Dashcam
Une dashcam (abréviation de dashboard camera) ou caméra de tableau de bord[1] parfois caméra de bord, enregistreur mobile ou caméra embarquée[2] est une caméra installée dans un véhicule pour enregistrer ce que le conducteur voit (extérieur et intérieur du véhicule).
Ce genre de dispositif permet d'apporter une preuve vidéo devant un tribunal, en particulier en cas de délit de fuite[3]. En Suisse, cette preuve n'est valable qu'en cas de blessure ou de mort.
En France en 2014, ce sont près de 30 000 automobilistes[4] qui ont opté pour ce dispositif.
Ce type d'équipement est interdit en Autriche[5]. Il est au contraire très prisé en Russie et en Asie. Un courtier d'assurance propose une remise sur leur contrat pour les automobilistes qui en sont équipés, parce que la dashcam aurait un effet vertueux sur la conduite[4].
Types
Par champ de vision ciblé :
- vue extérieure (par exemple pour l'enregistrement de la vue avant uniquement, de la vue arrière) ;
- vue de la cabine (parfois aussi appelé « vue taxi »).
Certains véhicules sont également équipés de multiples caméras, avec possibilité d'en visualiser plusieurs simultanément ou en différés[6].
Fonctions
Pour s'assurer que les fichiers vidéo enregistrés ne sont pas altérés une fois qu'ils ont été enregistrés, les vidéos peuvent être horodatées de manière inviolable, une procédure appelée horodatage sécurisé. Une méthode pour les fichiers vidéo d'horodatage sécurisé consiste à stocker immédiatement le hachage unique du fichier sur la Blockchain décentralisée d'une cryptomonnaie.
Pour assurer une surveillance fiable 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 lorsque la capacité est un problème, un détecteur de mouvement peut être utilisé pour enregistrer seulement quand un humain ou véhicule approchant est détecté, afin d'économiser l'énergie et les supports de stockage.
Utilisation
Les caméras de tableau de bord sont répandues en Russie, utilisées comme moyen de preuve complémentaire contre la corruption de la police et la fraude à l'assurance.
Elles ont même été qualifiées d'« omniprésentes » et sont si répandues que les images issues des caméras de tableau de bord ont été majoritaires pour couvrir le météore de Chelyabinsk en , documenté sous au moins une douzaine d'angles. Des milliers de vidéos montrant des collisions d'automobiles et d'avions, d’accidents évités de justesse et des tentatives de fraude à l'assurance ont été téléversées sur des sites de partage social tels que YouTube, Facebook, Twitter, Yandex et d'autres sites Web.
Au Royaume-Uni, les ventes de caméras de tableau de bord ont explosé en 2015, l'électronique grand public affichant la croissance la plus rapide, avec des ventes en hausse de 395 %.
Les caméras de tableau de bord ont également capturé de nombreux accidents d'aviation, comme le vol 102 de la National Airlines en 2013 ou l’écrasement d'un Hawker Hunter à Shoreham en 2015.
Critique
En Suisse, le Tribunal fédéral considère que les autres usagers sont filmés à leur insu et que de tels enregistrements sont illicites[7].
Légalité
En France, seules les autorités publiques (les mairies notamment) peuvent filmer la voie publique[8]. De plus, la CNIL exige que l’enregistrement soit signalé de façon visible, afin de préserver la vie privée[8]. L'utilisateur des images, s'il souhaite diffuser la vidéo, a pour charge de flouter les visages et plaques d'immatriculation des véhicules[réf. nécessaire].
Cependant certains assureurs commencent à proposer des remises allant jusqu'à 10 % pour s'équiper d'un tel dispositif.
Bien que les caméras de tableau de bord gagnent en popularité en tant que moyen de protection contre la distorsion des faits, elles attirent également des attitudes négatives en matière de protection de la vie privée. Cela se reflète également dans les lois des différents pays de manières différentes et contradictoires :
- populaires dans de nombreuses régions d'Asie, d'Europe (en particulier au Royaume-Uni, en France et en Russie, où elles sont explicitement autorisées par les réglementations publiées en 2009 par le ministère de l'Intérieur), en Australie et aux États-Unis, elles sont interdites par la loi en Autriche, où elles entraînent de lourdes amendes ;
- en Suisse, leur utilisation est fortement déconseillée dans l'espace public car elle peut aller à l'encontre des principes de protection des données ; la caméra ne constitue une preuve légale que dans les seuls cas de blessure et/ou de mort[7]
- en Allemagne, alors que de petites caméras à usage personnel dans les véhicules sont autorisées, poster des images sur des sites de médias sociaux est considéré comme une violation de la vie privée et donc interdit. Les images des caméras de tableau de bord ne peuvent être utilisées que dans des cas exceptionnels comme preuve devant un tribunal allemand ;
- au Luxembourg, il n'est pas illégal de posséder une caméra de tableau de bord mais il est illégal d'en utiliser une pour capturer des vidéos ou des images fixes dans un lieu public (ce qui inclut dans un véhicule sur une voie publique). L'enregistrement à l'aide d'une caméra de surveillance peut entraîner une amende ou un emprisonnement ;
- en Australie, l'enregistrement sur les voies publiques est autorisé à condition que l'enregistrement ne porte pas atteinte à la vie privée d'une personne d'une manière qui pourrait être jugée inappropriée par un tribunal ;
- aux États-Unis, au niveau fédéral, « l'enregistrement vidéo des événements publics est protégé en vertu du premier amendement ». L'enregistrement vidéo d'événements non publics, y compris l'enregistrement sonore et les questions liées à l'heure, au lieu, au mode d'enregistrement, aux problèmes de confidentialité, aux implications sur les problèmes de déplacement de véhicules motorisés (par exemple), etc., sont traités au niveau de l'État ; dans l'Illinois, par exemple, une loi a été adoptée qui rend illégal l'enregistrement des agents des forces de l'ordre, même dans l'exercice de leurs fonctions officielles ;
- en Russie, il n'y a pas de loi autorisant ou interdisant les enregistreurs, mais les tribunaux suivraient presque toujours les preuves apportées par l'enregistrement ;
- la caméra de tableau de bord est obligatoire pour les taxis à Las Vegas[4].
Utilisation par la police
Certains services de police utilisent des caméras de tableau de bord dans les véhicules de police pour recueillir des preuves lors des contrôles routiers et des courses poursuites. Certains systèmes de caméras de tableau de bord indiquent que les images peuvent être diffusées dans certaines circonstances, ce qui peut être un outil important dans les reportages sur les actions de la police. Des émissions de télévision comme World's Wildest Police Videos ont souvent présenté des vidéos de poursuites en voiture tirées de caméras de tableau de bord.
Applications mobiles
À défaut d'un appareil dédié, un smartphone peut faire office de dashcam. Plusieurs applications sont disponibles pour Android ou iPhone. Les plus populaires sont CamOnRoad, DashCam, AutoGuard Blackbox, Car Camera DVR Lite, AutoBoy DashCam, MyCar Recorder Lite et DailyRoads Voyager[9].
Notes et références
- http://www.granddictionnaire.com/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=26542598
- Angélique Négroni, « Une caméra embarquée dans sa voiture : un dispositif prisé par les Français », Le Figaro, (lire en ligne , consulté le ).
- « Souriez, la caméra embarquée vous filme », sur Ouest-France, .
- « Une caméra embarquée dans sa voiture : un dispositif prisé par les Français », sur Le Figaro,
- (de) « Private Videoüberwachung: Datenschützer warnt vor Selbstjustiz », sur Österreichischer Rundfunk, (consulté le ).
- https://www.mac4ever.com/actu/152431_tesla-offre-enfin-un-visualiseur-pour-ses-dashcam-a-quand-les-autres-constructeurs
- « Les images de caméras embarquées pas recevables pour les délits non graves », sur rts.ch, (consulté le )
- Cnil - La vidéosurveillance – vidéoprotection sur la voie publique
- « DashCam : 10 applis pour enregistrer vos trajets en voiture - Logitheque Sélection logiciels », sur Logitheque, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Portail du cinéma
- Portail de la réalisation audiovisuelle
- Portail des transports