Ébriés

Les Ébriés sont une ethnie de Côte d'Ivoire. Initialement appelés « Tchaman » ou peuple « atchan » entendons « ceux qui ont été choisis, ou les élus », le nom "Ébrié" leur fut donné par leurs voisins Abourés de Moossou, par raillerie qui signifie « les guerriers méchants » et ce à la suite d'une guerre perdue par ces derniers. À leur tour les Ebriés les appelaient "Kôrôman" qui signifie « les gens sales » en ébrié.

Ébriés
Jeunes femmes en tenue de fête

Populations significatives par région
Autres

Aire géographique

Bateau-bus sur la lagune Ébrié à Abidjan

Les Tchamans sont des lagunaires. Ils vivent au Sud de la Côte-d'Ivoire, autour de la lagune ébrié. Cet imposant plan d'eau qui traverse la ville d'Abidjan va de Grand-Bassam (à l'est) au canal d'Asagni (à l'ouest). Ce peuple représente environ 0.5 % de la population du pays .

Histoire

Les Tchaman sont membres du groupe ethnique et linguistique Akan. Leur tradition orale nous enseigne qu'ils viennent de l'Est , en Côte d'Ivoire, ils sont regroupés en neuf phratries ou goto, possédant chacune son propre nom  : Akouedo, Kwè, Bidjan, Yopougon, Nonkwa, Songon, Bobo, Dyapo, Bya et Gnangon.Toutes ces phratries forment un ensemble de soixante-trois villages.

Organisation des villages

Dans l'ensemble, les Tchaman habitent de gros villages organisés le long d'une artère centrale. Chaque village, possède au moins deux édifices religieux : église catholique, temple protestant et temple harriste. Les villages ou akubè sont divisés en quartiers ou akrobu dont les noms tiennent compte de l'inclinaison du terrain sur lesquels ils sont bâtis. Atô est le nom donné aux quartiers qui se trouvent sur les terrains élevé et até pour ceux qui se trouvent sur les terrains bas. Les bâtiments des écoles sont groupés dans un quartier à part. Les cimetières se trouvent généralement dans le quartier atô (élevé) à quelques centaines de mètres du village..

Activités économiques

L'activité principale de ce peuple est la pêche. Toutefois, ceux qui habitent dans les régions périphériques (Songon, Bingerville...) pratiquent l'agriculture et produisent des vivriers (banane plantain, igname, taro, manioc) et des produits d'exportation (café, cacao, hévéa, palmier à huile, banane douce...)

Organisation politique et traditionnelle

L'une des structures fondamentales de la société Atchan, ce sont les générations d'habitants. Une génération regroupe tous ceux qui sont nés dans un espace de temps de quinze ans au moins. Les membres de la même génération se considèrent tous comme des frères. Cette organisation prend en compte les deux sexes (homme et femme) et l'on distingue quatre générations désignées sous les appellations suivantes : Blessoué, Gnando, Dougbo et Tchagba. Chaque génération comprend quatre classes d'âge dont les noms sont Djehou (aînés), Dogba (puînés), Agban (cadets) et Assoukrou (benjamins). Le cycle complet des quatre générations dure soixante ans. il faut noter que cette organisation sociale repose essentiellement sur des clans qui sont fonctions du lignage maternel. Toutefois, un enfant qui naît appartient à son père. Ce dernier est chargé de lui donner un nom. C'est lorsqu'il grandit qu'il intègre sa famille maternelle (système matrilinéaire). Les rapports entre les générations sont institutionnalisées. Cette organisation fait que pour le peuple Atchan, tous les individus sont égaux en droits et en devoirs et sont chargés de diriger les affaires du village. Ce qui fait de la société Atchan, une société égalitaire et démocratique.

La Fatchué ou fête de génération chez les Atchan

Chaque année, une des générations ci-dessus mentionnées organise une fête appelée Fatchué, c'est la fête de génération du peuple Atchan vieille de plus de trois cents ans. C’est une cérémonie initiatique qui marque le passage d’une étape à une autre dans la vie des jeunes filles et garçons des classes d’âge qui composent une génération. Au cours de cette fête, la classe d’âge dirigeante passe le flambeau à une autre classe d’âge qui aura à son tour à gérer les affaires du village. Ce passage de flambeau permet à la classe d'âge qui le reçoit, de passer de l’adolescence à l’âge adulte, à l’âge de la maturité. À partir de cette cérémonie, les individus de cette classe d'âge auront le droit de prendre la parole au cours des assemblées et donc de prendre part aux décisions du village.

Culture

Pendentif-serpent[1].

Bon à savoir

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  • Le nom Ébrié a été donné aux Tchaman par les Abourés qui étaient leurs adversaires dans les temps ancestraux. Etymologiquement, le mot signifie "les hommes charbon" ou "hommes sales". Le nom Ebrié, pour les Abourés, avait une connotation péjorative. Pour une raison qui lui était propre, le colon a choisi ce nom plutôt que Tchaman comme eux-mêmes s’appelaient. Le singulier de Tchaman est Tchabio pour un homme et Tchabia pour une femme. L’appellation Tchaman tend aujourd’hui à disparaître, au profit de Atchan.
  • Abidjan est une déformation de l'expression "Min djan m'bi". Ce qui veut dire en langue atchan "je coupe des feuilles ". MBidjan nin indique le peuple d'Abidjan. et signifie littéralement "les coupeurs de feuilles"
  • Tous les villages atchan comprennent 8 familles qui sont les: Kouèdoman, Tchadoman, Abromando, Gbadoman, Godouman, Fiédoman, Locomman et Djoumando.Sika . GNABA

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Annales de l'Université d'Abidjan, 1969, série F : Ethnosociologie, 1969, tome I,, fasc. 1, p. 51-89.
  • René Bouscayrol, « Notes sur le peuple ébrié », in Bulletin de l'Institut français d'Afrique noire, tome XI, nos 3-4, juillet-, p. 382-408
  • Gérard Dumestre, « Note sur quelques jeux Ebrié du village de Locodjro », in Annales de l'Université d'Abidjan, série F, (1970), tome II, fasc.2, p. 103-108
  • Marthe Adjoba Koffi, Mutations sociales et gestion de l'espace rural en pays ébrié (sud-est de la Côte d'Ivoire), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2007, 415 p. (thèse de Géographie)
  • Anne-Marie Pillet-Schwartz, Aghien un terroir ébrié : quinze ans de technostructure en Côte d'Ivoire, ORSTOM, Paris, 1982, 161 p. (ISBN 2-7099-0611-2) (texte remanié d'une thèse de 3e cycle de Géographie, compte-rendu en ligne )
  • Monographie des cercles. Histoire et coutumes de la Côte d'Ivoire. Cercle des Lagunes. Les ébrié, Imprimerie Nationale, Direction des Archives Nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan, 1976, 100 p.
  • R. Babi, « Les catholiques ébrié ont enfin leur premier prête», Eburnéa, n° 37, 1970, p.23-25
  • E. Bangouly, Les ébrié (IFAN, Dakar, XI-CI, 393). Ecole Normale William-Ponty, Sébikhotane, 1940, 48 p.
  • R. Bouscayrol, « Note sur le peuple ébrié» (Histoire, démographie, ethnographie, pêche, cartes), Bulletin IFAN, II, n° 3-4, Carte, 1949, pp. 382, 408
  • T. Yegnan, « Autorité familiale et autorité politique dans un village ébrié (Songon-M'Bratté)», Bulletin d'information et de liaison des Instituts d'ethnosocilogie et géographie tropicale, Université d'Abidjan, n° 1, 1968, pp. 2-13
  • G. Niangoran-Bouah, « Les ébrié et leur organisation politique traditionnelle», Annales de l'Université d'Abidjan, F, Ethnosociologie, I, L., Cartes, 1969, pp. 51-89.
  • J. P. Tastet, L'environnement physique du système lagunaire ébrié, Département Science de la Terre, Université d'Abidjan, 1974
  • « Histoire et coutumes de la Côte d'Ivoire. Le cercle des lagunes. Les ébrié» (Extraits des Archives Nationales de la Côte d'Ivoire), Monographie des cercles, tome I, 1976
  • Christiani, Cercle des lagunes. Abidjan. Coutumes. Tribu ébrié (Document conservé aux Archives Nationales de Côte d'Ivoire, Abidjan), s.d., dactyl., 36 p.
  • V. Oga, Les ébrié (IFAN, Dakar, XI-CI-397), Ecole Normale William-Ponty, , Sébikhotane, s.d., 40 p.

Articles connexes

Liens externes

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