Cumbia

La cumbia est un genre musical et une danse nés au XVIIe siècle en Colombie[1], d'abord sous le nom de cumba, puis de cumbia. La cumbia s'est néanmoins répandue en Amérique du Sud, particulièrement en Bolivie, au Pérou et récemment en Argentine où elle s'est mélangée aux musiques existant déjà sur place.

À l'origine, les tambours des esclaves servaient à accompagner les veilles funéraires. Les peuples amérindiens des Antilles ont ensuite ajouté à ces rythmes des ocarinas, des flûtes de roseau et des gaïtas (sorte de longues flûtes amérindiennes) aux mélodies, aux paroles et à la danse importés par les colons espagnols.

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Illustration de cumbia panaméenne
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Étymologie

Le mot cumbia viendrait de la langue bantu dérivant du mot cumbé, rythme et danse de Guinée équatoriale (Afrique de l'Ouest), plus précisément de la zone de Mbata. Selon Guillermo Abadía Morales, le terme de cumbia a une relation avec le mot cubain cumbancha qui signifie fête, petit orchestre. La cumbia est un terme qui désigne une musique, un rythme et non un chant.

Les défenseurs de la thèse de l'origine aborigène de la Cumbia font remonter son nom à celui de Cumbague, un chef emblématique des Pocabuy[2].

Origine

La cumbia est née dans la partie haute de la vallée du fleuve Magdalena à l'est de la Colombie dans l'espace géographique appelé dépression Momposina, plus précisément dans la zone qui correspond au pays indigène Pocabuy.

La cumbia est une danse et un rythme élaborés à travers le métissage culturel entre la culture africaine avec l'apport des esclaves, la culture européenne avec la colonisation espagnole en Colombie et la culture des peuples indigènes.

Les esclaves africains de cette région se sont servis de chants nommés areítos, qui signifie danser en chantant, pour conter l'histoire de leur groupe ethnique et de faits dignes d'être conservés en mémoire. Ainsi ces chants étaient une leçon historique que gardaient en mémoire ceux qui l'entendaient[2].

La présence de ces éléments culturels peut s'apprécier ainsi :

  • Présence de mouvements charnels, caractéristique des danses d'origine africaine.
  • Les costumes de cette danse s'inspirent de ceux de la culture espagnole, et sont très proches des habits de l'actuel flamenco : jupes longues, dentelles, paillettes, etc., sans oublier l'intense maquillage des femmes et leur coiffure de fleurs. Les habits masculins eux sont plus proches de ceux utilisés pendant les encierros (tradition selon laquelle les taureaux sont conduits à travers la ville jusqu'au toril avant la corrida), les fêtes de San Fermín à Pampelune : chemise et pantalon blanc, un foulard rouge porté au cou et un chapeau.
  • Pour ce qui est de la musique, les tambours sont d'origine africaine, les maracas, les sifflets et les flûtes d'origine indienne, tandis que les chants et chansons populaires viennent de la poésie espagnole, bien qu'adaptée à la cumbia.

Le premier groupe officiel de Cumbia a été créé en 1877. Il s'agit de  Cumbia Soledeña, et leur chanson la plus connue était  « Pa gozá el carnaval »[2].

Fête populaire à El Hatillo, Panama City, en 1890, avec les instruments traditionnels.

Au Panama, la cumbia date de l'époque coloniale et a son épicentre dans les provinces centrales. Les différentes déclinaisons régionales ont une descente de la composition chorégraphique et musicale principalement de l'Afrique. Ils font aussi remarquer l'instrumentation et des pas de danse originaux de l'espagnol (l'Andalousie et de Galice), et dans une moindre mesure à partir autochtones[3],[4].

Le processus qui a façonné la culture et les particularités des Caraïbes colombiennes à travers les trois aspects (hispaniques, noirs et indiens) de la période coloniale espagnole jusqu'à aujourd'hui, a également eu lieu dans l'isthme. La recherche dans le domaine de parler de leur apparence à l'époque coloniale, dans la soirée les familles créoles se sont réunis pour réciter de la poésie et jouer de la musique typique de l'Espagne et de l'Europe, les autres nuits, ils amenèrent leurs esclaves à jouer les tambours et les danses traditionnelles. Parmi ses favoris danses africaines a été El Punto, cette représentation a consisté en des mouvements intrinsèques et abdominales et une femme africaine danse seule. Une autre danse était la cumbia, pour ce couple de la pointe vers le centre de la salle, les hommes contre les femmes et a été progressivement formé un cercle de couples. Le pas de danse de l'homme était une sorte de bond en arrière que la femme a glissé vers l'avant portant un cierge allumé dans sa main tenant un mouchoir de couleur très vivante. Est également enregistré sur la danse dans la fête religieuse célébrée dans le mois de mai qui avait le nom de "The Wake de la Croix" et les gens se sont rassemblés pour prier rosaires, des litanies scandé puis formé un cumbias de danse a couru, il existe encore aujourd'hui dans les communautés intérieures et la capitale du pays[5],[6].[pas clair]

Les différents types de cumbia

Cumbia classique de Colombie

Llamador colombien.

La cumbia classique se compose d'instruments comme la kuisi sigí et la kuisi bunzí qui sont deux types de flûtes indiennes, de maracas, à l'origine faites dans une citrouille et avec à l'intérieur des grains de maïs ou des petites pierres. Il s'agit d'un air dit zambo, c'est-à-dire né de la fusion entre la culture noire et indienne. Ainsi, dans sa composition, on trouve également plusieurs types de tambours qui créent le rythme, à savoir el Llamador (celui qui appelle) tenant le contre temps, l'Allegre, dérivé des congas africaines ayant une sonorité typique de la cumbia, elle tient les solos, ainsi que la Tambora: cylindre délimité par deux peaux et se jouant avec des baguettes, celle-ci fut rajoutée a posteriori pour son caractère festif. Facultativement on y ajoute las guacharacas, un grattoir. La mélodie est donc indienne et le rythme africain. Cette cumbia est seulement dansée, jamais chantée.

Cumbiamba de Colombie

La cumbiamba est une variante de la cumbia qui serait née du fait que les esclaves africains ont commencé à parler et ainsi à chanter en castillan. La danse, elle, aussi change car les femmes ne portent pas de voiles à leurs mains. L'instrumentation varie elle aussi, incluant l'accordéon, la flûte de Pan.

Chaque membre du groupe a son propre rôle : Le premier musicien est le flûtiste, le second joue du tambour, le troisième aussi mais lui joue avec des baguettes, le quatrième n'utilise que sa voix, on l'appelle llamador (celui qui appelle), le cinquième joue des maracas et aussi de la flûte et le dernier est un autre flûtiste mais il n'est pas toujours présent.

Cumbia moderne de Colombie

Celle-ci est chantée, aux instruments cités antérieurement s'ajoutent l'ocarina, les flûtes de roseau et d'autres types de tambours, tous ces instruments étant typiques de l'Amérique du Sud. Cette cumbia a donné lieu à la naissance d'autres types musicaux comme le bullerengue ou la saloma.

Cumbia Santeña du Panama

Tambora panaméenne.

Originaire de la Péninsule d'Azuero, la cumbia est jouée traditionnellement à l'aide d'un rabel, un tambour panaméen, et un guáchara ou encore un churuca, le tambour "pujador" ou "llamador" , et une guitare. Elle jouit d'une grande popularité dans le pays et c'est la forme qui a la plus évoluée au Panama. La danse traditionnelle est réalisée sous la forme de quatre mouvements: Paseo, seguillida, cruce et zapateo. La danse traditionnelle des femmes, vêtues de jupes de luxe et les hommes avec maillot de corps blanc ou une chemise et un chapeau "Pintao". Selon l'ordre, l'heure et la durée de quatre chiffres, tournez.[incompréhensible] La cumbia Santena a des sous-variantes.

  • cumbia cerrada (cumbia fermée)  : Il est rapide, en forme de chaîne de couples de la danse dans un groupe de cercle et brièvement fermé puis rouvert.
  • cumbia abierta (cumbia ouverte) : Il est lent et avec un pas dansé dans un groupe.
  • cumbia zapateada : les danseurs tapent du pied en rythme avec la musique.
  • cumbia atravesada : cumbia au rythme vif et rapide, traditionnellement plus festive et avec des mouvements plus libres.

Cumbia Coclesana du Panama

Dans la province de Coclé, les thèmes des chansons peuvent aborder la faune, la cuisine, ainsi que des plaisanteries ou des aspects de la vie quotidienne des paysans. La danse est rythmée par des mouvements de la hanche. Une particularité est d'utiliser comme instrument de musique un mortier.

Cumbia Mejoranera du Panama

Cette cumbia est issue des communautés d'origine amérindienne de District de Ocu et province de Veraguas. La Mejoranera est une guitare typique du Panama. Les danseurs frappent le sol avec leurs semelles.

Cumbia hors Colombie

De nombreux pays ont créé des cumbias propres, l'Argentine avec la Cumbia villera, le Pérou avec la la chicha[7](le terme Chicha est plus fréquemment utilisé pour les variations musicales antérieures aux années 1990[8]), le Mexique avec la cumbia sonidera, la cumbia banda ou la tecnocumbia.

La cumbia péruvienne prend son essor dans les villes de l'Amazonie et fait partie intégrante aujourd'hui de l'identité péruvienne et porte des noms comme la Cumbia guaracha, la Cumbia psychédélique, la Cumbia amazonienne ou tout simplement la Cumbia péruvienne[9].

En 1966, le péruvien Enrique Delgado fonde “Los Destellos” et décide avec le groupe de reprendre la cumbia mais en troquant l’accordéon colombien pour la guitare électrique. A cet influence rock se mêle aussi des caractéristiques de la musique criolla et donne naissance à la cumbia péruvienne[10]. La cumbia péruvienne est aujourd’hui très populaire du Pérou. Les habitants de la capitale la considèrent comme le style le plus représentatif de leur ville[10]. Les chansons La Colegiala ou encore Las Limeñas du groupe Los Ilusionistas ont suscité un grand intérêt dans le monde entier[11].

Interprètes et diffusion

En 1950, la première cumbia est enregistrée. Lucho Bermúdez crée Danza Negra (danse noire) connue aussi sous le nom de cumbia colombiana, chantée par Matilde Díaz[12].

En 1953, Flamenco, une cumbia composée par Soledeño Efraín Mejia est lancée.

En 1955, apparait le groupe typique Cumbia de Juan Corralito. Dans le même temps, apparait la cumbia de Antonio Lucia Pacheco, avec la pièce musicale Once de Noviembre (onze novembre).

Dans les années 1970-1980, le musicien mexicain Rigo Tovar mélange la cumbia et le rock utilisant par exemple des guitares électriques, des synthétiseurs, cette fusion s'appelle le cumbia-rock.

Les principaux groupes qui ont diffusé la cumbia et ce au niveau national ou international sont :

  • Arturo Jaimes avec une cumbia mexico-colombienne ;
  • Medardo Guzmán, avec les cañamilleros de Mahates ;
  • La cumbia moderne de soledad qui est un chant est une danse mélancolique andalou de Pedro Beltrán ;
  • La cumbia de l'argentin Alexis Urunde ;
  • La Perla Colombiana (perle colombienne), qui est une cumbia romantique mexico-colombienne ;
  • Juan Jiménez guayaspa, le compositeur de la cumbia cienaguera, à la fin des années 1950 et qui a fait le tour du monde ;
  • La Colegiala de Rodolfo Y Su Tipica, musique bien connue de la publicité pour Nescafé ;
  • La Sonora Dinamita, La Sonora de Margarita, la Sonora Skandalo et la Sonora Santanera sont des groupes qui ont été créés dans les années 1950-1960 et qui respectent la composition et le rythme de la véritable cumbia, même s'ils jouent d'autres styles musicaux proches comme le merengue ;
  • Los gaiteros de San Jacinto, groupe existant depuis le milieu des années 1940 et qui remporte un Latin Grammy Award en 2007.

Avec tous ces interprètes et l'influence qu'a eue cette musique, il est logique de parler de cumbia lorsque l'on parle de musique colombienne.

Principaux artistes et groupes

Notes et références

  1. « Introduction à la Cumbia », sur Audiofanzine, (consulté le )
  2. Garay, Narciso, traditions and songs of Panama: folk essay, editorial Belge De L'exoansion, 1930, Belgium.
  3. Mallet, Obarrio Matilde Vda. of, sketch of colonial life, Panama: Panama Printer, 1961. 61: illus. , 22 cm.
  4. Castillero, Ernesto, table manners, social divisions of the Panamanian, Times magazine Oct. 13, 1949. p.. 6-7
  5. Mallet, Matilde Vda Obarrio. of, sketch of colonial life, Panama: Panama Printer, 1961. 61: illus. , 22 cm.
  6. « De la cumbia à la chicha : Lima, le creuset péruvien », sur France Culture (consulté le )
  7. Last Night in Orient- LNO ©, « Cumbias Chichadélicas : Peruvian Psychedelic Chicha (Infopesa) », sur Last Night in Orient (consulté le )
  8. Last Night in Orient- LNO ©, « Juaneco y Su Combo - Parranda Selvática - "Cumbias Pegaditas" », sur Last Night in Orient (consulté le )
  9. « Parlons musique - les origines et influences musicales péruviennes », sur Phima Voyages, (consulté le )
  10. Last Night in Orient- LNO ©, « Las Limeñas · Los Ilusionistas · Walter León Aguilar », sur Last Night in Orient (consulté le )
  11. Last Night in Orient- LNO ©, « La Cumbia qui obtient une reconnaissance internationale dans les années 1940 est « Danza Negra », de Lucho Bermúdez chantée par Matilde Díaz », sur Last Night in Orient (consulté le )
  12. Last Night in Orient- LNO ©, « Amaneciendo · Los Pakines », sur Last Night in Orient (consulté le )
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