Jean-Pierre Rothé

Jean-Pierre Rothé, né le à Nancy et mort le à Montpellier (où il a vécu après sa retraite)[1], est un géophysicien français, enseignant et ancien directeur de l'Institut de physique du globe de Strasbourg.

Il fut l'un des premiers sismologues à insister pour que le risque sismique soit pris en compte par les architectes et administrations pour les grands ouvrages et la construction publique. Il a ainsi assumé auprès de l'UNESCO des missions d'expert international[1].

Biographie

Fils d'Edmond Rothé (1873-1942) et de Marguerite Tilly, il est issu d'une famille alsacienne qui choisit la France en 1870). Son père était professeur à la faculté des sciences de Nancy, puis professeur et doyen de la faculté des sciences de Strasbourg. Sa mère Marguerite, originaire de Lorraine, a vécu à Toul et Saint-Dié ; elle était la fille d'un artiste graveur[1].

Aîné de 3 enfants, il étudie au lycée Poincaré de Nancy. Alors que la ville est bombardée par l'Armée allemande lors de la Première Guerre mondiale, sa famille migre à Paris (en 1915). Jean-Pierre Rothé fréquente alors le lycée Henri-IV où il obtient la médaille « des premiers trois fois de suite » [1].

En 1919, alors que son père retourne à l'université de Strasbourg pour y créer un enseignement de physique du globe, Jean-Pierre Rothé poursuit ses études secondaires au lycée Fustel de Coulanges. Son père se passionne alors pour la sismologie et est à l'origine, en pleine reconstruction, peu après la fin de la Première Guerre mondiale de l’Annuaire de l'institut de physique du globe, dont la première partie était consacrée à la météorologie et la seconde aux données sismologiques de 1919 (cette publication se poursuivra jusqu'en 1936, remplacée par les Annales de l'institut de physique du globe) [1].

Jean-Pierre Rothé entre à la Faculté des Sciences de Strasbourg, mais termine son cursus universitaire à Paris. Il y soutient en 1937 une thèse de doctorat ès sciences intitulée Contribution à l'étude des anomalies du champ magnétique terrestre, le jury étant présidé par Charles Maurain. Sa thèse analyse et interprète certaines anomalies magnétiques créées par des gisements de roches éruptives ou des accidents géologiques en terrain sédimentaire, et étudie l'anomalie magnétique du bassin de Paris, ainsi que la structure géologique et la morphologie du Groenland près du Scoresby Sund[1].

En 1928, il devient assistant à la Faculté des Sciences de Strasbourg[1]. Cinq ans plus tard, lors de la seconde Année polaire internationale (1932-1933), il est retenu pour contribuer à une expédition scientifique au Groenland (à Scoresby Sund). Le lieutenant de vaisseau Yann Harbert et de Max Douguet, futur amiral l'emmènent vers le grand Nord où il enregistre le magnétisme terrestre, étudie certains courants telluriques et entreprend des études géologiques. Il effectue avec Alexandre Dauvillier (qui étudie les aurores boréales, le champ électrique et de l'ionisation de l'air polaire) et Paul Tchernia (biologiste et océanographe) il effectue le premier hivernage scientifique français en Arctique[1].

En 1944, il s'engage dans le maquis de Haute-Lozère, puis dans la brigade du Languedoc comme officier de transmission. Il participe aux combats du mont Mouchet et de Chaudes-Aigues.

Sportif, et notamment skieur, il s'est occupé du ski club alpin du Bas-Rhin qu'il a longtemps présidé[1].

Œuvre scientifique

Jean-Pierre Rothé, à la suite de son père, a principalement consacré sa carrière à la sismologie. Quand son père meurt en 1942, Jean-Pierre Rothé, à la demande du bureau du Comité national français de géodésie et géophysique, devient secrétaire général intérimaire de l'Association internationale de séismologie et de directeur du Bureau central international de séismologie (BCIS), alors transféré à Clermont-Ferrand en zone libre[1]. En 1945, il est nommé professeur à la Faculté des Sciences de Strasbourg et directeur de l'Institut de physique du globe de cette même université.

À Oslo, en 1948 (lors de l'assemblée générale de l'Association internationale de séismologie), on lui confirme son mandat de secrétaire général (qu'il conservera une trentaine d'années jusqu'en 1975), et de directeur du BCIS[1]. Le président de l'association, le Dr Stoneley et lui réorganisent l'association qui en 1951, à l'occasion de l'assemblée générale de Bruxelles, est renommée en Association internationale de sismologie et de physique de l'intérieur de la Terre, élargissant son champ de compétence.

Il dirige aussi l'Institut de physique du globe de Strasbourg, et le Bureau central sismologique français[1].

Bien avant la reconnaissance de la tectonique des plaques, au vu des données sismologiques qu'il réunit et étudie, il montre une coïncidence entre les épicentres de tremblements de terre sous-marins et l'axe central des dorsales médio-océaniques et montre dès 1954[2] que les dorsales sud-atlantique et sud-ouest-indien font partie d'un même système[1].

Distinctions (dont scientifiques)

Bibliographie

Notes et références

  1. Texte à la mémoire de JP Rothé, prononcé le 15 mai 1991, par R. Schlich, directeur de l'Institut de physique du globe, directeur du Bureau central sismologique français
  2. article paru dans les comptes rendus de la Royal Astronomical Society de Londres

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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