District des Franches-Montagnes

Le district des Franches-Montagnes est un des trois districts du canton du Jura en Suisse. Le chef-lieu est Saignelégier.

District des Franches-Montagnes
Administration
Pays Suisse
Canton Jura
Chef-lieu Saignelégier
N° OFS B2602
Démographie
Population
permanente
10 447 hab. (2019[1])
Densité 52 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 15′ 00″ nord, 6° 59′ 00″ est
Superficie 200,18 km2
Subdivisions
Communes 13
Localisation

Carte de la subdivision.
Géolocalisation sur la carte : canton du Jura
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : Suisse

    Le district a été créé le 1979 à la suite de la création de la République et Canton du Jura.

    Géographie

    Les Franches-Montagnes se situent entre le canyon resserré du Doubs et le Vallon de Saint-Imier, là où les chaînons successifs du Jura perdent progressivement de l'altitude en allant vers l'ouest. Elles forment, à l'altitude de 1 000 à 1 100 mètres, un plateau de 200 kilomètres carrés.

    L'érosion, très avancée, a nivelé montagnes et vallées jusqu'à les rendre difficilement repérables. Les rides allongées émergeant ici ou là ne sont pas des plis, mais seulement les restes plus résistants de couches calcaires non encore aplanies.

    Malgré des précipitations atteignant 100 à 110 centimètres, la contrée est pauvre en cours d'eau. Les emposieux et les dolines, souvent disposés en alignement, les entonnoirs où s'engouffrent les eaux sont fréquents. Pourtant, de nombreuses cuvettes tapissées d'argile imperméable dissimulent de petits lacs ou étangs dont les eaux s'écoulent et disparaissent dans les profondeurs en des endroits généralement connus.

    II en est ainsi pour l'Étang de la Gruère. Ses eaux, mêlées aux eaux d'infiltration de la région, réapparaissent 16 heures plus tard et 4 kilomètres plus loin, à Tramelan, sous forme de résurgence. Le climat du haut plateau est rude, les hivers sont longs et la période de végétation estivale ne dure que quatre à cinq mois. Les conditions expliquent pourquoi l'occupation principale des habitants est l'élevage du bétail.

    Armoiries et étymologie

    Le blason du district des Franches-Montagnes est aussi celui de la commune de Saignelégier. Il est d'or, avec un miroir d'argent bordé de sable, placé sur six montagnes de gueules posées trois sur trois. Il s'agit des armoiries parlantes des nobles de Spiegelberg (miroir, montagne), dont les restes du château sont encore visibles sur l'arête du Rocher des Sommêtres, situé sur la frontière communale entre les communes de Muriaux et du Noirmont, à 2,5 km de Saignelégier. [réf. nécessaire]

    Le nom de Franches Montagnes des Bois, Freiberg en allemand, date d'une charte du 17 novembre 1384 par laquelle le prince-évêque de Bâle Imer von Ramstein accorda une franchise totale d'impôts à ses vassaux de Spiegelberg, seigneurs de Muriaux, pour leur fief alors relativement pauvre et désertique. Le nom de Franche-Comté est contemporain.

    Économie

    L’implantation de l’horlogerie sur la plateau franc-montagnard remonte à l’époque des paysans-horlogers. Elle reste établie aux Breuleux (Valgine), aux Genevez (Edox), (Novi), au Noirmont (Louis Erard, Paul Picot), aux Bois (Rodolphe) et à Saignelégier (Maurice Lacroix, Aérowatch). Plusieurs entreprises produisent des boîtes de montres aux Breuleux (Donzé-Baume et Mica), au Noirmont (Joseph Erard, Orolux, Detech, Promotech, Novotech) et à Saignelégier (Queloz).

    Une entreprise spécialisée dans l'informatique des assurances sociales (Globaz) s’est développée au Noirmont.

    Le secteur tertiaire est surtout représenté par le tourisme, notamment l’hôtellerie/restauration et les loisirs (ski de fond, randonnée pédestre, équitation, golf aux Bois, canoë, pêche à la ligne).

    L’agriculture joue encore un rôle important dans ce district, berceau de l’élevage d’une race de cheval de trait et d’équitation, la race franc-montagnarde. Le principe des pâturages communaux a contribué à cette vocation de terre d’élevage. Jusque dans les années 1960, le principe du libre-parcours du bétail a prévalu. Ce droit avait été accordé aux Francs-Montagnards par le prince-évêque Imier de Ramstein, au XVe siècle. Au XXe siècle, avec le développement de la circulation routière, le nombre des accidents impliquant le bétail avait considérablement augmenté. En vertu du droit de libre-parcours, la responsabilité causale du propriétaire de bétail n'était pas engagée et l'automobiliste devait supporter tous les dégâts. Un arrêt du Tribunal fédéral mit fin à cette pratique.

    Communes

    En date du 1er janvier 2009, à la suite de fusions, les communes suivantes sont devenues des localités : Goumois et Les Pommerats (Saignelégier), Le Peuchapatte (Muriaux), Montfavergier (Montfaucon). Également certaines communes ont fusionné avec Saint-Ursanne et ont de ce fait quitté le district des Franches-Montagnes pour rejoindre le district de Porrentruy en tant que localités de Clos du Doubs : Épauvillers et Épiquerez.

    Le district est composé des communes suivantes:

    Les communes du district
    Nom N° OFS[2] Population
    (décembre 2019)[1]
    La Chaux-des-Breuleux 6744 +0 00099,
    Lajoux 6750 +000672,
    Le Bémont 6741 +000322,
    Le Noirmont 6754 +001 883,
    Les Bois 6742 +001 232,
    Les Breuleux 6743 +001 533,
    Les Enfers 6745 +000149,
    Les Genevez 6748 +000504,
    Montfaucon 6751 +000583,
    Muriaux 6753 +000494,
    Saignelégier 6757 +002 632,
    Saint-Brais 6758 +000221,
    Soubey 6759 +000123,
    Total +010 447,

    Administration

    Préfets des Franches-Montagnes

    Pendant la période bernoise, qui s'est achevée lors de la création du canton du Jura en 1979, les Franches-Montagnes disposaient d'un préfet représentant l'administration cantonale dans le district[3].

    Liste des préfets des Franches-Montagnes
    Début Fin Nom Parti Remarques
    1896 1926 Ephrem Jobin
    1926 1928 Joseph Jobin PDC Président du Tribunal de district (1926-1928)
    1928 1945 Alfred Wilhelm[4]

    (1928-1945)

    Avocat

    Greffier du Tribunal de district (1922-1928)

    Président du Tribunal de district (1928-1945)

    Juge à la Cour d'appel du canton de Berne (dès 1945)

    1945 1966 Paul Hublard[5]

    (1901-1989)

    Avocat

    Greffier du Tribunal de district (1928-1945)

    Président du Tribunal de district (1945-1966)

    1966 1978 Charles Wilhelm[6]

    (1925-2013)

    PDC Avocat

    Greffier du Tribunal de district de Courtelary (1955-1966)

    Président du Tribunal de district (1966-1990)

    Juge non permanent au Tribunal cantonal (dès 1978)

    Annexes

    Notes et références

    1. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la Statistique (consulté le ).
    2. [xls] « Liste officielle des communes de la Suisse - 01.01.2016 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le )
    3. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Préfets », sur www.diju.ch (consulté le )
    4. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Wilhelm, Alfred (1897-1968) », sur www.diju.ch (consulté le )
    5. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Hublard, Paul (1901-) », sur www.diju.ch (consulté le )
    6. « DIJU - Dictionnaire du Jura – Wilhelm, Charles (1925-2013) », sur www.diju.ch (consulté le )

    Bibliographie

    • Paul Bacon, Un peu d'histoire des Franches-Montagnes et de la Courtine, Saignelégier, 1941
    • Paul Bacon, Les Franches-Montagnes Pays des Hautes Joux, Genève, 1957
    • Jean-Pierre Beuret, François Noirjean, Clément Saucy, Franches-Montagnes, pays du cheval, Porrentruy, 1997
    • Paul Jubin, Les Franches-Montagnes à cœur ouvert, Fribourg, 1963
    • Paul Jubin, Le Franc-Montagnard : miroir d'un siècle de vie régionale, Saignelégier 1998
    • Marie-Louise Oberli-Wermeille, Le djâsaie de tchie nos : glossaire patois des Franches-Montagnes, Saignelégier, 2006
    • Jean-Paul Prongué, La Franche Montagne de Muriaux à la fin du Moyen Âge, Porrentruy, 2000

    Liens externes

    • Portail de l’Espace Mittelland
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