Département d'Alger

Le département d'Alger est une ancienne subdivision territoriale de l'Algérie. Créé par la France en , il est réorganisé en 1957. À l'instar des autres départements de la période coloniale, il a été maintenu après l'indépendance de l'Algérie en 1962, jusqu'en , date à laquelle la wilaya d'Alger lui a succédé[1]. Son chef-lieu était Alger.

Département d'Alger

18481962

Département d'Alger, dans ses limites de 1905 à 1957.
Informations générales
Statut Département français d'Algérie
Chef-lieu Alger
Démographie
Population 1 079 806 hab. (1954)
Superficie
Superficie 54 861 km2 (avant 1957)
3 393 km2 (après 1957)
Histoire et événements
9 décembre 1848 Création
10 janvier 1957 Fin de l'administration des Territoires du Sud
20 mai 1957 Réorganisation et division
1962 Indépendance de l'Algérie
1968 Transformation en wilaya
Préfet
Président du conseil général

Entités suivantes :

Considérée comme une province française, l'Algérie fut départementalisée le . Les départements créés à cette date étaient la zone civile des trois provinces[2] correspondant aux beyliks de la régence d'Alger récemment conquis. Par conséquent, la ville d'Alger fut faite préfecture du département portant son nom, couvrant alors le centre de l'Algérie, laissant à l'est le département de Constantine et à l'ouest le département d'Oran.

Les provinces d'Algérie furent totalement départementalisées au début de la IIIe république, et le département d'Alger couvrait alors un peu plus de 170 000 km2[3].

Le département comportait encore à la fin du XIXe siècle un important territoire de commandement sous administration militaire, sur les hauts plateaux et dans sa zone saharienne[4]. Lors de l'organisation des Territoires du Sud en 1905, le département fut réduit à leur profit à 54 861 km2, ce qui explique que le département d'Alger se limitait à ce qui est aujourd'hui le centre-nord de l'Algérie.

Création

Le département d'Alger est créé par un arrêté du 9 décembre 1848[5].

Subdivisions

Le département a d'abord été divisé en cinq arrondissements français d'Algérie : Alger, Aumale, Blida, Médéa, Miliana et Orléansville[6]. Un décret du créa un sixième arrondissement à Tizi-Ouzou[6]. Un décret du créa deux nouveaux arrondissements : Bouira et Fort-National[6],[7]. Après sa partition en quatre départements, le nouveau département d'Alger fut divisé en trois arrondissements : Alger, Blida et Maison-Blanche[6].

Réorganisation et indépendance

Localisation du département d'Alger après la réorganisation de 1956.

Le 28 janvier 1956, une réforme administrative visant à tenir compte de la forte croissance démographique qu'avait connu le pays, amputa le département d'Alger de son arrière-pays et créant ainsi le , trois départements supplémentaires : le département du Titteri (chef-lieu Médéa), le département du Chélif (chef-lieu Orléansville) et le département de la Grande Kabylie (chef-lieu Tizi-Ouzou).

Le nouveau département d'Alger couvrait alors 3 393 km2, était peuplé de 1 079 806 habitants et possédait deux sous-préfectures, Blida et Maison-Blanche (l'actuelle Dar El Beïda).

Maintenu après l'indépendance de l'Algérie dans son cadre géographique et ses fonctions administratives, tout en connaissant des réformes organiques et structurelles importantes dès août 1962[8], le département d'Alger devint la Wilaya d'Alger par l'ordonnance du 25 mai 1969.

Démographie

D'après les termes du recensement de 1954, le département d'Alger dans ses frontières d'après 1957 comptait alors 1 079 806 habitants, dont 720 177 Algériens et 359 629 Français d'Algérie, soit 66,7 % d'Algériens autochtones.
Si les Algériens représentaient la claire majorité de la population dans les arrondissements de Blida et Maison-Blanche avec 199 739 (83,58 %) Algériens et 39 237 Français d'Algérie à Blida et 171 000 (87,53 %) Algériens contre 24 351 Français d'Algérie à Maison-Blanche, la situation était plus contrastée dans l'arrondissement même d'Alger. En effet, sur les 645 479 habitants que comptait ce dernier, 296 041 (45,86 %) étaient des Français d'Algérie et 349 438 (54,14 %) des Algériens, soit la plus forte proportion de Français d'Algérie pour un arrondissement algérien à l'exception de l'arrondissement d'Oran.

Le département en 1957 : arrondissements et communes

Cette liste des communes par arrondissement du département en 1957 est issue du décret du 20 mai 1957 « portant modification des limites départementales et création d'arrondissements en Algérie »[9].

Ce décret organisait le nord de l'Algérie en douze départements, et le département d'Alger en trois arrondissements:

  • Arrondissement d'Alger (23 communes)

Alger ; Baba-Hassan ; Birkhadem ; Birmandreïs ; Bouzaréa ; Chéragas ; Crescia ; Dely-Ibrahim ; Douéra ; Draria ; El-Achour ; El-Biar ; Guyotville ; Hussein-Dey ; Kouba ; Mahelma ; Maison-Carrée ; Ouled-Fayet ; Saint-Eugène ; Saint-Ferdinand ; Saoula ; Staouéli ; Zéralda.

  • Arrondissement de Maison-Blanche (19 communes)

Aïn-Taya ; Alma ; Arba ; Beni-Miscera ; Cap-Matifou[10] ; Corso ; Courbet ; Félix-Faure ; Fondouk ; Fort-de-l'Eau ; Maison-Blanche ; Maréchal-Foch ; Ménerville ; Réghaïa ; Rivet ; Rouiba ; Rovigo ; Saint-Pierre Saint-Paul  ; Sidi-Moussa.

  • Arrondissement de Blida (24 communes)

Ameur-el-Aïn ; Attatba ; Beni-Éered ; Berard ; Birtouta ; Blida ; Boufarik ; Bou-Haroun ; Boui-Nan ; Bourkika ; Castiglione ; Chebli ; Douaouda ; El-Affroun ; Fouka ; Koléa ; La Chiffa ; Marengo ; Meurad ; Mouzaiaville ; Oued-el-Alleug ; Soumaa ; Tefeschoun ; Tipasa.

Liste des préfets

Liste des préfets du département d'Alger

Liste des préfets du département et de la région d'Alger

  • De 1956 à 1962 Le préfet d'Alger fut préfet du département et préfet de région : des civils et des militaires ont exercé cette fonction (voir ci-dessous)
  • Nadir Kassab (8 octobre 1962)

Liste des préfets de région

Le décret du 18 juin 1956, portant organisation territoriale de l'Algérie, crée 3 groupes de départements et confie aux 3 préfets d'Alger, d'Oran et de Constantine, les fonctions d'Inspecteur général de l'administration en mission extraordinaire (IGAME). En décembre 1958, l'IGAME devient Secrétaire général régional avec une double tâche :

  1. animer et coordonner l'action administrative dans le groupe de départements
  2. diriger la préparation et l'exécution du plan de développement économique et social

Dans chaque IGAMie (terme officiel de l'époque) est mise en place en janvier 1957, une assemblée régionale provisoire de 30 membres nommés parmi les membres des commissions administratives départementales. ces assemblées ont compétence pour modifier les budgets 1957 des quatre anciens départements : Alger, Oran, Constantine et Bône ; approuver les comptes administratifs des nouveaux départements, approuver le partage de l'actif et du passif de l'ancien département entre les nouvelles préfectures.

Deux décrets des 4 et 6 juillet 1959 découpent le territoire algérien sur le modèle français des circonscriptions d'action régionale instituées par le décret du 7 janvier 1959. Ces circonscriptions ont à leur tête un Secrétaire général régional devenu en février 1960 Préfet inspecteur général régional, assisté à compter du 20 janvier 1961 d'une assemblée consultative : le Conseil régional.

  • François Collaveri (18 juin 1956, préfet IGAME pour les départements de la Région d'Alger.
  • Serge Barret (11 décembre 1956), préfet IGAME pour les départements de la Région d'Alger.
  • Général Jacques Allard (? juin 1958)
  • Général Jacques Massu (? juillet 1958)
  • Jean Chapel (? janvier 1959)

Liste des préfets de police d'Alger

  • René Jannin (mars 1961)
  • Vitalis Cros (décembre 1961)
  • Amar Mohammedi (6 juillet 1962)
  • Mustapha Fettal (11 septembre 1962)

Notes et références

  1. Alger (Wilaya) (notice BnF no FRBNF16604862) [consulté le 27 septembre 2016].
  2. Arrêté du Président du Conseil des 9 décembre 1848 et 16 mars 1849, article 1: « La division actuelle de l'Algérie en trois provinces est maintenue. Chaque province sera divisée en territoire civil et en territoire militaire. Le territoire civil de chaque province formera un département »
  3. Tableau général des communes d'Algérie: 1884 ; 1902
  4. Cercle de Laghouat et cercle d'El Golea comprenant les annexes de Ghardaïa et d'Ouargla, recouvrant une surface totale de 99 815 km2 - "Tableau...", opus cité.
  5. Arrêté du 9 décembre 1848.
  6. ANOM.
  7. Décret no 55-1148 du 28 août 1955.
  8. Ahmed Mahiou, Les collectivités territoriales algériennes, éditions du CNRS, Paris 1970, pp.285-287 ; Lire en ligne
  9. Décret 57-604 du 20 mai 1957 portant modification des limites départementales et création d'arrondissements en Algérie, tableaux annexes. JORF du 21 mai 1957 sur Légifrance, p. 5052
  10. La commune de Cap-Matifou a donné au sud la commune de Bordj El Bahri, et au nord celle de El Marsa.
  11. Georges Lyon, Souvenirs de guerre du recteur Georges Lyon (1914-1918), , 478 p. (ISBN 978-2-7574-1578-8, lire en ligne), p. 129.

Voir aussi

Textes normatifs

Bibliographie

  • René Bargeton, Dictionnaire biographique des préfets : septembre 1870 - mai 1982, Paris, Archives nationales, , 555 p. (ISBN 2-86000-232-4)

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la France
  • Portail de la mer Méditerranée
  • Portail de l’Algérie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.