Commission internationale pour l'exploration scientifique de la Méditerranée

La Commission Internationale pour l’Exploration Scientifique de la Méditerranée (CIESM) ou Commission de la Méditerranée est une commission internationale créée (par un accord international signé à Madrid peu après la fin de la Première Guerre mondiale en . Son objet est l'étude hydrographique et biologique des différentes parties de la Méditerranée, « en employant des méthodes uniformes » aux fins notamment de développer les pêcheries marines[1].

En 1920, les pays adhérents étaient l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, la Principauté de Monaco, la Tunisie, et l'Égypte s'apprêtait à y entrer (attendue en 1923)[1]. L'actuelle CIESM a pour but de le développement de la coopération scientifique en favorisant l'utilisation internationale des institutions de recherche nationales.

Contexte international

En 1920, dans le monde, il y avait 4 autres organismes internationaux avec des objectifs proches :

soit au total 5 organismes internationaux, centrés sur l'Atlantique, le Pacifique-Nord, la mer du Nord et la Méditerranée. Ces organismes ont à cette époque fortement contribué au développement des pêcheries, à la recherche de nouvelles ressources pour répondre au recul ou à l'effondrement de certains stocks, et à la surpêche, tout en cherchant à mieux comprendre les richesses halieutiques.

Histoire

Les velléités de mieux connaître la faune des profondeurs de la Méditerranée sont anciennes, comme en témoigne un rapport de 1882 de A Milne-Edwards relatif aux résultats des recherches entreprises par une commission créée par le Ministre de l'instruction publique afin d'« étudier la Faune sous-marine dans les grandes profondeurs de la Méditerranée et de l’Océan Atlantique »[2].

Sur la proposition de l'Italien Decio Vinciguerra (en) qui trouvait opportun de promouvoir l'exploration océanographique de la mer Méditerranée pour la pêche, le 9e Congrès international de géographie à Genève entérine en le principe d'une commission ad hoc[3] qui s'est réunie la première fois à Monaco, le sous la présidence du prince Albert Ier de Monaco dans les locaux du musée océanographique qui venait d'être inauguré. Deux principes d'apparence contradictoire y sont apparus, d'une part la nécessité de libérer la Commission de toute ingérence politique et d'autre part que les pays soient représentés au niveau gouvernemental de façon que les avis scientifiques de la commission soient davantage pris en compte. Ainsi le à Monaco la "Commission de la Méditerranée" adopte un « Plan de travaux océanographiques a exécuter dans les stations maritimes »[4].

La réunion suivante de a entériné le fait que tous les États riverains de la Méditerranée et la mer Noire devaient pouvoir être membres. La réunion suivante, prévue en Espagne, n'a pas eu lieu du fait de la Première Guerre mondiale. L'assemblée constituante du CIESM s'est donc déroulée à Madrid en à la suite d'une réunion préparatoire en juin à Paris. Le roi Alphonse XIII d'Espagne en fut le premier président[5]. La réunion fondatrice s'est déroulée avec des représentants de l'Égypte, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, Monaco, la Roumanie, la Tunisie et la Turquie.

De 1920 à 1923, la France a « exécuté ponctuellement les recherches qui lui avaient été attribuées; elles ont eu lieu dans la Méditerranée Occidentale, entre la France et la Tunisie et dans les eaux tunisiennes jusqu'à Gabès ; l'exécution des travaux a été confiée en 1920 au navire La Perche, sous la direction de Henri Heldt, et en 1921 et 1922 à M. le Professeur Georges Pruvot, directeur du Laboratoire de Banyuls, qui les a exécutés à bord de son navire l'Orcet ; de nombreux résultats intéressants les sciences et les pêches ont été obtenus en Méditerranée ».

De cette date à 1939, plusieurs observatoires ont été fondés autour de la Méditerranée et de la mer Noire, des navires de recherche notamment français et italiens sont affrétés. Une revue est éditée. Des rapports annuels sont publiés. La travaux de la commission sont suspendus pendant la Seconde Guerre mondiale et les réunions reprennent en 1951 à l'Institut océanographique de Paris. En 1964, la réunion de la commission de la CIESM rend compte des problèmes de pollution marine. En 1992, adhèrent la Croatie, la Slovénie et l'Ukraine. En 1996 la CIESM se restructure en six commissions thématiques. En 1998, le SCIESM prend en compte la menace des espèces exotiques envahissantes comme l'algue Caulerpa taxifolia en créant un groupe d'étude spécialisé. En 2004, le Portugal adhère à son tour.

Organisation actuelle

Ce comité international s'était historiquement donné comme mission de coordonner les travaux entrepris par les États-adhérents pour étudier les Pêches Maritimes, avec comme zones de travail et de compétence les zones côtière et situées au large des littoraux atlantique et pacifique de toute l'Amérique du Nord.

Il y a 23 pays adhérents en 2008. Certains ne sont pas riverains mais effectuent des recherches en Méditerranée et mer Noire. Ce sont : l'Algérie, l'Allemagne, Chypre, la Croatie, l'Égypte, l'Espagne, la France, la Grèce, Israël, l'Italie, le Liban, Malte, le Maroc, Monaco, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Suisse, la Syrie, la Tunisie, la Turquie, l'Ukraine et le Monténégro.

La CIESM est constitué de plusieurs comités thématiques et d'un secrétariat général qui les coordonne. Les six comités scientifiques de la CIESM organisent des recherches, colloques et échanges sur des thèmes différents. Ils se rencontrent trois fois par an. La commission organise des conférences et met en place des programmes d'aide pour les chercheurs des pays défavorisés. La CIESM se réunit le plus souvent au Musée océanographique de Monaco mais siège à l'Institut océanographique de Paris.

Le budget de 2008 était de 910 000 [6].

Liste des Présidents

Pour la commission internationale :

Pour la section française de la commission :

Voir aussi

Liens externes

Notes

  1. Henri Heldt. Le Thon commun en mer du Nord (Notes et mémoires de l'Office scientifique et technique de pêches maritimes), n° 22, texte de 1922 publié en 1923 (Archives d'Ifremer)
  2. Milne-Edwards, A. (1882). Rapport sur les travaux de la commission chargée par M. le Ministre de l'instruction publique d’étudier la Faune sous-marine dans les grandes profondeurs de la Méditerranée et de l’Océan Atlantique
  3. http://www.ciesm.org/about/history/index.htm
  4. International Commission for the Scientific Exploration of the Mediterranean Sea. (1910). Plan de travaux océanographiques a exécuter dans les stations maritimes adopté à Monaco par la Commission de la Méditerranée le 1er avril 1910. L. Joubin (Ed.)
  5. http://www.lycee-albert1er.mc/index.php?option=com_content&task=view&id=16&Itemid=33
  6. « Im Brennpunkt », sur admin.ch (consulté le ).
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