Coup de la panne
Le « coup de la panne », dans le domaine des stéréotypes de la culture populaire, est une technique de séduction scénarisée par laquelle le conducteur d'une automobile provoque ou simule une panne de son véhicule pour pouvoir se retrouver seul plus longtemps avec un passager qu'il entend séduire[1]. Le lieu choisi pour l'arrêt est généralement suffisamment désert et agréable pour permettre des gestes d'affection à caractère sexuel en toute tranquillité si l'opération réussit[2].
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Scénario
Le conducteur qui utilise le coup de la panne doit faire preuve d'une certaine capacité à jouer la comédie pour ne pas soulever les doutes de son passager quant à la réalité de la difficulté survenue. Ainsi, il doit être en moyen de simuler la surprise ou la colère avec justesse pour ressembler à un automobiliste découvrant effectivement un problème de fonctionnement puis se montrant incapable de l'identifier ou de le résoudre par lui-même.
Ce faisant, le conducteur doit parvenir à empêcher le passager de chercher à intervenir dans la réparation qu'il fait mine d'entreprendre s'il ne veut pas que celui-ci se rende compte que le problème est fictif. Le plus souvent, c'est une tâche relativement simple : le conducteur est réputé être le seul responsable de son véhicule et il est donc le premier à devoir s'investir dans la quête d'une solution pour le faire repartir. Dans ce cadre, il peut faire semblant de renoncer dès le premier regard sur la partie censément défectueuse pour faire penser au passager que le problème est grave et qu'il ne pourra pas être résolu par quelqu'un qui ne serait pas un professionnel.
Le conducteur peut également prétendre que l'immobilisation de son automobile n'est pas due à un problème mécanique que le passager averti pourrait résoudre mais à un manque d'essence dans le réservoir contre lequel personne ne pourra rien faire, même un spécialiste. Cela explique que le coup de la panne apparaisse souvent comme étant le « coup de la panne d'essence ».
Le fait est que cette technique souffre de deux défauts. D'une part, elle fait tomber la culpabilité de l'arrêt du véhicule sur l'insouciance ou l'inattention du conducteur plutôt que sur un aléa technique contre lequel il ne pouvait rien faire — sa manœuvre de séduction s'engage sur un mauvais point. L'autre difficulté est liée à l'existence d'un signal lumineux sur le tableau de bord permettant à un passager attentif de vérifier le caractère effectif de la panne.
À ce niveau, il convient toutefois de rappeler que le coup de la panne est généralement employé par des hommes cherchant à séduire des passagers de sexe féminin ne connaissant pas les automobiles ou à peine compétents en mécanique, des adolescentes n'ayant pas leur permis de conduire par exemple[réf. nécessaire]. Dans ce contexte, le risque de se faire démasquer est relativement faible pour le conducteur capable d'une certaine autorité sur les jeunes femmes. Le seul danger qui subsiste est celui que provoquerait l'intervention d'une tierce personne dans l'interaction.
De fait, le manipulateur doit donc s'arranger pour que personne ne puisse secourir le véhicule censé être en détresse trop rapidement. Dès lors, il doit arrêter celui-ci sur un chemin désert ou hors de la vue des véhicules qui pourraient continuer à y circuler. Il pourra pour ce faire utiliser la nuit, celle-ci présentant par ailleurs l'avantage de rendre le choix du passager de rester avec lui à l'intérieur de la voiture le plus rationnel de tous : les garages sont alors fermés et la marche en rase campagne est censée être dangereuse.
Cependant, il n'en reste pas moins vrai que la diffusion des téléphones portables au sein de l'ensemble de la population obère à présent l'efficacité de toutes les méthodes de camouflage en rendant de plus en plus probable la capacité du passager à avertir des tiers du problème rencontré par ses propres moyens. Les bornes d'appel d'urgence laissés le long de certaines voies ont le même effet. Dans ce cadre, il semble que le coup de la panne ne puisse plus s'utiliser que dans des circonstances exceptionnelles pendant lesquelles la panique éventuelle du passager pourra être exploitée pour initier un rapprochement et des caresses.
Diffusion de la technique
L'utilisation de la technique ne fait pas que souffrir des difficultés de mise en œuvre que l'on vient de détailler. Elle pâtit également de sa renommée au sein de tout le champ social. Le coup de la panne est bien connu de tous et ne peut donc plus vraiment être employé sans que cet emploi soit au moins soupçonné par le passager concerné. Cela fait de certaines pannes bien réelles l'occasion de quiproquos qui amènent le passager en question à reconnaître la technique là où il n'y a en fait qu'un problème effectif.
Dans la culture populaire
Le « coup de la panne » doit sa célébrité à son occurrence fréquente au sein des œuvres qui structurent la culture populaire. On le retrouve dans de nombreux films, de nombreuses séries ainsi que dans les paroles de plusieurs chansons racontant la vie amoureuse des générations ayant grandi avec une certaine culture automobile.
Musique
- Renaud, avec le morceau intitulé La tire à Dédé[3].
- Elle fait l'objet d'une chanson de Sylvie Vartan et Frankie Jordan : Panne d'essence[4].
- Marie Lafôret, avec le morceau Le coup de la panne[5].
- Orelsan, avec le titre Saint Valentin.
Cinéma
- Dans le film Permis de tuer, le bateau de James Bond tombe en panne sèche après que son réservoir a été percé pendant une fusillade. La James Bond girl rit de la situation, qu'elle compare au « coup de la panne ».
Notes et références
- « 85 % de réussite : le coup de la panne toujours tendance », sur www.mon-sondage.com (consulté le )
- « Le "coup de la panne" toujours efficace », sur www.psychonet.fr (consulté le )
- « Paroles de la chanson », sur www.paroles-musique.com/ (consulté le )
- « Panne d'essence vidéo », sur ina.fr (consulté le )
- « Le Coup De La Panne Marie Lafôret paroles », sur paroles-musique.com (consulté le ).
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