Banane plantain

La banane plantain est une espèce hybride de plante de la famille des Musaceae. Comme la banane dessert, elle est un sous-groupe de l'espèce Musa ×paradisiaca (issue du croisement entre Musa acuminata et Musa balbisiana).

Pour les articles homonymes, voir Plantain et Banane (homonymie).

La banane plantain est simplement appelée « plantain » en Afrique. Ce faux-fruit prend encore divers noms selon le lieu géographique : « banane cochon » dans certaines régions, « banane farine » ou « banane jaune » dans les Antilles, « banane poingo » en Nouvelle-Calédonie, ou « banane à cuire »[1],[2],[3],[4],[5].

Cette banane est plus riche en amidon que celles habituellement consommées en dessert. Elle est couramment consommée dans une grande partie de l’Afrique, dans les Caraïbes, en Amérique centrale et dans certains pays d’Amérique du Sud.

La banane plantain possède la caractéristique d'être plus rigide que la banane.

Vocabulaire

En Afrique et dans l'île de Tenerife, on parlait autrefois de platane pour désigner le bananier, et le fruit continue de s'appeler platano en espagnol ; ainsi, dans la relation qu'il fait de sa visite de l'île de Tenerife, Jean-Baptiste Gaby, en 1689, explique que les bananes « sont les fruits de l'arbre Platane. Ils entroient pour lors dans leur maturité ; c'est un fruit de la grosseur et longueur de nos petits concombres, il est d'un goût fort douceâtre & un peu sauvage, quand on n'y est pas accoûtumé. Les espagnols y voient, disent-ils, au milieu l'image d'un crucifix, quand on les coupe en biaisant ; les plus crédules de nos françois pensoient l'y voir : mais quelque soin que nous prission à l'examiner, nous en pûmes jamais l'y voir[6]. »

Utilisation

Chips de plantain.

Par rapport à la banane dessert, la banane plantain est généralement plus grosse et plus longue, sa chair est un peu rosée et est un peu plus pauvre en sucre mais beaucoup plus riche en amidon, ce qui la rend plus ferme, lui conférant une bonne tenue à la cuisson. Bien que tout aussi savoureuses crues que les premières, leur chair est plus ferme et il est plutôt d'usage de les consommer après cuisson car elles restent entières et servent de féculent pour accompagner des plats de viande, poulet et poisson.

En Afrique subsaharienne, la banane plantain est le plus souvent consommée à maturité, bouillie, grillée ou frite. Cuisinée avant complète maturité, elle est à ce stade plus ferme et moins sucrée avec une texture assez proche des tubercules farineux. Elle doit être blanchie (passage à l’eau bouillante salée) pour pouvoir être pelée puis passée à la friture ou utilisée dans des ragoûts comme la pomme de terre. Elles peuvent être servies entières ou en purée, frites à l'huile (elles sont alors appelées allocos), coupées dans leur longueur ou en tranches fines comme des chips, enfilées sur des brochettes, en petits cylindres alternés avec des petits cubes de viande, etc. On peut également les frire dans de l'huile après les avoir pilées et mélangées avec un peu de farine, cela donne du claclo. Elles peuvent aussi être découpées en lamelles et séchées, avec un peu de sel.elles peuvent, aussi être cuite immatures, vertes,et est très utilisée en amazonie péruvienne. Elle accompagne de nombreux plats, verte généralement. Ils l'utilisent pour préparer le fameux "tacaxo" qui consiste à cuisiner les bananes vertes, pour ensuite en faire une purée et la mélanger avec des légumes, de la viande, et en fond une "boule" délicieuse. Elle est également frite, grillée verte.

Elles entrent dans la composition du foutou banane ivoirien et de la potée antillaise. Elles ne font pas actuellement l'objet d'un commerce international important[non neutre].[réf. nécessaire]

Génétique

La plupart des plantains sont du groupe AAB[7]. Quelques autres du groupe ABB. Un groupe de distribution plus restreint mais aussi économiquement important est celui des bananes de l'Est africain du groupe AAA. Génétiquement distinct, il est désigné comme AAA-EA.

Botaniquement, le plantain n'est pas une espèce différente de la banane dessert mais seulement un cultigroupe.

Production

Malgré son adaptation à des écosystèmes variés et son potentiel élevé de production, la production de bananier plantain reste une culture marginale[réf. nécessaire] notamment à cause de l’indisponibilité du matériel végétal de bonne qualité et l’utilisation fréquente de mauvais rejets. La production de la banane plantain peut durer de 12 à 15 mois de la multiplication des rejets à la récolte. Toutefois, plusieurs techniques de production intensive ont été mises au point parmi lesquelles la culture in vitro et le plant issu des fragments de tige (PIF)[8] qui permet de produire de très nombreux rejets sains en 3 mois[9].

Galerie

Synonymes

  • Musa dacca Horan.
  • Musa rosacea Jacq.
  • Musa ×sapientum L.

Notes et références

  1. (en) Luis A. Bello-Perez, Edith Agama-Acevedo, Olivier Gilbert & Domonique Dufour, Tropical and Subtropical Fruits : Postharvest Physiology, Processing and Packaging, Wiley-Blackwell, , 648 p. (ISBN 978-1-118-32411-0, lire en ligne), « Banana », p. 149
  2. (en) Dole Food Company, Inc., Encyclopedia of Foods : A Guide to Healthy Nutrition, Academic Press, coll. « Oxford Companions Series », , 516 p. (ISBN 978-0-08-053087-1, lire en ligne), p. 158
  3. (en) Alan Davidson, The Oxford Companion to Food, Oxford University Press, coll. « Oxford Companions Series », , 3rd éd., 921 p. (ISBN 978-0-19-967733-7, lire en ligne), p. 58
  4. (en) Jennifer Thomson, Handbook on Agriculture, Biotechnology and Development, Edward Elgar Publishing, , 880 p. (ISBN 978-0-85793-835-0, lire en ligne), « Africa », p. 107
  5. (en) Agricultural and Mineral Commodities Year Book, Europa Publications, , 373 p. (ISBN 978-1-85743-150-6, lire en ligne), p. 52
  6. Jean-Baptiste Gaby, supérieur du couvent de l'observance de Saint-François de Loches (1689), Relation de la Nigritie, contenant une exacte description de ses Royaumes & de leurs Gouvernements, la Religion, les Mœurs, Coustumes & raretez de ce Païs. Avec la découverte de la Rivière du Senega, dont on a fait une Carte particulière ; Ed: E. Couterot, 92 pages (livre numérisé par Google)
  7. (en) Randy C. Ploetz, Angela Kay Kepler, Jeff Daniells et Scot C. Nelson, « Banana and plantain – an overview with emphasis on the Pacific island cultivars », Traditional Tree Initiative, (lire en ligne, consulté le )
  8. E. Lionelle Ngo-Samnick, Production améliorée du bananier plantain, Wageningen, Pays-Bas, ISF Cameroun et CTA, coll. « PRO-AGRO », , 24 p. (ISBN 978-92-9081-471-9, lire en ligne), p. 4
  9. Vidéo du CORAF sur le PIF

Liens externes

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