Église Sainte-Catherine de Montaut

L'église Sainte-Catherine se situe sur la commune de Montaut, dans le département français des Landes. Elle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Église Sainte-Catherine de Montaut

Clocher de l'église Sainte-Catherine
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Paroisse Notre-Dame-du-Mont-Carmel
Diocèse d'Aire et Dax
Début de la construction XIVe siècle
Fin des travaux XVIIe siècle
Style dominant Architecture gothique
Protection  Inscrit MH (1970)
Géographie
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Landes
Ville Montaut
Coordonnées 43° 44′ 26″ nord, 0° 39′ 34″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Landes
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

L’église Sainte-Catherine est édifiée au XIVe siècle. Elle est à l'origine constituée d’une salle unique, d’origine romane, éclairée par des fenêtres dont il ne subsiste qu'une ouverture trilobée et bouchée située sur l’arc qui donne, à droite, accès à la chapelle de la Vierge. Lors de son édification, le chœur est séparé de la nef par un arc comme l'indique le départ des ogives aujourd’hui détruites. La nef est initialement divisée en trois travées qui ont gardé leurs colonnettes, leurs chapiteaux ornés de feuillages ou de personnages et leurs voûtes où demeure une belle clef historiée. L’accès à l’église se faisait au travers d’une ouverture en plein cintre située à droite de l'entrée actuelle.

Un peu plus tard, une tour puissante est édifiée, son accès aménagé dans la nef au travers d'une porte située à l’étage donnant dans une tourelle d’escalier bâtie en encorbellement. Le chevet est également surélevé d’une partie polygonale et épaulé par des puissants contreforts.

" Les guerres de religion – poursuit le général Constans – furent pour Montaut une époque de désolation. En 1569, les troupes de Montgomery ravagèrent le bourg dont la population se montrait fidèle à la religion catholique. Les soldats du capitaine Thoiras incendièrent le clocher, l’église fut pillée et les cloches enlevées. La démolition de l’édifice fut entreprise par Gabriel et Étienne de Muret. Les ornements, joyaux, vases sacrés furent enlevés. "

" La reconstruction du bourg fut entreprise dès la fin du XVIe siècle. Pierre de Claverie, ancien régent du collège de Bordeaux et curé de la paroisse, entama la reconstruction de l'église[2]...", tout en ajoutant un collatéral gauche qui double pratiquement la capacité de l’église. C'est à cette époque aussi que les voûtes qui s’étaient effondrées au cours des guerres de religion ont été refaites en briques, à la toulousaine [3].

Au XVIIe siècle, une chapelle dédiée à la Vierge est construite à droite de la nef centrale. Un arc en plein cintre qui a remplacé une fenêtre aujourd’hui réemployée dans son mur méridional relie la chapelle à la nef centrale. Une sacristie est ensuite ajoutée dans l’angle formé entre le chœur et la chapelle. Au-dessus de sa porte, un tympan trilobé portant en caractères gothiques le monogramme IHS a été réutilisé.

Le retable est du XVIIe siècle. Il fait partie des plus anciens de ceux qui se sont conservés dans le département.

Le , le sol de l'église est restauré en pierre de Bidache par Antoine Mazzetti, ces travaux ayant préalablement fait l'objet d'une décision de justice.

La collection de vitraux qui ornent l'ensemble de l'église est datée de 1882. Ils représentent, à droite, Sainte Catherine, la patronne de l’église, à gauche, Saint-Pierre, le patron de la paroisse et au-dessus de la galerie, Notre-Dame de Buglose.

Vitraux figurant Notre Dame de Buglose et Sainte-Catherine :
Vitraux figurant Saint-Pierre :

En 1899, une tornade mit à mal toute la Chalosse. Elle emporta le toit pointu du clocher avec sa flèche de 28 mètres en ardoise. L’ancienne toiture du clocher a été remplacée, en 1936, par l’actuelle terrasse crénelée. Ce qui est apparu comme une aberration architecturale en béton armé est devenu le symbole de Montaut.

Description

L’entrée est formée de trois arcatures ogivales encadrant un portail en bois de chêne du XVIIe siècle. Sur le tympan admirablement sculpté, deux petits personnages ailés présentent les clefs pontificales et la tiare de Saint-Pierre, patron de la cité.

Dans le collatéral, les nervures, ogives, liernes et tiercerons se rejoignent à droite dans une bague à collerette et à gauche, dans une colonne, avec une grande finesse.

La clef qui se tient à l'entrée, représente Sainte-Catherine avec une grande précision. La sainte porte la palme ainsi que la roue dentée et brisée de son martyre. Elle est d’une grande beauté. Sa taille mince est prise dans une robe qui retombe à terre en une cascade de plis. Elle est couronnée et piétine l’empereur Maximilien qui tient à la main l’épée du persécuteur. La scène est encadrée par un enroulement de tiges souples.

La nef est ornée de deux chapiteaux aux représentations originales et à la signification énigmatique.

Le mobilier

Le retable du maître-autel est en bois doré. Il se compose de trois corps nettement séparés les uns des autres par des colonnes en partie cannelées. Il est splendide et grandiose. Son installation a même nécessité de remplacer les voûtes trop basses du chœur par un plafond plus élevé. Son couronnement central est en effet très élevé et très développé. Dieu le Père y est représenté en buste, les bras largement ouverts, sous une guirlande et à l’intérieur d’une architecture ornée de rayons. Au-dessous, sur des entablements, des angelots entourés de pots à feu viennent couronner la sainte patronne Catherine, qui est figurée sur la toile centrale, attachée au poteau de son supplice. Les niches latérales, décorées de guirlandes, abritent de grandes statues de saint Pierre et de saint Paul et, de part et d’autre, deux tableaux datés et signés "F. Gudin, Pau, 1836" qui représentent respectivement saint François de Sales et saint Charles Borromée. À la base du retable, le tabernacle illustre deux scènes de l’Annonciation surmontées du triangle de la Sainte Trinité et une scène de l’Épiphanie. Au-dessus du crucifix, un ange en bois doré tient d’une main un écusson avec le monogramme de Jésus et de l’autre, une trompe céleste.

Le retable de la chapelle dédiée à la Vierge est encadré de colonnes torses décorées de pampres et de grappes de raisins. Il se termine de chaque côté par une grande volute. Au centre, une toile signée "E.D. Filippy, 1833" représente la Vierge à l’Enfant avec saint Dominique et saint Simon Stock.

Le retable du collatéral se compose d'un ensemble de panneaux polychromes se terminant au sommet par des fleurons en relief. Une frise souligne l’entablement qui est surmonté d'une gloire formée de rayons et de nuages encadrant un triangle où se trouve un cœur enflammé. L’ensemble est couronné d’un baldaquin constitué de quatre branches et s'accompagne de pots à feu. Le tableau, peint en 1856 par Didelin, représente l’Apparition du Christ à Marguerite-Marie Alacoque.

Notes et références

  1. « Arrêté d'inscription de l'église Sainte-Catherine de Montaut », notice no PA00083984, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 14 avril 2011
  2. David Chabas, "Villes et villages des Landes" T1 P246
  3. Elles ont été de nouveau restaurées en 1973

Bibliographie

  • L'association des Amis des églises anciennes des Landes, "Guide pour la visite de quelques églises anciennes de Chalosse" P36
  • Monique Veaux "A la découverte de Dax et de sa région" P239
  • David Chabas, "Villes et villages des Landes" T1 P243
  • Raoul Deloffre & Jean Bonnefous "Églises, châteaux et fortifications des Landes méridionales" P96
  • Francis Marsan, "Un aspect méconnu de l'activité des Mazzetti : le dallage de l'église de Montaut", bulletin de la Société de Borda 1972, P185
  • Notice "Église Ste Catherine",

Voir aussi

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