Dahmane El Harrachi
Abderrahmane Amrani, connu sous le nom de scène Dahmane El Harrachi (en arabe : دحمان الحراشى), est un musicien, auteur-compositeur-interprète algérien de musique chaâbi. Né le à El Biar, Alger, et mort le à Aïn Benian dans la banlieue ouest d'Alger.
Nom de naissance | Abderrahmane Amrani |
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Naissance |
El Biar (Algérie) |
Décès |
Aïn Benian (Algérie) |
Genre musical | Chaâbi |
Instruments | mandole, banjo, qanûn, alto, ney (flûte en roseau), târ (tambourin), darbouka et piano. |
Influences | Musique arabo-andalouse (çanâa d'Alger) |
Considéré comme un cheikh du chaâbi. Il a contribué à le faire connaître et exporter a travers le monde notamment par sa chanson Ya Rayeh.
Son fils, Kamel El Harrachi, également auteur-compositeur-interprète de chaâbi, continue de faire vivre son répertoire[1].
Biographie
Algérois d'origine chaouie du village Djellal dans la wilaya de Khenchela, son père s'installe à Alger en 1920 et devient muezzin à la Grande Mosquée. Après la naissance de Dahmane (diminutif de Abderrahmane), la famille déménage à Belcourt, rue Marey, puis s'installe définitivement à El-Harrach. Benjamin d'une famille de onze enfants, c'est d'El Harrach que Dahmane tient son surnom d'El Harrachi. Il s'initie très tôt au banjo, il est influencé par le chanteur chaâbi Khelifa Belkacem (décédé en 1951). À 16 ans, il interprétait déjà les chansons de ce dernier. Le certificat d'études en poche, il se fait cordonnier puis receveur de tramway sur la ligne reliant Maison Carrée à Bab El Oued. C'est déjà un virtuose du banjo et beaucoup de chanteurs chaâbi des années quarante s'offrent ses services tels que : Hadj Menouar, Cheïkh Bourahla, Cheïkh Larbi el Annabi, Abdelkader Ouchala et surtout Cheikh El Hasnaoui avec qui il se produit pour la première fois au Café des artistes, rue de Charonne à Paris en 1952.
En 1949, il se rend en métropole et s'installe à Lille, puis à Marseille et enfin à Paris, ville qu'il ne quittera pratiquement plus. Pendant des années, il se produit dans les cafés maghrébins des villes de France. Il interprétait le répertoire chaâbi en s'accompagnant d'un banjo. Il découvre alors le décalage entre la réalité de l'immigration et le répertoire maghrébin du melhoun écrit entre le XVIe et le XIXe siècle. Auteur-compositeur, il adapte à sa manière le chaâbi en créant un nouveau langage musical et poétique. Ses chansons parlent du vécu dans un parler soutenu, compréhensible par toute la communauté maghrébine.
Il enregistre son premier disque chez Pathé Marconi en 1956, pendant la guerre d'indépendance. Sa chanson portait le titre de behdja bidha ma t'houl (Alger la blanche ne perdra jamais de son éclat) et compose aussi la chanson kifech nennsa biled el khir (Comment pourrai-je oublier le pays de l'abondance). Artiste original, il a modernisé le chaâbi et a donné au banjo et au mandole un phrasé, une harmonie et des accentuations qui lui sont propres et qui le distinguent des autres chanteurs chaâbi. Son répertoire est constitué d'environ 500 chansons dont il est l'auteur. Ses paroles incisives et ses mélodies le font apprécier du grand public. Pour donner plus de contenance à ses textes lyriques, il fait très souvent appel au procédé métaphorique. Sa voix rocailleuse se prête très bien à son répertoire brossant les thèmes de la nostalgie du pays, les souffrances de l’exil, la passion pour sa ville natale, l'amitié, la famille, les déboires amoureux, les vicissitudes de la vie, la droiture, la rigueur morale tout en fustigeant la malhonnêteté, l'hypocrisie, l'ingratitude et la mauvaise foi.
Il a fait toute sa carrière artistique en France et il a eu la reconnaissance de ses pairs lors du Festival de la Musique maghrébine qui s'est tenu au début des années 1970 à La Villette. Découvert sur le tard par la nouvelle génération en Algérie, il ne s'est produit officiellement en public qu'en 1974 à la salle Atlas d'Alger où il remporta un franc succès. À la télévision algérienne, il a laissé trois enregistrements et a joué son propre rôle de chanteur chaâbi dans un téléfilm qui a pour titre saha Dahmane (Salut Dahmane) tourné juste avant sa disparition dans un accident de la route survenu le 31 août 1980 à Aïn Benian.
Discographie
Son parcours artistique de chanteur est emprunté de sa propre expérience de la vie en traduisant dans ses chansons, écrites dans la langue algérienne, toutes les déclinaisons de l'immigritude.
Une de ses chansons les plus célèbres Ya Rayah (Ô partant), sur l'émigration, le départ, a connu un grand succès à sa sortie en France en 1973. Rachid Taha l'a reprise en 1997. La chanson originale a fait le tour du monde et a été traduite en plusieurs langues tout en gardant la même mélodie.
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Notes et références
- Fouzia Marouf, « Kamel El Harrachi, chanteur « J’apporte un nouveau souffle au chaâbi » », Le Soir Échos, (lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Algérie-Actualité, no 981, du 2 au 8 août 1984
- Algérie-Actualité, no 1234, du 8 au 14 juin 1989
- Révolution africaine, no 1332, du 15 septembre 1989
- Révolution africaine, no 1357, du 2 au 8 mars 1990
- Le Soir d'Algérie, 30 août 1993
- Horizons, 30 août 1995
Liens externes
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