesië), Tafelberg, 1997
Romans, autobiographies et nouvelles
- Die Wahlerbrug, Tafelberg, 1969
- Bonga, Tafelberg, 1971
- Die swerfjare van Poppie Nongena, Tafelberg, 1978 – The long journey of Poppie Nongena, 1980, traduit en 13 langues et également adapté pour la scène
- Melk, Tafelberg, 1980, nouvelles.
- Die laaste Sondag – The last Sunday, Tafelberg, 1983
- Poppie — die drama, (coauteur Sandra Kotzé), 1984
- Die vier vriende, 1985 – The four friends (1987) (livre pour la jeunesse)
- Missionaris, 1988
- Dansmaat, Tafelberg, 1993,nouvelles.
- Die reise van Isobelle, Tafelberg, 1995
- Twee Vroue, Tafelberg, 2002
- 'n Wonderlike geweld, auto-biographie, 2005
- Reisiger, Tafelberg, 2009
- The hunchback missionary, Jonathan Ball, 2014
- A Lion on the Landing : Memories of a South African Youth, Tafelberg, 2014
- Spertyd, Tafelberg, 2017 -Cul-de-sac (en anglais), Tafelberg, 2019
Notes et références
- (en) Alan Cowell, « Elsa Joubert, 97, Dies; Afrikaans Writer Explored Black Reality », The New York Times, (lire en ligne)
- (en) Emmanuel Kwaku Akyeampong et Henry Louis Gates, Dictionary of African Biography, Oxford, Oxford University Press, , 2720 p. (ISBN 978-0-19-538207-5), p. 6
- (en) Herman Eloff, « Iconic SA author Elsa Joubert was 'a pioneer - ahead of her time' », News24, (lire en ligne)
- (en) « Elsa Joubert », sur stellenboschwriters.com
- (en) Emmanuel Kwaku Akyeampong et Henry Louis Gates, Dictionary of African Biography, Oxford, Oxford University Press, , 2720 p. (ISBN 978-0-19-538207-5), p. 225-226
Liens externes
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