Colonne de la Grande Armée

La colonne de la Grande Armée ou colonne Napoléon est une colonne commémorative élevée à Wimille (Pas-de-Calais), près de Boulogne-sur-Mer, entre 1804 et 1823. Œuvre de l’architecte Éloi Labarre, elle est haute de 54 mètres. Une statue de Napoléon Bonaparte tournant le dos à la mer se trouve au sommet (la statue ne tourne pas le dos à l'Angleterre, contrairement à une légende urbaine tenace, elle est orientée vers l'entrée du site, tout simplement).

Historique

Napoléon Ier rassembla à Boulogne, en 1804, l’armée des côtes de l'Océan, qui devint la Grande Armée.

Le eut lieu la première distribution de la Légion d'honneur au camp de Boulogne. La décision d'élever un monument en hommage à Napoléon fut prise au lendemain de la distribution de la Légion d'honneur. Le maréchal Soult annonça à l'empereur « le vœu des soldats » de mettre en place aux frais de la légion une colonne en marbre avec une statue de Napoléon. Les soldats ont donc du faire le sacrifice d'une demi-journée de solde par mois et d'une journée entière pour les officiers. Elle eut pour architecte Éloi Labarre qui avait aussi dessiné les plans du second théâtre de Boulogne.

La première pierre fut posée le 18 brumaire an XIII (), le chantier au début fut actif mais marqua cependant un coup d'arrêt en 1805 lors du départ de l'Armée des Côtes et de l'Océan pour Austerlitz. À la chute de l'Empire, la colonne ne s'élevait qu'à une hauteur de vingt mètres, soit moins de la moitié de sa hauteur, les sculptures de Houdon et Moitte furent brisées et les bronzes furent réutilisés pour ériger la statue de Louis XIV place des Victoires et celle d'Henri IV à Paris. Les deux lions furent préservés en raison de leur non-allusion à l'Empire.

Les travaux furent repris en 1819, et la plate-forme fut posée en 1821, elle eut une nouvelle vocation : celle de rendre hommage à Louis XVIII et de la monarchie restaurée. La colonne fut couronnée d’un globe royal en 1823. En 1827, tout fut achevé : deux pavillons furent construits à l'entrée du domaine, les jardins furent achevés et la construction d'une allée triomphale aussi. La monarchie de Juillet s'accompagna d'une réhabilitation de l'Empire, dans cet élan la colonne boulonnaise retrouva sa vocation d'origine. Le sculpteur François-Joseph Bosio reçut commande de la statue de Napoléon qu'il figura comme celle de Houdon, dans son costume de sacre, la croix de la Légion d'honneur à la main. Elle fut montée au sommet de la colonne en 1841 le [Note 1].

La colonne de la Grande Armée de Boulogne a été classée monument historique par arrêté du [1]. Elle est gérée par le Centre des monuments nationaux[2].

Le général de Gaulle fit remplacer la statue de Bosio, endommagée, en exigeant toutefois que Napoléon figure en habit de « petit caporal » et non en habit d'empereur. La statue actuelle est l'œuvre de Pierre Stenne (1962). Napoléon ayant renoncé à la conquête de l'Angleterre, la statue tourne le dos à la mer. En 1984, l'ancienne statue fut restaurée et déposée dans l'un des deux pavillons de l'entrée du domaine.

En 2002, la colonne fut frappée par la foudre, ce qui causa des éclatements de la pierre à son sommet. Une restauration a été entreprise.

Tourisme

Le monument constitue un intérêt touristique important du Boulonnais. En 2014, elle a été visitée par 22 000 personnes[3].

Il est possible de monter au sommet, ce qui offre un impressionnant panorama de la ville de Boulogne.

Un petit musée est proposé aux visiteurs dans le pavillon de droite.

Marbre du Boulonnais

Description de C.P. Brard (1808), concernant les marbres du département du Pas-de-Calais : « Ce qui a donné l’occasion de découvrir ce marbre, c’est la colonne que les troupes du camp de Saint-Omer, après une grande victoire, votèrent à la gloire de l’Empereur (en 1821, on disait « leur chef » ce qui était politiquement correct) pour être élevée à Boulogne, sur le bord de la mer ; alors l’on fit des recherches pour trouver des matériaux propres à la construction de ce monument ; et après plusieurs fouilles, M. Piron découvrit ce marbre ; et il s’empressa (dans l’édition de 1808 seulement) de donner à la carrière et au marbre qu’on en tire, le nom de Napoléon »[4].

Notes et références

Notes

  1. Pour l'occasion une médaille commémorative est frappée

Références

  1. « Colonne de la Grande Armée de Boulogne », notice no PA00108449, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Colonne de la Grande Armée à Wimille, sur le site du Centre des monuments nationaux.
  3. Cyril Masurel, Wimille : un nouveau sacre, en lumière, pour Napoléon et sa colonne dans La Voix du Nord, le 13 avril 2014
  4. Éric Groessens (Service géologique de Belgique), « Les Marbres du Nord de la France et du Boulonnais », sur Géologie Info.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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