Death in Venice
La Mort à Venise
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Death in Venice (en français La Mort à Venise), op. 88, est un opéra en deux actes et dix-sept tableaux de Benjamin Britten, sur un livret de Myfanwy Piper inspiré de la nouvelle éponyme de Thomas Mann, La Mort à Venise.
L'opéra a été créé le à Snape Maltings pendant le festival d'Aldeburgh. Le ténor Peter Pears (par ailleurs compagnon de Britten) jouait le rôle d'Aschenbach, tandis que le baryton John Shirley-Quirk interprétait huit rôles différents. Tadzio y est un danseur muet, accompagné par de la musique de gamelan, symbolisant une impossible communication entre les deux personnages majeurs.
Distribution de la création
- Peter Pears : Gustav von Aschenbach (ténor)
- John Shirley-Quirk : le voyageur / le vieux dandy / le vieux gondolier / le directeur de l'hôtel / le barbier / le chef des acteurs / voix de Dionysos (baryton)
- Deanne Bergsma : La mère polonaise (danseuse)
- Robert Huguenin : Tadzio, son fils (danseur)
- Elisabeth Griffiths et Melanie Phillips : les sœurs de Tadzio (danseuses)
- Nicolas Kirby : Jaschiu, ami de Tadzio (danseur)
- Thomas Edmonds : le portier de l'hôtel (ténor)
- Michael Bauer : la batelier (baryton)
- Stuart Harling : le serveur de l'hôtel (baryton)
- Alexandra Browning : la mère russe (soprano)
- Michael Follis : le père russe (basse)
- Angela Vernon Bates : la mère allemande (mezzo-soprano)
- Robert Carpenter Turner : le guide (baryton)
- Peter Leeming : l'employé anglais (baryton)
- Anne Kenward : la gouvernante (soprano)
- Iris Saunders : la vendeuse de fraises (soprano)
- Sheila Brand : la vendeuse de dentelles (soprano)
- Anne Wilkens : le vendeur de journaux (soprano travesti)
- Stephen James Adams : le verrier (ténor)
- Neville Williams et Penelope Mackay : promeneurs (ténor et mezzo-soprano)
- James Bowman : voix d'Apollon (contreténor)
- Marchands, musiciens, acrobates, gondoliers
Commentaires
D'après Renaud Machart, « le livret est beaucoup plus fidèle à l'original que ne l'est le scénario »[1] du film homonyme de Luchino Visconti. Opéra testamentaire, il s'attache surtout à décrire une passion muette et intérieure, à savoir le drame vécu par le personnage principal, sa solitude totale, son isolement dans une atmosphère d'émotion morbide, d'où une succession de libres récitatifs et airs très méditatifs, d'un lyrisme sobre. On retrouve les inventions mélodiques, les procédés rythmiques et le goût des sonorités rares chers à Britten, en particulier dans l'orchestration : par exemple, le rôle dansé (donc muet) de Tadzio est baigné du halo des percussions, du célesta et du gamelan balinais, que le compositeur avait connu dans ses voyages des années 1950. La mer est également présente, mais à la différence de Peter Grimes, où elle apparaissait à la fois violente et mortelle, ici, elle ne fait qu'accompagner les jeux de plage et l'image radieuse de Tadzio. L'essentiel se trouve dans les canaux pestilentiels de la « Venise ambiguë » (Thomas Mann) qui accompagnent une déchéance physique et morale, la remise en question par un artiste de son œuvre, le sentiment de s'être trompé dans la quête de la beauté et de l'idéal. Originalité de la partition : les sept personnages que croise Aschenbach à Venise (le voyageur, le vieux dandy, le vieux gondolier, le directeur de l'hôtel, le barbier de l'hôtel, le chef des acteurs, la voix de Dionysos) sont interprétés par un même baryton ; ils apparaissent tous comme les doubles maléfiques du compositeur, le conduisant lentement vers la mort.
Voir aussi
- Death in Venice : captation de la production du festival de Glyndebourne 1990.
Notes et références
- Le Monde, 23 mai 2008.
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