Edwige Belmore

Edwige, connue également sous son pseudonyme Edwige Belmore (née vers 1957 à Paris et morte le 22 septembre 2015 à Miami, en Floride), est une figure des années 1980 en France. Elle est physionomiste au Palace et chanteuse du groupe Mathématiques modernes. Elle est surnommée la « Reine des punks ».

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Biographie

Elle naît Edwige Bessuand[1] à Paris, abandonnée à l'Assistance publique[2]. À l'adolescence, elle habite au Kremlin-Bicêtre. Ses parents adoptifs se séparent et l'abandonnent à l'aube de sa majorité[2],[3],[4]. Elle part alors vivre chez Maud Molyneux, rue Vavin[n 1], où elle se transforme peu à peu en punk[5], se rasant les cheveux et teignant en platine ce qui repousse[6]. Elle passe ses nuits au Sept avec Maud et Paquita Paquin quand elles ont la chance que le physionomiste les laisse entrer[7],[n 2], aux Bains Douches où elle fait parfois le spectacle sur scène[8] ou encore à La Main Bleue avec ses copines Paquita et Eva Ionesco[9]. Elle devient « la figure de proue » du Palace[10] et physionomiste du lieu[11],[12],[n 3]. Sa rencontre avec Paloma Picasso lui fait découvrir le monde de la jet-set : elle devient ainsi amie avec Yves Saint Laurent ou Loulou de la Falaise[3]. Elle se rend pour la première fois à New York fin 1977, fréquente le Studio 54[11] et retourne régulièrement dans cette ville les années suivantes[4].

Elle fonde avec Claude Arto le groupe Mathématiques modernes dont elle est la chanteuse[11]. Elle est alors soutenue par Philippe Guibourgé qui lui donne des vêtements de chez Chanel[3].

Edwige défile pour Jean-Paul Gaultier[13] ou Thierry Mugler[14]. Elle est photographiée en 1990 par Pierre et Gilles pour un œuvre intitulée Sainte Gertrude la Grande. « Le fort tempérament de notre modèle et son allure de garçonne allaient bien avec la réputation de rigueur et d'austérité de cette figure intellectuelle et mystique qu'était Gertrude la Grande » explique le duo de photographes[15]. Au cours de sa carrière, elle est plusieurs fois photographiée par Pierre et Gilles, aussi bien pour la presse que pour la publicité[4]. Bien avant, elle est également le sujet de photographies de Helmut Newton[14] pour une photo rarement publiée[4], Maripol quelques années après, ou Jean-Baptiste Mondino. À la suite d'une photo de Pierre Commoy[4], elle fait la couverture du no 4 de Façade où elle embrasse Andy Warhol sur la joue[11],[2] ; le magazine titre « La reine du punk et le pape de la pop »[3]. Elle serait à l'origine du titre The Sweetest Taboo de Sade[12],[16]. Elle se marie avec Jean-Louis Jorge, de quinze ans son aîné[4].

En 2012, elle apparaît dans un documentaire de Jérôme de Missolz, Des jeunes gens mödernes, dans lequel un groupe de jeunes artistes, fascinés par le mouvement punk, rencontrent un critique musical de cette période[17]. Elle part en Inde, puis va vivre à New York et enfin à Miami. Edwige Belmore meurt en Floride le 22 septembre 2015[13] dans un l’hôpital local, à l'âge estimé de 58 ans[11].

Notes

  1. Paquita Paquin habite là également.
  2. Après avoir de nombreuses fois insisté, Fabrice Emaer finira par leur donner une carte d'accès.
  3. Une autre physionomiste du Palace est Jenny Bel'Air.

Références

  1. Simon Liberati, « Mannequin, chanteuse, muse punk : vies et mort d'Edwige Belmore », sur vanityfair.fr,
  2. Simon Liberati, « Simon Liberati raconte Edwige, "reine des punks" », sur Les Inrocks, (consulté le )
  3. (en) Teresa Cannatà, « Edwige Belmore », sur vogue.it,
  4. Interview : (en) « In conversation with EEPMON:Edwige Belmoreur, The Queen of Punk », sur mocoloco.com
  5. Paquin 2005, p. 93.
  6. Paquin 2005, p. 112.
  7. Paquin 2005, p. 124.
  8. Paquin 2005, p. 128.
  9. Paquin 2005, p. 134.
  10. Paquin 2005, p. 144.
  11. « Edwige Belmore, "Reine des punks" des années 80, est morte », sur culturebox.francetvinfo.fr,
  12. Clément Ghys, « Edwige Belmore, mort de «la reine des punks» », sur next.liberation.fr,
  13. Marie Haynes, « Edwige Belmore, l’égérie punk, est décédée », sur gala.fr,
  14. (en) Kristin Anderson, « Remembering Edwige Belmore, the Legendary Punk of Parisian Nightlife », sur vogue.com,
  15. Chloé Devis, Derrière l'objectif de Pierre et Gilles : Photos et propos, Éditions Hoebeke, , 155 p. (ISBN 2842304683), p. 66
  16. (en) Richard Cabut et Andrew Gallix, Punk Is Dead: Modernity Killed Every Night, John Hunt Publishing, , 336 p. (lire en ligne)
  17. « Mort d’Edwige Belmore, figure punk des années 1980 », Le Monde, (lire en ligne)

Source

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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