Couvent des Clarisses de Roubaix
Le couvent des Clarisses est un ancien couvent de religieuses clarisses situé à Roubaix dans le département du Nord. Il se trouve dans le quartier de l'Épeule, non loin de l'église du Saint-Sépulcre. Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 2010[1], ainsi que l'ancienne école Sainte-Claire attenante.
Histoire
En 1857, après avoir évité une catastrophe[2] de justesse dans son usine, l'industriel Henri Desclée (1802-1873), pionnier de l'industrie du gaz d'éclairage, fait vœu d'installer une communauté de religieuses contemplatives à Roubaix[3]. Le couvent, financé en majorité par la fille d'Henri Desclée[4] et les actionnaires, est construit de 1874 à 1876 par le baron Jean-Baptiste Bethune, futur auteur des plans de l'église Saint-Joseph[5]. L'école de filles Sainte-Claire est construite en premier, selon la volonté du maire, le quartier de l'Épeule n'en possédant pas jusqu'alors. Neuf clarisses (six cloîtrées et trois externes) s'installent au couvent en en provenance de Tournai[6] et leur couvent est dédié à la Sainte-Trinité. L'école de filles est tenue par les trois sœurs externes dès la rentrée d', avec deux cents élèves. Elles sont menacées une première fois d'expulsion en 1880, mais les protestations locales empêchent les autorités d'exécuter cette mesure. Elles sont expulsées pour de bon par les lois anticléricales de Waldeck-Rousseau de 1903 et doivent se réfugier à Renaix en Belgique. Cependant deux sœurs externes se sécularisent à la demande du curé de la paroisse[7], afin d'assurer le patronage et le catéchisme de l'école. Mais malgré un procès de la famille Desclée se déclarant propriétaire du couvent, l'État confisque l'ensemble et le met en vente. Il est racheté en 1906 par l'industriel roubaisien Jules Masurel. L'école Sainte-Claire rouvre et le couvent est transformé en école technique[6].
Les clarisses obtiennent le droit de revenir en 1923. Les vocations affluent, à tel point qu'une fondation est faite en 1935 au Tonkin[8],[6]. L'école et le couvent deviennent un fleuron du syndicalisme chrétien dans l'entre-deux-guerres. Après la guerre, le pic est atteint avec quatre-vingt-sept sœurs[9]. En 1996, la communauté accueille les clarisses de Cambrai dont le couvent ferme. Les clarisses, faute de vocations, quittent leur couvent en et l'école ferme en [10]; les quatre religieuses[11] qui subsistent partent pour la communauté de Vandœuvre-lès-Nancy. La ville de Roubaix achète l'ensemble en 2009. Le maire de Roubaix, Guillaume Delbar, annonce en en faire un lieu du « zéro déchet et d'économie circulaire »[12]. Ce projet concerne en fait l'ancienne école Sainte-Claire et une partie du monastère. La chapelle serait dédiée à des conférences et des ateliers[13].
En , la Ville de Roubaix lance un appel à projets[14] afin de trouver une association capable d'animer les lieux mais aussi d'assurer une programmation autour de la transition écologique. En , il est annoncé[15] que Zerm, collectif d'architecture roubaisien, remporte cet appel à projets en partenariat avec l'association Yes We Camp. Baptisé Saisons Zéro[16], le projet développé est décrit comme un "laboratoire de la frugalité appliqué"[17] et une "expérience d'intervention alternative sur le patrimoine"[18] où l'on teste "au quotidien des techniques pratiques, économiques et simples pour répondre aux besoins essentiels du logement, du travail, de la fête et de la cohabitation"[18].
Description
L'édifice de briques est de style néogothique. Il s'inscrit dans un rectangle dont la chapelle coiffée d'un petit clocheton marque un côté. Au milieu du cloître se trouve une statue de saint François[12]. L'école Sainte-Claire est attenante au sud.
Notes et références
- Notice no PA59000169, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Si l'incendie ne fait pas exploser le quartier, je construirais un couvent. »
- La Voix du Nord, article du 9 octobre 2017
- Pauline Desclée, entrée chez les clarisses de Tournai, sous le nom de sœur Françoise
- La Voix du Nord, article du 16 septembre 2017
- Société d'émulation de Roubaix : histoire du couvent des Clarisses
- L'abbé Debacker
- Pour fonder la communauté de Vinh. Cependant à cause de l'avancée des communistes vietcongs, huit clarisses retournent à Roubaix en 1950.
- La Voix du Nord, article du 2 novembre 2010
- Office du tourisme de Roubaix
- Dont une religieuse d'origine cambodgienne ayant prononcé ses vœux perpétuels en 2006.
- Perrine Diéval, « Les Amis du monastère des Clarisses favorables au projet de Maison du zéro déchet », La Voix du Nord, (lire en ligne)
- Roubaix XL, article du 17 octobre 2017
- « Appel à projet « Maison de l’économie circulaire et du Zéro déchet » », sur www.ville-roubaix.fr (consulté le )
- « Zerm investit le couvent des Clarisses », sur ROUBAIXXL, (consulté le )
- « - À Roubaix, la renaissance tant attendue du couvent des Clarisses est en cours », sur La Voix du Nord, (consulté le )
- « Yes We Camp | Saisons Zéro », sur Yes We Camp, (consulté le )
- « Le Couvent des Clarisses », sur ancoats (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Roland Recht, Gilles Maury et Siméon Levaillant (préf. Roland Recht), Le baron Béthune à Roubaix - l'église Saint-Joseph et le couvent des Clarisses, Tourcoing, Invenit, , 160 p. (ISBN 9782918698616, présentation en ligne).
Article connexe
Liens externes
- Xavier Lepoutre, « Le couvent des Clarisses », sur le site de la Société d'émulation de Roubaix, (consulté le ).
- « Roubaix : le couvent des Clarisses attaqué à la voiture-bélier », sur FR-3 Hauts-de-France, (consulté le )
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