Corlay

Corlay (/kɔʁ.lɛ/[Note 1]) (Korle en breton) est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.

Pour les articles homonymes, voir Corlay (homonymie).

Corlay

Mairie de Corlay.

Blason
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Saint-Brieuc
Intercommunalité Communauté de communes Loudéac Communauté - Bretagne Centre
Maire
Mandat
Olivier Allain
2020-2026
Code postal 22320
Code commune 22047
Démographie
Gentilé Corlaysien
Population
municipale
945 hab. (2018 )
Densité 68 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 19′ 05″ nord, 3° 03′ 20″ ouest
Altitude 220 m
Min. 157 m
Max. 257 m
Superficie 13,8 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Mûr-de-Bretagne
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Corlay
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Corlay
Géolocalisation sur la carte : France
Corlay
Géolocalisation sur la carte : France
Corlay

    Géographie

    Situation

    Situé en Argoat, Corlay se trouve à proximité de Saint-Mayeux, du Haut-Corlay, de Plussulien, au centre de la Bretagne, à mi-chemin entre Saint-Brieuc et Pontivy.

    La paroisse fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fañch.

    Géologie et relief

    De Duault à Corlay en passant par Saint-Nicolas-du-Pélem, sur plus de 30 km, un massif granitique correspondant à la partie ouest du batholite de Quintin, domine, atteignant 290 mètres, les collines schisteuses de la partie orientale du bassin de Châteaulin situées à son sud.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[3]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]

    • Moyenne annuelle de température : 11,2 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,3 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,2 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 11,6 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 997 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 14,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,5 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Kerpert », sur la commune de Kerpert, mise en service en 1987[7] et qui se trouve à km à vol d'oiseau[8],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 130,6 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 28 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[13].

    Urbanisme

    Typologie

    Corlay est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (94,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (57,8 %), prairies (19,8 %), zones agricoles hétérogènes (15,8 %), zones urbanisées (6,6 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].

    Économie

    Corlay est une petite ville très ancrée dans son espace rural ce qui influe sur l'économie de la commune. Néanmoins celle-ci compte quelques industries dont Vérandaline, un fabricant de vérandas. Le commerce, pour sa part y connait un profond déclin depuis les années 70 (plus de 60 magasins ont disparu). Aucun supermarché n'est implanté à Corlay même si Carrefour y possède une supérette équipée d'une station service[21].

    Toponymie

    Attesté sous les formes Mons de Corle en 1184 et en 1221, Corle en 1235 et en 1246, Par. de castro de Corle en 1276, Corle en 1309 et en 1318, Castrum Corle vers 1330 et en 1368, Castrum Corlay en 1516 et en 1574, Corlay en 1535-1536. On trouve les formes Castro Corlé (en 1603), Corllé, Corrllay et Corlay (dès 1620).

    L'explication de Jacques Cambry, selon laquelle Corlay vient de « korr lez », « la cour des nains »[22], ne peut être retenue. Corlay pourrait plus vraisemblablement dériver du latin coryletum qui signifie coudraie, un lieu planté de coudriers.

    Histoire

    L'époque moderne

    Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle, la production textile de toiles dites « de Bretagne » se développa dans le quadrilatère Saint-Brieuc - Corlay - Pontivy - Moncontour ; ces toiles renommées étaient exportées en Espagne et dans les colonies espagnoles (elles étaient appelées bretanas, quintines ou pondivi) via Cadix principalement, où des marchands français, notamment Malouins (par exemple les familles Magon, de la Haye, Éon) étaient installés[23].

    Le XIXe siècle

    Les ruines du château de Corlay en 1896.

    Un premier hippodrome est aménagé à Corlay vers 1830 dans les landes de Kerguillio. La piste décrit « une lande en partie défrichée, une piste étroite circulant en capricieux méandres et franchissant des vallons, des coteaux, des ravins, des terres en pleine culture, les talus, les haies et les barrières des champs comme obstacles »[24].

    Corlay est aussi le nom d'un étalon célèbre qui, à la fin du XIXe siècle, « porta à l'apogée l'élevage du pays dont il portait le nom »[25].

    Les guerres du XXe siècle

    Le monument aux Morts porte les noms de 112 soldats morts pour la Patrie[26] :

    • 96 sont morts durant la Première Guerre mondiale.
    • 1 est mort durant le conflit du Levant.
    • 15 sont morts durant la Seconde Guerre mondiale.

    Héraldique

    Blasonnement :
    De gueules au lion d’or, la tête contournée, senestré en chef d’une étoile d'argent.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1819 1834 Tremeur Henry Auffret   Notaire
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1971 janvier 1993
    (démission)
    Robert Milon[27] (1917-2002) PS Retraité de l'enseignement
    janvier 1993 juin 1995 Victor Lanoë PS  
    juin 1995 mars 2014 Roger Turmel PS Retraité
    mars 2014 23 mai 2020 Pierre-Yvon Corbel DVG Retraité
    23 mai 2020 En cours Olivier Allain[28],[29] LREM Conseiller régional de Bretagne (depuis 2015)
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 4281 4831 2551 3871 3891 4751 4851 4131 473
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 4071 5371 4951 5411 5251 5041 5251 6041 558
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 5661 5591 5691 2401 2511 2061 1801 1491 174
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    1 1501 0881 1331 0711 0449781 0281 011959
    2018 - - - - - - - -
    945--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[30] puis Insee à partir de 2006[31].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Tour de la muraille du château.
    • Château de Corlay, XIIe siècle et XVe siècle, visitable de Pâques à septembre.
    • Six éoliennes produisant 17 millions de kWh sur la commune du Haut-Corlay.
    • Chapelle Sainte-Anne du XVIe siècle.
    • Église Saint-Sauveur de Corlay, du XVe siècle.

    Hippisme et élevage équin

    Course de chevaux à Corlay au XIXe siècle.
    Expression populaire corlaysienne

    Le cheval est une passion que le jeune Corlaysien suce avec son lait[32]

    Corlay est réputée pour ses courses de chevaux, la ville dispose d'ailleurs d'un hippodrome, « Le Petit Paris ». La société de courses de Corlay fut créée en 1842. Le cheval de Corlay est la race chevaline locale créée au début du XIXe siècle à partir de croisements entre le bidet breton et des chevaux de sang. En exploitant un filon calcaire (le seul de centre-Bretagne) à Cartravers, près de Corlay, les éleveurs ont enrichi leurs pâtures en calcium, conférant aux chevaux élevés une meilleure ossature[33].

    Personnalités liées à la commune

    • Arthur Le Bail dit André Liabel, acteur, réalisateur et scénariste né à Corlay (1871-1942).

    Notes et références

    Notes

    1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
    2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
    4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    5. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    6. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.

    Références

    1. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    2. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    3. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    4. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    5. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    6. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
    7. « Station Météo-France Kerpert - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    8. « Orthodromie entre Corlay et Kerpert », sur fr.distance.to (consulté le ).
    9. « Station Météo-France Kerpert - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    10. « Orthodromie entre Corlay et Trémuson », sur fr.distance.to (consulté le ).
    11. « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    12. « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    16. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    21. Iwan Le Clec'h, Entre conservatisme et modernité de l'appareil commercial : en territoires périurbains et ruraux à l'ombre d'une ville moyenne : Saint-Brieuc, Brest, UBO, , 505 p. (lire en ligne).
    22. Jacques Cambry, Mémoires pour l'Académie celtique, page 320.
    23. Jean Martin, La manufacture des toiles Bretagne du XVIIe siècle au XIXe siècle, in "Du lin à la toile. La proto-industrie textile en Bretagne", Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 333 p. (ISBN 978-2-7535-0560-5).
    24. "Le publicateur des Côtes-du-Nord" cité par Thierry Jigourel, "Le cheval en Bretagne", éditions Coop Breizh, 2017.
    25. F. M. Bléas, "Les chevaux bretons", Morlaix, 1913.
    26. « MémorialGenWeb Relevé », sur www.memorialgenweb.org (consulté le ).
    27. Notice MILON Robert, Jules par Jacques Girault, version mise en ligne le 21 février 2013, dernière modification le 12 mai 2013
    28. « Municipales à Corlay. Olivier Allain est le nouveau maire », Ouest-France, (lire en ligne).
    29. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    30. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    31. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    32. Association bretonne et union régionaliste bretonne de Saint-Brieuc, « Dans nos pays », Comptes rendus, procès-verbaux, mémoires, Vol. 126, Presses bretonnes, 1999, p. 555
    33. Emilie Colin, « Dans le pays Fanch : Corlay, au rythme des chevaux », France 3 Bretagne, (consulté le ).

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

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