Daniel Picotin

Daniel Picotin, né le à Bordeaux-Caudéran (Gironde), est un avocat et homme politique français.

Daniel Picotin
Fonctions
Conseiller général de la Gironde
Maire de Saint-Ciers-sur-Gironde
Député de la 11e circonscription de la Gironde
Gouvernement Ve République
Législature Xe législature
Groupe politique Union pour la démocratie française (UDF)
Conseiller régional de l'Aquitaine
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bordeaux
Profession Avocat

Il est député de la 11e circonscription de la Gironde du au , maire de Saint-Ciers-sur-Gironde de 1989 à 2008, conseiller général de la Gironde de 1985 à 1998 et conseiller régional d'Aquitaine de 1998 à 2010.

Biographie

Carrière professionnelle

Daniel Picotin est avocat, inscrit au barreau de la cour d’appel de Bordeaux depuis 1981 ; il crée cette année-là son cabinet d'avocat, et se spécialise dans le domaine de la lutte contre les dérives sectaires, la manipulation et l’emprise mentale. Il importe en France l'activité d'exit counseling(conseil en sortie d'emprise mentale).

Il fonde en 2002 à Bordeaux l'Association Infos sectes Aquitaine[1], antenne régionale du Centre contre les manipulations mentales (CCMM) et en 2011 la Société Française de Recherche et d’Analyse en Emprise Mentale (SFRAEM) qui participe à des travaux de recherches, d’études et de publications[2].     

Il est auditionné à deux reprises par le Sénat dans le cadre du rapport d’information no 480 relatif aux dérives thérapeutiques et dérives sectaires, intitulé La santé en danger[3].

Daniel Picotin est auditionné en 2015 par la Commission des lois de l’Assemblée Nationale, dans le cadre du rapport d’information no 2778 sur la prescription pénale, déposé le 20 mai 2015[4].

Vie politique

Daniel Picotin a été conseiller général de Gironde de 1985 à 1998, puis Conseiller Régional d’Aquitaine de 1998 à 2010. Dans le même temps, il a occupé le poste de Secrétaire Général du Parti Radical Valoisien, de 1997 à 1998, et a occupé le poste de Président du Syndicat de Réhabilitation du Port des Callonges, de 1990 à 2007. Il  officie en tant que coprésident du « Nouveau Contrat Social Aquitaine », recevant régulièrement des personnalités de tous horizons dans le cadre de dîners débats.

À l’Assemblée Nationale, il a été rapporteur de plusieurs projets, notamment :

  • Adaptation de la législation française pour le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie
  • Adaptation de la législation française au Tribunal International pour le Rwanda en 1996[5]
  • Rapporteur de la proposition de loi concernant la surveillance électronique (bracelet électronique) en 1997[6]
  • Membre de la Commission des Sectes en France en décembre 1995[7]

À Saint-Ciers-sur-Gironde, il a fait bâtir une médiathèque d’architecture Land’Art, inaugurée par le Ministre de la Culture en 2005. Il a mis en place plusieurs jumelages de la ville de Saint-Ciers-sur-Gironde avec Orio, au Pays basque espagnol, Sevilla la Nueva en Espagne, et a lancé une mission humanitaire en 1990 de parrainage d’Ivănețu en Roumanie.

Daniel Picotin et l'Exit Counseling

En tant qu'avocat spécialisé dans les dérives sectaires, Daniel Picotin se présente comme le spécialiste français de l'« exit counseling »[réf. nécessaire].

Daniel Picotin a eu l’occasion d’apporter son assistance dans des affaires à forte résonance médiatique comme l’affaire des reclus de Monflanquin[8],[9],[10],[11]. L’avocat et son équipe ont contribué à la « libération mentale » d’un groupe de 8 personnes, séquestré par un « gourou », Thierry Tilly, pendant 10 ans. Ce dernier, a été condamné à 10 ans de prison pour violences volontaires pour personne vulnérable avec préméditation et pour abus de faiblesse de personne en état de sujétion psychologique. Cette affaire a notamment donné lieu à de nombreux reportages télévisés[12],[13], ainsi qu’à la publication du livre qui retrace le témoignage de l’une des victimes de Thierry Tilly : Christine de Védrines, « Nous n’étions pas armés », édition Plon, 2013[14]. Un chapitre entier de ce livre (chapitre 16) est consacré à l’exit counseling dont la famille a bénéficié grâce à Daniel Picotin[15]. Le magazine Society d'août 2016 a indiqué que l’opération a été financée à l’aide d’Alain Juppé, Philippe Madrelle, le président du conseil général de la Gironde, et d’Alain Rousset, le président de la région Aquitaine.

En tant que spécialiste de l’exit counseling, Daniel Picotin, a également eu l’occasion de défendre de multiples autres victimes de sectes (procès Raël en 2003) et de participer à la condamnation de différents gourous : Robert Le Dinh, alias Tang, en septembre 2010, gourou de la planète Syrius[16], en juin 2011 Boumedine[17], Philippe Lamy[18].

Il est également l’avocat des victimes de plusieurs affaires en cours[Quand ?] : Claude Alonso alias Zeus[19], Thierry Lallemand, le psychothérapeute de Rennes[20].

Il assure des formations en École d’Avocats sur le thème du Droit de Dérives Sectaires, et tient un blog sur ce sujet[21].

Les controverses sur le sujet de l'exit counseling et les réponses de Daniel Picotin

Le 5 mai 2015, Daniel Picotin a été condamné par la Cour d'Appel de Bordeaux[22] pour avoir facturé des clients pour un « exit counseling » au-dessus des honoraires justifiés par son cabinet. Sur la provision de 25 000 euros versée par un couple, il a conservé 18 000 euros d'honoraires personnels et de frais auprès de plusieurs prestataires. La cour d'appel a condamné l'avocat à restituer plus de 14 000 euros à ses clients[23].

En août 2016, dans le magazine Society, le directeur de l'office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) Philippe Guichard a déclaré qu'il n'était « pas sûr » que les méthodes particulières de Daniel Picotin « soient légales ». Le psychiatre Philippe Jean Parquet, membre du Conseil d'Orientation de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires a lui déclaré qu'il s'agissait d'un « truc peu éthique et moral »[réf. nécessaire].

Pourtant, selon Daniel Picotin « L’exit, c’est ouvrir les yeux de quelqu’un dans le respect de la personne afin de lui permettre de recouvrer sa liberté et de partir librement ». L’une des victimes de Thierry Tilly, le docteur Charles-Henri de Vedrines confirme ses dires : « L’exit counseling, c’est le moyen le plus efficace pour sortir les adeptes de la merde. Il est critiqué parce que ça gêne le monde »[24]). Par ailleurs, le principal intéressé a ajouté : « Dès qu’on a le malheur de réussir en France, il y a des jalousies. Ceux qui me critiquent n’ont pas d’autre méthode que d’attendre que les gens sortent seuls des sectes »[24]). Daniel Picotin a reconnu qu'il avait déjà embauché des figurants et des gardes du corps pour créer des situations visant à convaincre des personnes sous emprise[25]. Il s’agit d’écrire un scénario d’un film d’action, mais sans l’action.

En 2017, Daniel Picotin organise à Bordeaux le colloque de l’ICSA (International Cultic Studies Association) avec des spécialistes japonais, chinois, américains, canadiens et anglais sur la question sectaire dans le monde. Il y invite toutes les personnes dubitatives quant aux méthodes employées par lui[24]).

Publications

Notes et références

  1. « Site officiel », sur Infos sectes aquitaine (consulté le )
  2. « Congrès international sur les sectes à Bordeaux », Le Point, (lire en ligne)
  3. Rapport no 480 (2012-2013) de Jacques Mézard, pour la Commission d'enquête Mouvements à caractère sectaire, 3 avril 2013 « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires : la santé en danger (Rapport) - Sénat », sur Sénat (consulté le )
  4. « Rapport d'information sur la prescription en matière pénale », sur Assemblée nationale, (consulté le )
  5. « Assemblée nationale - tribunal international relatif au Rwanda », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  6. « Proposition de loi consacrant le placement sous surveillance électronique comme modalité d'exécution des peines », sur www.senat.fr (consulté le )
  7. « Commission d'enquête sur les sectes – Assemblée nationale », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  8. « Reclus de Monflanquin : Thierry Tilly condamné à huit ans de prison », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  9. « Reclus de Monflanquin : le dossier continue son chemin », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le )
  10. lefigaro.fr, « Les reclus de Monflanquin ne récupéreront pas leur château de famille », Le Figaro, (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )
  11. « Reclus de Monflanquin : le couple de Védrines de retour devant le tribunal », sur SudOuest.fr (consulté le )
  12. « Les reclus de Monflanquin », RTL.fr, (lire en ligne, consulté le )
  13. « 13h15 le dimanche : Reclus de Monflanquin, histoire d'une emprise », Franceinfo, (lire en ligne, consulté le )
  14. « Ouvrage | Plon », sur Plon (consulté le )
  15. « Sortie de « Nous n’étions pas armés » chez Plon | Cabinet Daniel Picotin », sur www.danielpicotin-avocat.com (consulté le )
  16. « 10 ans de prison pour Robert Le Dihn », ladepeche.fr, (lire en ligne, consulté le )
  17. « Assises de la Gironde: Bernard Boumedine condamné à 14 ans de réclusion », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le )
  18. « Libourne: Philippe Lamy, magnétiseur et gourou, jugé pour emprise mentale », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le )
  19. « Zeus, le gourou de Gujan-Mestras (33) », sur SudOuest.fr (consulté le )
  20. « Justice à Rennes. La psychothérapeute aurait manipulé des patients », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
  21. « Actualités | Cabinet Daniel Picotin », sur www.danielpicotin-avocat.com (consulté le )
  22. « CAP Liberté de Conscience ONG de l’ONU » Ominium des libertés », sur www.omnium-des-libertes.com (consulté le )
  23. « Exfiltration » d’une secte : l’avocat avait trop facturé, Dalloz actualité, 12 mai 2015.
  24. « Par ici la sortie », Society Magazine, , p. 43
  25. Magazine Society numéro 37 - Août 2016 - page 43

Liens externes

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