Dean Martin
Dean Martin, nom de scène de Dino Paul Crocetti, est un crooner et acteur américain, né le à Steubenville (Ohio) et mort le (à 78 ans) à Beverly Hills (Californie).
Pour les articles homonymes, voir Martin.
Nom de naissance | Dino Paul Crocetti |
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Surnom | The King of Cool |
Naissance |
Steubenville (Ohio, États-Unis) |
Nationalité | Américain |
Décès |
(à 78 ans) Beverly Hills (Californie, États-Unis) |
Profession |
Acteur Chanteur |
Films notables |
Le Bal des maudits Comme un torrent Rio Bravo Embrasse-moi, idiot |
Site internet | Dean Martin Fan Center |
Issu d'une famille originaire de Montesilvano (Abruzzes), il forme le groupe The Rat Pack avec son ami Frank Sinatra et d'autres crooners de l'époque, dont la musique est associée au courant du jazz vocal. Surnommé « The King of Cool », sobriquet plus tard attribué à Steve McQueen, il est également remarqué pour ses apparitions dans les films Le Bal des maudits (1958), Rio Bravo (1959) et Embrasse-moi, idiot (1964).
Biographie
Bien que né aux États-Unis, Dean Martin, dont les parents sont originaires des Abruzzes, n'a pas parlé anglais avant sa scolarisation.
Durant sa jeunesse, Dino Paul Crocetti eut différents petits boulots, puis, sous le nom de Dean Martin, il commença à travailler dans un club de New York où il connut ses premiers succès. Au milieu des années 1940, il fait la connaissance de Jerry Lewis qui se produit alors sur scène dans un numéro de pantomime. En , ils se retrouvent engagés chacun au même moment dans le même club[1]. Ils se mettent à improviser ensemble sur scène, déclenchant immédiatement l'hilarité du public. Le duo comique Martin and Lewis est né. Il deviendra le plus célèbre des États-Unis.
Ils commencent une carrière au cinéma, avec un premier film, Ma bonne amie Irma (My Friend Irma). Dans la foulée, suivent Irma à Hollywood (My Friend Irma Goes West) puis Le Soldat récalcitrant (At War with the Army). Binôme équilibré — Dean Martin représente la douceur et la droiture, alors que Lewis est l'idiot burlesque —, ils enchaînent le tournage de treize films, mais, la lassitude aidant, décident de se séparer au sommet de leur gloire en 1956.
Dean Martin se dirige alors vers la musique et la télévision. Il se révèle en tant qu'acteur dramatique dans Le Bal des maudits avec Montgomery Clift et Marlon Brando, puis aux côtés de John Wayne dans Rio Bravo, fait plusieurs tubes, dont That's Amore, Volare, Ain't That a Kick in the Head? (1960), et devient la figure de proue de la « cool music », avec notamment Frank Sinatra, Sammy Davis, Jr. et Shirley MacLaine, au sein d'un groupe baptisé le Rat Pack. La bonne entente dure quelques années puis le groupe s'effrite.
Dean Martin redémarre avec des succès musicaux, comme Everybody Loves Somebody qui déloge les Beatles du Hit Parade en 1964, In the Chapel in the Moonlight ou Gentle On My Mind en 1968, et obtient au cinéma de belles réussites dont Embrasse-moi, idiot, Les Quatre Fils de Katie Elder, la série des Matt Helm, parodie de James Bond, Cinq cartes à abattre, Bandolero !, Airport. En 1962, Dean Martin enregistre C'est si bon avec des arrangements musicaux de Neal Hefti pour son album French Style (en).
Pendant toute sa carrière, il n'a jamais cessé de chanter l'Italie dans ses chansons comme In Napoli, That's amore, parfois en italien comme avec sa reprise de Volare de Domenico Modugno, Mambo Italiano ou encore Return to Me. Dean Martin affirma avoir détesté Le Parrain qui, selon lui, ne servait qu'à véhiculer une représentation erronée des Italo-Américains. Il sera pourtant révélé que Dean Martin et son ami Frank Sinatra (chanteur d'origine sicilienne) possédaient des liens très étroits avec la mafia italo-américaine. Leur ami commun n'était autre que le boss Sam Giancana. Un jour, une amie de Dean Martin trouva dans sa cuisine un revolver appartenant à ce dernier[2]. On raconte que Dean Martin et Frank Sinatra étaient les chanteurs officiels des patrons mafieux de Cosa Nostra[3].
Après la mort accidentelle en 1987 de son fils, Dean Paul Martin (qui jouait dans la série Superminds avec Courteney Cox), il sombre, frappé par la peine et la solitude. Sinatra et Sammy Davis tentent de lui redonner goût à la vie en organisant une tournée commune à travers les États-Unis, le Together Again Tour, un vieux projet datant de 1974, mais, miné par le chagrin, Martin abandonne après seulement quelques concerts. Ses apparitions sur scène se font alors extrêmement rares, hormis les retrouvailles avec son ancien complice, Jerry Lewis, le à Las Vegas[4]. Gros fumeur, on lui diagnostique un cancer du poumon en 1991 ; il meurt d'emphysème pulmonaire le jour de Noël 1995. Sur sa tombe est inscrit : « Dean Martin - Everybody Loves Somebody Sometime ».
Il a été parfois indiqué que Dean Martin était ivre en permanence. Cela s'apparente à une légende, Martin l'ayant lui-même confirmé, dans la mesure où il anima pendant neuf ans un show hebdomadaire, le Dean Martin Show, où il remplaçait le bourbon par du jus de pomme, ce genre de show nécessitant en outre beaucoup de travail. Lors de chaque émission, où son ami et pianiste Ken Lane (auteur notamment de Everybody Loves Somebody) l'accompagnait, un invité-surprise se cachait derrière une porte et Dean Martin ne savait quasiment jamais de qui il s'agissait. Il faisait alors preuve d'une étonnante capacité d'improvisation. Cigarette en main, il accueillait avec chaleur l'invité-surprise et échangeait avec lui quelques plaisanteries. Le show se terminait toujours sur quelques notes de Everybody Loves Somebody après que Dean eut remercié l'ensemble de ses invités, et lancé aux auditeurs de la NBC, la chaîne productrice du show : « Please take care of yourself ». Après la suppression de son show en 1974, Dean Martin a animé pendant plusieurs années le Dean Martin Celebrity Roast qui, en dépit de la verve de Martin, très à l'aise en sa qualité de maître de cérémonie, n'a pas atteint la renommée du Dean Martin Show, malgré la présence d'invités prestigieux.
Filmographie
Cinéma
- 1949 : Ma bonne amie Irma (My Friend Irma) de George Marshall
- 1950 : My Friend Irma Goes West de Hal Walker
- 1950 : Le Soldat récalcitrant (At War with the Army)) de Hal Walker
- 1951 : Bon sang ne peut mentir (That's My Boy) de Hal Walker
- 1952 : La Polka des marins (Sailor Beware) de Hal Walker
- 1952 : Parachutiste malgré lui (Jumping Jack) de Norman Taurog
- 1952 : En route vers Bali (Road to Bali) de Hal Walker
- 1952 : Le Cabotin et son compère (The Stooge) de Norman Taurog
- 1953 : Fais-moi peur (Scared Stiff) de George Marshall
- 1953 : Amour, délices et golf (The Caddy) de Norman Taurog
- 1953 : Un galop du diable (Money from Home) de George Marshall
- 1954 : C'est pas une vie, Jerry (Living It Up) de Norman Taurog
- 1954 : Le clown est roi (3 Ring Circus), de Joseph Pevney
- 1955 : Un pitre au pensionnat (You're Never Too Young) de Norman Taurog
- 1955 : Artistes et Modèles (Artists and Models) de Frank Tashlin
- 1956 : Le Trouillard du Far West (Pardners), de Norman Taurog
- 1956 : Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust) de Frank Tashlin
- 1957 : Dix mille chambres à coucher (Ten Thousand Bedrooms) de Richard Thorpe
- 1958 : Le Bal des maudits (The Young Lions), de Edward Dmytryk
- 1958 : Comme un torrent (Some Came Running), de Vincente Minnelli
- 1959 : Rio Bravo, de Howard Hawks
- 1959 : En lettres de feu (Career) de Joseph Anthony
- 1960 : Qui était donc cette dame ? (Who was that lady ?), de George Sidney
- 1960 : Un numéro du tonnerre (Bells Are Ringing), de Vincente Minnelli
- 1960 : L'Inconnu de Las Vegas (Ocean's Eleven), de Lewis Milestone
- 1960 : Pepe de George Sidney : (Caméo)
- 1961 : Il a suffi d'une nuit (All in a Night's Work), de Joseph Anthony
- 1961 : Le troisième homme était une femme (Ada), de Daniel Mann
- 1962 : Something's Got to Give, de George Cukor
- 1962 : Les Trois Sergents (Sergeants 3), de John Sturges
- 1962 : Astronautes malgré eux (The Road to Hong Kong), de Norman Panama
- 1962 : L'Inconnu du gang des jeux (Who's got the action ?), de Daniel Mann
- 1963 : Toute la chanson du monde (it) (Canzoni nel mondo), de Vittorio Sala
- 1963 : T'es plus dans la course, papa ! (Come Blow Your Horn) , de Bud Yorkin
- 1963 : Le Tumulte (Toys in the Attic), de George Roy Hill
- 1963 : Quatre du Texas (4 for Texas), de Robert Aldrich
- 1963 : Mercredi soir, 9 heures..., de Daniel Mann
- 1964 : Madame croque-maris (What a Way to Go!), de J. Lee Thompson
- 1964 : Les Sept voleurs de Chicago (Robin and the 7 Hoods), de Gordon Douglas
- 1964 : Embrasse-moi, idiot (Kiss Me, Stupid), de Billy Wilder
- 1965 : Les Quatre fils de Katie Elder (The Sons of Katie Elder), de Henry Hathaway
- 1965 : Les Inséparables (Marriage on the Rocks), de Jack Donohue
- 1966 : Matt Helm, agent très spécial (The Silencers), de Phil Karlson
- 1966 : Texas, nous voilà (Texas Across the River), de Michael Gordon
- 1966 : Bien joué Matt Helm (Murderers' Row), de Henry Levin
- 1967 : Violence à Jericho (Rough Night in Jericho), d'Arnold Laven
- 1967 : Matt Helm traqué (The Ambushers), de Henry Levin
- 1968 : How to Save a Marriage (And Ruin Your Life), de Fielder Cook
- 1968 : Bandolero !, de Andrew V. McLaglen
- 1968 : Cinq cartes à abattre (5 Card Stud), de Henry Hathaway
- 1968 : Matt Helm règle son comte (The Wrecking Crew), de Phil Karlson
- 1970 : Airport, de George Seaton
- 1971 : Rio Verde (Something Big), d'Andrew V. McLaglen
- 1973 : Duel dans la poussière (Showdown), de George Seaton
- 1975 : Mr. Ricco, de Paul Bogart
- 1981 : L'Équipée du Cannonball (The Cannonball Run), de Hal Needham
- 1984 : Cannon Ball 2 (Cannonball Run II), de Hal Needham
Télévision
- 1964 : Rawhide, épisode Canliss réalisé par Jack Arnold (série télévisée) : Gurd Canliss
- 1965-1974 : The Dean Martin Show (émission télévisée) : animateur
- 1970 : Swing Out, Sweet Land de Stan Harris (téléfilm) : Eli Whitney
- 1971 : The Powder Room de Jonathan Lucas (téléfilm) : présentateur
- 1975 : The Dean Martin Celebrity Roast: Lucille Ball (en), de Greg Garrison (émission télévisée) : animateur
- 1978 : Drôles de dames, épisode Angels in Vegas de Bob Kelljan (série télévisée) : Frank Howell
- 1979 : Vegas, épisode The Usurper de Don Chaffey (série télévisée) : lui-même
- 1985 : Half Nelson d'Arthur Allan Seidelman (téléfilm) : Mr Martin
- 1993 : La Classe américaine (Le Grand Détournement) de Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette (détournement)
Discographie
Les années Capitol
- 1953 Dean Martin Sings
- 1955 Swingin' Down Yonder
- 1955 Dean Martin
- 1957 Pretty Baby
- 1959 Sleep Warm
- 1959 A Winter Romance
- 1960 This Time I'm Swingin'!
- 1961 Dean Martin
- 1962 Dino! Italian Love Songs
- 1962 Cha Cha de Amor
- 1964 Hey, Brother, Pour the Wine
Les années Reprise
- 1962 French Style
- 1963 Dino Latino
- 1963 Country Style
- 1963 Dean Tex Martin Rides Again
- 1964 Dream with Dean
- 1964 Everybody Loves Somebody
- 1964 The Door Is Still Open to My Heart
- 1965 Holiday Cheer
- 1965 (Remember Me) I'm the One Who Loves You
- 1965 Dean Martin Hits Again
- 1965 Houston
- 1966 Somewhere There's a Someone
- 1966 The Hit Sound of Dean Martin
- 1966 The Best of Dean Martin
- 1966 Christmas Album
- 1966 Songs From The Silencers
- 1966 The Dean Martin TV Show
- 1967 Happiness Is Dean Martin
- 1967 Welcome to My World
- 1968 Gentle on My Mind
- 1969 I Take a Lot of Pride in What I Am
- 1970 My Woman, My Woman, My Wife
- 1971 For the Good Times
- 1972 Dino
- 1973 Sittin' on Top of the World
- 1973 You're the Best Thing That Ever Happened to Me
- 1978 Once in a While
- 1983 Nashville sessions
Albums live
- 1964 Live at the Sands Hotel
- 2005 Live from Las Vegas
Box sets and collections
- 1994 The Nashville Sessions
- 1998 20 Great Love Songs
Capitol
- 2007 Forever Cool (album de duos)
Voix françaises
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et aussi :
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Notes et références
- (en) « Dean Martin | Biography, Movies, & Songs », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- Shirley MacLaine note cet incident dans ses mémoires Les Stars de ma vie, page 74, Presses de la Cité, 1996 (ISBN 2-258-04189-9) : « Peut-être avais-je, à cause d'une plaisanterie idiote, déplu à Giancana lorsqu'il était venu chez Frank. Nous étions en train de jouer aux cartes. […] C'est alors qu'on sonna à la porte. Comme j'étais officiellement l'hôtesse, j'allai ouvrir. C'était un paquet de cannellonis en provenance de Chicago. Je suis allé le mettre au réfrigérateur et, par hasard, j'ai remarqué qu'il y avait un pistolet à eau sur une étagère. Je l'ai pris et l'ai braqué sur Sam. — Est-ce qu'on ne s'est pas déjà rencontrés ? fis-je. Sam se leva d'un bond et tira son 38 de la poche intérieure de sa veste. C'est alors que Frank et Dean entrèrent. Devant la scène, ils éclatèrent de rire. »
- Témoignage de Shirley MacLaine dans ses mémoires Les Stars de ma vie, pages 68-69-72-74 : « Comme un torrent marqua le début d'une amitié indéfectible entre Dean, Frank Sinatra et moi. […] Pendant le tournage, je remarquais que les « amis » de Chicago de Dean et Sinatra semblaient, eux aussi, plus à l'aise quand venait la nuit. […] Je ne savais pas qui ils étaient. […] Dean et Frank avaient loué une maison adjacente à l'hôtel où habitait le reste de l'équipe. Les « amis » de Frank, dont Sam Giancana qui semblait être le patron. […] Ils m'emmenaient partout, et nous étions suivis par leurs amis qui ressemblaient à des bandits. Les « amis » profitaient avec bonheur de la célébrité des deux vedettes, célébrité acquise de façon légitime. Dans certains endroits, on reconnaissait Giancana, mais cette reconnaissance était toujours mêlée de crainte. […] Je n'avais pas vraiment compris qui était Giancana. […] J'avais entendu dire que c'était une sorte de gangster, mais, à l'époque, je ne prenais rien au sérieux. Je n'avais pas eu la même enfance que Dean et Frank qui avaient grandi dans la rue. Je jouais. Eux savaient. […] Mais après tout, moi aussi, je fréquentais ces types et je trouvais cela formidable. Au début, j'étais naïve, mais lorsque mes yeux se sont ouverts, je me suis retrouvée en pleine confusion. Si Frank était aimable et gentil avec moi, il pouvait être volontiers grossier et même cruel avec les autres. […] Un jour, il me dit : « Si quelqu'un t'ennuie d'une façon ou d'une autre, dis-le moi et je règlerai le problème. » Je sentis un frisson me parcourir. Je ne savais plus quoi penser. D'une certaine façon, je profitais de sa protection. Qu'aurait-il fait si « quelqu'un m'avait ennuyée » ? Que voulait-il dire ? Tout ce mystère n'en restait pas moins fascinant. »
- Au Sahara Hotel lors du Telethon against muscular dystrophy avec la complicité de Frank Sinatra.
Voir aussi
Bibliographie
- Georges Ayache, Une histoire américaine : Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Joey Bishop, Peter Lawford, Paris, Éditions Choiseul, , 249 p. (ISBN 978-2-916722-93-1, OCLC 718496318)
- Nick Tosches (trad. Jean Esch), Dino : la belle vie dans la sale industrie du rêve [« Dino: living high in the dirty business of dreams »], Paris, Rivages, coll. « Écrits noirs », , 525 p. (ISBN 978-2-7436-0670-1, OCLC 319903113)
Liens externes
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