Délinquance en France

La délinquance en France est l'ensemble des infractions (crimes, délits et contraventions) commises dans ce pays sur une période et au sein d'un groupe donné.

Types

Observation et mesures

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) exploite les résultats de l'enquête « Cadre de vie et sécurité » réalisée chaque année par l'Insee auprès d'environ 15 000 ménages afin de mesurer la délinquance en France métropolitaine telle qu'elle est vécue par les ménages[1], se démarquant ainsi des statistiques issues des plaintes enregistrées par la police et la Gendarmerie nationale.

Depuis 1988, le Conseil national des villes est l'instance nationale consultative de la politique de la ville, qui a pour mission de conseiller le gouvernement sur les réformes à promouvoir en faveur du développement des quartiers en difficulté. L'un des grands domaines d'intervention du CNV est notamment la prévention et le traitement de la délinquance[2].

Depuis octobre 2015, des statistiques publiques sur l'insécurité et la délinquance sont publiées par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) sur le site Interstats[3].

Critiques

Pour autant le manque de distance et d'analyse critique par l'Observatoire national de la délinquance des chiffres officiels fournis par les agences policières est mis en avant par des chercheurs, tels Jean-Hugues Matelly et Christian Mouhanna, qui pointent par ailleurs les « erreurs » et les techniques de manipulation affectant les données policières[4]. Au-delà de la question des erreurs et remaniements, le sujet des indicateurs/"politique du chiffre" affecte objectivement l'organisation même de la Police[5]. Laurent Mucchielli, chercheur en sociologie, démontre dans un article publié en 2010 que les statistiques policières excluent de par leurs méthodes et les actes concernés tout un pan de la délinquance effective[6].

Évolution

Selon une enquête de l'ONDRP et de l'Insee sur 16 000 ménages sondés, y ont répondu. Les atteintes aux biens ont diminué, tandis que les violences ont augmenté, entraînant une légère hausse du sentiment d'insécurité. Ces tendances sont corrélées avec celles de l'« état 4001 » du ministère de l'Intérieur[7].

Sur trois ans (2006-2009), le nombre de ménages se déclarant victimes que le nombre de vols et tentatives de vols subis sont en baisse très significative. Le nombre de faits est passé de plus de 3 millions en 2006 à 2,8 millions en 2009. Sur les atteintes aux biens, les sondés ont déposé environ 1,5 million de plainte en 2009, un chiffre équivalent à celui déclaré par les forces de l'ordre. Pour les violences, les femmes sont de plus en plus victimes de violences sur la voie publique.

Le sentiment d'insécurité augmente faiblement de 19,5 à 20,5 % entre 2006 et 2009. Dans le même temps, la proportion de personnes se sentant « souvent » en insécurité a diminué, de 2,6 à 2,5 %.

En 2019, le journal Le Figaro faisait état du bilan des chiffres officiels de la délinquance publiés par le service statistique du ministère de l'Intérieur. Une dégradation de l'insécurité était mise en évidence, notamment au niveau des violences et des homicides, tous deux en nette augmentation.[8]

Sociologie

Selon une étude de l'Insee parue en 2000[9], les détenus sont surtout des hommes jeunes : près de la moitié ont moins de 30 ans. La fréquence d’incarcération est maximale entre 21 et 25 ans. Mais, depuis 2000, la population carcérale a vieilli. Les milieux défavorisés sont surreprésentés, tous les indicateurs le confirment : profession, âge de fin d’études, pays de naissance. Les détenus sont souvent issus de fratries nombreuses, et ils ont fréquemment quitté tôt le domicile de leurs parents. Plus d’une union sur dix dont l’un des membres est un détenu est rompue durant le mois de son incarcération. Un détenu sur cinq suivait une formation en février 1999, date de l’enquête.

En 2013 et 2014, selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, près d'un quart (24 %) des personnes condamnées pour vol sont de nationalité étrangère. La hausse de près de 100 % en cinq ans de ce pourcentage est due pour partie à un meilleur recensement des nationalités et plus largement à l'implication croissante de la criminalité organisée transnationale[10],[11].

Notes et références

  1. « L'insécurité en France », sur France Info, (consulté le )
  2. Brigitte Raynaud, « Prévention de la délinquance et aide aux victimes: que peut-on faire? », Revue française de criminologie et de droit pénal, vol. 4, (lire en ligne)
  3. « La délinquance continue de grimper selon l'Insee », sur Le Figaro (consulté le )
  4. Jean-Hugues Matelly et Christian Mouhanna, Police : des chiffres et des doutes, Paris, Éditions Michalon, 2007.
  5. « L’usage des indicateurs chiffrés dans la police nationale : arrangements dans une organisation centralisée », Cahiers de la Sécurité et de la Justice, n°32, 2015, pp. 12-21, par Anne-Cécile Douillet, Jacques de Maillard, Stephen Savage et Mathieu Zagrodzki
  6. Laurent Mucchielli, « Les techniques et les enjeux de la mesure de la délinquance », Savoir/Agir,
  7. « Moins de vols mais plus de violence, selon les victimes », Le Figaro, 22 novembre 2010.
  8. Jean-Marc Leclerc, « Agressions, viols, tentatives d’homicide: la délinquance a explosé en France en 2019 » (consulté le )
  9. [PDF]Document Insee Première n° 706 d'avril 2000 intitulé L’histoire familiale des hommes détenus, par Francine Cassan et Laurent Toulemon, sur le site insee.fr
  10. Voleurs sans frontières, leparisien.fr, 1er juin 2016
  11. La proportion d'étrangers condamnés pour vol en France a doublé en cinq ans, lefigaro.fr, 1er juin 2016

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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